[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.
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 [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.

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Dorian Fabius.
Dorian Fabius
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[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. Vide
MessageSujet: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyDim 10 Oct - 0:13

[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. Thaiss//[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. Doridori
You're living in the past it's a new generation,
A girl can do what she wants to do and that's,
What I'm gonna do,
An' I don't give a damn ' bout my bad reputation !

    Une nouvelle journée venait de commencer. Comme souvent, ce matin-là, il partit pour l’Agora, se dirigeant vers la grande place du marché. Il avait fait les quelques courses quotidiennes qui leurs permettaient de se nourrir, Christos et lui. Mais il était de moins en moins à l’aise dans ce genre de petit espace avec un monde fou. Et comme toujours, Dorian y allait quand même. Après tout, c’était ce pourquoi il avait été acheté ; servir et obéir. Alors, il obéissait. Cela ne le gênait pas, ou plus. Ce qui le gênait en réalité, c’était le regard des athéniens qui se posaient sur lui lorsqu’il marchait à travers les ruelles pour rentrer « chez lui ». Des murmures, des rumeurs et des regards inquisiteurs. Il savait que si on avait mit une torche entre leurs mains, il aurait été immolé sur place. Pressant le pas, il se dirigea vers la petite maison à l’intérieur même d’Athènes. Dorian referma la porte derrière lui et resta longtemps contre celle-ci, son cœur battant la chamade. La foule devenait de plus en plus oppressante à ses yeux, il avait réellement l’impression d’étouffer. C’était horrible. Il déposa les fruits et les légumes sur une sorte de plan de travail et entra sur la pointe des pieds dans ce qui était la chambre de Christos ; il lança un regard furtif en direction du lit défait. Le maitre n’était pas à la demeure. Un petit sourire illumina son visage ; il n’aurait qu’à ranger un peu, préparer de quoi manger si Christos revenait et il pourrait sortir, vagabonder sur la magnifique et verdoyante Colline des Nymphes. Un endroit qu’il appréciait particulièrement pour sa tranquillité. Il se hâta à ses tâches pour pouvoir être « libre » plus vite. Son maitre ne l’empêchait pas de sortir, il devait certainement savoir qu’il risquait sa vie s’il ne revenait pas. Même si Dorian n’avait rien à perdre, il avait certaines missions qu’il devait accomplir avant de donner son âme aux Dieux.

    Souriant, plongeant ses mains dans le sceau d’eau fraiche avec laquelle il venait de laver les assiettes en céramique, il finit par vider ce même sceau sur le peu de flore qui recouvrait la petite cours de la maisonnette. Il essuya ses mains sur le bout de tissu qui ornait ses jambes comme une sorte de pantalon puis soupira en posant le sceau au sol. Il referma la porte de la maison et sortit. Il était temps pour lui de se reposer.

    Dorian n’aimait pas trop méditer. Malgré ses croyances et le fait qu’il soit sincèrement pratiquant, il n’affectionnait pas la méditation comme les prêtresses et autres oracles. A quoi bon vouloir vider son esprit alors qu’on pouvait très bien le laisser vaquer dans l’imaginaire, dans des mondes irréels ? Le romain traversa la ville et commença à grimper jusqu’à la colline. Et ce calme… Juste le vent balayant ses cheveux, murmurant des chants anciens dont il ne comprenait absolument rien. Au sommet, il s’assit en tailleur, savourant ce moment de bonheur. Ses mains posées sur ses genoux, il ferma les yeux, la tête rentrée dans les épaules. Il faisait un peu frais, mais c’était idéal pour se reposer. N’entendant rien d’autres que les chansons grecques, il finit par se laisser tomber en arrière, s’étalant en étoile sur l’herbe fraiche et humide. Quelques gouttes de rosées vinrent s’abattre sur ses joues mais c’était tellement agréable… Le soleil ne tapait pas très fort, juste assez pour lui apporter les quelques rayons dont il avait besoin. Mais bientôt, ces rayons furent annihilés.

    Dorian ne sentait plus la chaleur sur son visage. Il fronça les sourcils. D’un bond, il se redressa et leva la tête vers celui qui cachait la lueur du soleil. Ou plutôt celle. Il fut obligé de plisser les yeux pour ne pas être ébloui ; les cheveux couleurs feu reflétaient tellement la lumière qu’il dû bientôt mettre l’une de ses mains en visière pour pouvoir voir chaque trait qui composait le visage de la jeune femme. Pourtant, il n’avait pas besoin de se demander qui elle était. Elle était reconnaissable, très reconnaissable. Tout le monde la connaissait sans la connaitre. Hélas, lui, il la connaissait bien. L’une des nombreuses jeunes et belles athéniennes qui tournaient autour de son maitre. Elle suivait souvent Dorian lorsqu’ils se croisaient au marché, souvent elle lui posait des questions. Souvent elle était agaçante. Dorian fronça de nouveau les sourcils, même si l’on avait du mal à capter son regard avec cette main qui cachait son visage. Que venait-elle faire ici ?

    Engager la conversation, lui parler un petit peu puis lui demander gentiment de le laisser seul. Seul. Les seuls moments de répits qu’il pouvait s’accorder. Elle ne devait surtout pas gâcher ça. Thaïs Gaia :

    « - Oh… Bonjour Thaïs… Que faites-vous là … ? Vous ne travaillez pas… ? ».

    Dorian esquissa un sourire gêné et forcé. Il croisait les doigts intérieurement pour qu’elle déguerpisse vite avec ses sourires niais et son hyperactivité – lorsqu’il s’agissait de Christos, c'est-à-dire pratiquement tout le temps lorsque ces deux là se voyaient – qu’il détestait et qu’elle retourne à ses savons…
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Thaïs Gaia.
Thaïs Gaia
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[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. Vide
MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyDim 10 Oct - 23:44

Elle ne travaillait pas aujourd’hui. Enfin, elle aurait du travailler. La logique aurait voulue qu’elle soit en ce moment même en train de travailler. Mais son patron ne semblait pas avoir la même logique. C’est vrai qu’il l’avait, encore, renvoyé. Uniquement parce que pour la troisième fois depuis le début du mois, elle avait malencontreusement laissé les draps bouillir trop longtemps. Ce qui avait pour conséquences de les rétrécir… sensiblement.

Maintenant elle était hors d’elle. Une injustice de plus. Ce n’était pas de sa faute si elle était troublée. Il n’avait jamais été amoureux ce rustre ? En même temps, sa femme n’avait certainement pas du l’épouser pour son physique. Parfois Aprodrite oublie de se pencher sur le berceau de certains.

Elle soupira. Elle avait une journée à tuer et aucune idée pour le faire. Oh bien entendu elle aurait pu aller se cacher derrière une colonne devant la maison de Christos et attendre qu’il sorte pour tomber sur lui par hasard. La dernière fois, cela lui avait pris 6h. Mais cela en valait la peine. Il l’avait même salué.
Pourtant aujourd’hui, il n’était pas chez lui. Elle le savait parce que Casiopéa qui ne savait jamais tenir sa langue avait vu son esclave partir vers les collines. Ce qui signifiait qu’il n’avait rien à faire, ce qui signifiait que Christos n’était pas chez lui.

Elle sourit devant sa logique implacable. Des années passées à la maison close lui avaient appris à décoder les signes. Parfois elle se disait qu’elle pourrait se faire passer pour un homme, aller faire son éphébie, et devenir espionne. Un détail contrecarrer ses plans cependant. Ils étaient nus la plupart du temps. Ce n’était pas pour lui déplaire mais elle se ferait vite mettre à jour. La nature avait été plutôt… généreuse au niveau de ses attributs féminins.

Peut-être qu’elle pourrait aller se balader sur le port. Ou allez voir Anthéa pour que celle-ci continue de lui apprendre à broder. A ce rythme là elle serait bientôt une vraie dame d’Athènes. Prête à marier. A Christos de préférence. Mais elle n’était pas sélective. Et puis elle savait qu’elle n’était pas la seule sur le coup, alors il lui arrivait de ... malencontreusement verser de la terre de Sienne dans l'eau de la lessive où trempait leurs vêtements. Ce n'était que partit remise. Elles, elles avaient la chance d'avoir des parents qui pouvaient leurs arranger un mariage. En plus de ça Thaïs savait qu'elle avait surtout un léger désavantage, un tout petit inconvénient à sa candidature. Elle n’avait aucun rang social si ce n’est celui de « Mystère ambulant » qui, si il lui permettait d’entretenir une aura mystique très utile pour terroriser ceux qui lui chercher des ennuis, n’était pas des plus convoité par les célibataires.

La vie était injuste. Elle savait cependant que certain était moins bien loti qu’elle. Les esclaves par exemple. Sauf celui de Christos qui lui avait la chance de voir l’homme tout les jours. Et surtout sans avoir à le suivre déguisée en homme pour ca.

Il était agaçant ce Dorian. Déjà parce qu’il répondait de mauvaise foi à ses quelques questions sur Christos. Quelle est sa couleur préféré ? Son plat favori ? La saison qu’il préférait ? De quel côté du lit dors il ? Et puis il y avait son comportement. .
Cette manie de la vouvoyez sans cesse alors qu'elle était plus jeune que lui l'agaçait. Il l'agaçait, avec ses manies bien élevé. Il était un esclave au nom de Zeus. il aurait pu au moins essayer d'enlever le balais qu'il avait dans les fesses pour s'amuser un petit peu, essayer d'oublier sa vie pathétique. Mais non il était toujours calme, toujours poli, toujours gentils. Comment Christos pouvait il supporter un être aussi... plat. Enfin, il fallait avouer que le romain n'était pas désagréable à regarder, une belle musculature et un joli minois. Elle lui aurait peut-être fait des avances... enfin si il ne travaillait pas pour Christos et qu'elle n'avait pas l'intime conviction qu'ils chassaient tout les deux le même gibier.

Elle n’était pas dupe. Elle connaissait les hommes. Oh oui. Mieux que n’importe qu’elle fille de son âge dans cette citée. Et elle savait que celui-ci cachait quelque chose.
Son esprit de fouine reprit-le dessus. La curiosité est un vilain défaut. Qu’importe c’était drôle.
Et elle savait exactement qui allait pouvoir satisfaire sa curiosité. Quel heureux coup du sort que Thaïs ne travaille pas aujourd’hui. Elle aurait tout le loisir d’aller agacer Dorian avec ses questions sur Christos et en apprendre plus sur ses intentions vis-à-vis de l’homme. Après tout les romains était connue pour avoir des mœurs… libérées.

Se dirigeant d’un pas décidé vers la colline des nymphes, elle vit bientôt la silhouette du romain se dessiner en contraste avec l’herbe brulée. Si elle avait quelques remords à aller le déranger ainsi, ils s’évanouirent bien vite quand elle le vit si détendu. Il était vraiment beau quand il ne portait pas tout le poids du monde sur ses épaules. Autant joindre l’utile à l’agréables.
Se plaçant au dessus du romain, étudiant sa jolie fausette à contre-jour, elle attendit qu’a la manière de Diogéne il lui dise de s’ôter de son soleil.

« - Oh… Bonjour Thaïs… Que faites-vous là … ? Vous ne travaillez pas… ? ».

Toujours ce vouvoiement agaçant. Non définitivement pas de remords.

« Oh tu sais , je me baladais. Il n’y a pas beaucoup de travail, alors je me suis dit tient, pourquoi pas aller sur la colline pour profiter du soleil. Nous avons eut la même idée. Ça te dérange si je m’assois ? »

Avant même qu’il est répondu ses fesses était déjà ancrées au sol.

« Et toi Dorian, tu ne travailles pas aujourd’hui ? »


Amener le sujet de Christos d’une manière détournée ; Vraiment elle devrait faire carrière dans l’espionnage.


Dernière édition par Thaïs Gaia le Mar 12 Oct - 18:56, édité 1 fois
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Dorian Fabius.
Dorian Fabius
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MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyLun 11 Oct - 20:39

    Dorian leva les yeux au ciel. A quoi cela servait-il de demander la permission si c’était pour se permettre sans aucune vergogne de s’assoir à côté de lui et commencer à poser ses questions stupides ? Et puis, comme si le hasard avait bien fait les choses ! Elle l’avait suivi non ? Ou alors elle avait une sorte d’indicateur qui avait vendu la mèche ! Oui, c’était forcément ça ! Avec ses airs d’ange déchu, elle ne pouvait qu’avoir corrompu une âme. Le jeune esclave soupira. A quoi bon lutter ; il finirait de toute façon par répondre à ses questions avec une telle lassitude, qu’elle finirait par afficher une mine bougon et se retirer. Déjà exaspéré alors qu’elle n’avait pas encore commencé, il déglutit et s’ébouriffa les cheveux, la regardant du coin de l’œil. Il fallait l’avouer ; ses cheveux couleur feu – ou couleur sang, cela dépendait des personnes, mais Dorian préférait dire couleur feu car ça la rendait moins chiante et surtout moins bizarre, moins sorcière – la rendait tellement exotique qu’il fallait se frotter les yeux, battre de cils pour ne pas tomber sous son charme. Elle rappelait le chant des sirènes ou les vieilles mythologies celtiques, celles que l’on pouvait entendre lorsque les marins arrivaient dans les vieux ports du Nord. Oui ; une sorte de Loreley. Il suffirait d’entendre sa voix pour se laisser porter et succomber, tomber dans ses griffes et se noyer pour qu’elle nous mange. Jamais Dorian ne laisserait une telle chose arrivée à son maitre. Christos était une personne bien trop précieuse pour se laisser crever entre ses bras. Précieux ?

    Précieux ? Sur ces mots, il réfléchit en plissant les yeux. Précieux. Peut-être pas. Peut-être. Peu importait ; Dorian avait la conviction que Thaïs ne devait pas l’obtenir. Christos devait appartenir à une fille bien et pas à une acharnée ou détraquée mentale. Une pensée élitiste ? Sûrement. Dorian secoua la tête : cette fille était enquiquinante. Il devait l’envoyer paitre au plus vite, poliment, gentiment, comme à son habitude. Il se racla la gorge, essuyant le peu d’herbe et de terre sur la paume de ses mains. Sa voix rauque, légèrement enrouée sonna comme le glas d’un gong, comme un conseil qu’elle devait vite suivre :

    « - En fait… Ça me dérange un peu que vous soyez là… Je voulais être un peu seul, en profiter pour me reposer… Vous voyez ? ».

    Ses paroles accompagnées de gestes et d’un léger sourire forcé, il finit par baisser les yeux. Même face à une fille pareille, il n’arrivait pas à soutenir son regard ni à faire quoi que ce soit de méchant. Il prit son courage à deux mains, soupirant, lassé du comportement insupportable de la jeune demoiselle, bien plus jeune que lui, bien plus curieuse que lui :

    « - Et si je travaillais, je ne serais pas ici à me reposer, vous ne croyez pas ? ».


    Pour la première fois de sa vie, il dit cette phrase sur un ton moqueur, ironique, presque cynique. Cela ne lui ressemblait pas du tout. Mais à chaque fois qu’il la voyait, qu’il voyait son visage, ses cheveux de feu, elle lui hérissait les poils des bras et lui faisait serrer les dents jusqu’à ce que sa mâchoire craque. Il ne voulait pas que cela arrive à Christos. Ce serait hors de question. Car il était précieux. Dorian gonfla les joues puis se leva, faisant craquer ses larges épaules. Sans trop d’irrespect, sans être impoli, il la pointa du doigt d’un air désolé :

    « - Vous devriez repartir Thaïs, ou je sens que vous serez renvoyée. Ce serait dommage non ? ».

    Sans s’en rendre compte, il termina sa phrase sur une petite note, une note qu’il avait eu du mal à cracher, une note qu’il n’aurait voulu cracher, serrée contre ses dents, frôlant son palais :

    « - Oubliez Christos. Il a d’autres conquêtes. Plus mûres. ».


Dernière édition par Dorian Fabius le Mer 13 Oct - 16:45, édité 1 fois
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Thaïs Gaia.
Thaïs Gaia
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[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. Vide
MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyMar 12 Oct - 19:52



« - En fait… Ça me dérange un peu que vous soyez là… Je voulais être un peu seul, en profiter pour me reposer… Vous voyez ? ».

« Je comprend. »

Évidement qu’elle comprenait. Pourtant, elle n’esquissa pas un geste et lui sourit simplement en retour
Doucement il essayait de la pousser à partir. Poli et gentils comme à son habitude, lisse comme la surface de l’eau un jour sans vent. Évidement que sa présence le dérangeait. Il lui lança un sourire, forcé qui fit malgré tout tressaillir la fine fosette qui déséquilibrait son visage. Les yeux vers le sol, comme un enfant pris en faute, il semblait être toujours aussi calme. Comment cet homme qui aurait pu servir de modèles aux statues guerrières pouvait il être aussi soumis.

Elle se demanda s’il était tout le temps comme ainsi. Avait-il parfois des moments de lucidités ou il laissait ses émotions transparaitre ? Était il comme ces hommes qui venait parfois à la maison close et qui derrières leurs airs de faux chérubins se montrait bestial et violent ? Y avait-il autre chose derrière le masque du parfait esclave docile ? Si elle le poussait à bout, irais il jusqu'à lever la main sur elle ? La frapper où lui hurler dessus ? Et Dorian avait beau être un esclave, son statue d’homme le rendrait toujours supérieur à elle. C’était ainsi.

« - Et si je travaillais, je ne serais pas ici à me reposer, vous ne croyez pas ? ».


Il pensait qu'elle était stupide. La voix rocailleuse et le ton ironique, le chat sortait ses griffes. Il la haïssait. Il n’était pas le seul. Elle s’en contrefichait. Elle ne l’aimait pas beaucoup non plus. Pourtant, l’esclave était intéressant. Sa curiosité envers lui ne faisait qu’augmenter à mesure que les minutes silencieuses s’égrainaient. Il était assis à côté d’elle et pourtant elle l’ignorait. La vue sur Athénes était bien plus intéressante. Et puis, elle savait qu’il finirait par parler encore. Elle avait des questions à lui poser, mais à cet instant, Christos passait au second plan. Curieuse, beaucoup trop curieuse. Cela allait lui jouer des tours un jour ou l’autre, elle le savait.
Le vent chaud faisait virevolter ses cheveux et elle continuait de l’ignorer. Quel était son seuil de tolérance à la provocation ?

Il se leva, faisant craquer ses os. Il était massif et aurait pu la casser d’un geste s’il l’avait désiré. Un doigt sa main calleuse vers elle il lui dit :

« « - Vous devriez repartir Thaïs, ou je sens que vous serez renvoyée. Ce serait dommage non ? ».

Faire semblant de intéresser à son sort était intelligent de sa part. Cela aurait pu marcher avec n’importe qu’elle autre fille. Mais pas avec elle.


« Vous arrivez trop tard mon cher Dorian. J’ai déjà été renvoyé voyez-vous. C’est dommage en effet. A présent je n’ai plus aucune raison de partir, alors asseyez vous, nous avons des choses à nous dire. »




Plus de fausses familiarités. Le vouvoiement sortit de lui-même. Les paroles désagréables qu’elle avait prononcé la surprirent elle-même, mais elle n’avait pas le temps de s’émouvoir que déjà il lui répondait :

« « - Oubliez Christos. Il a d’autres conquêtes. Plus mûres. ».

Le coup l’atteint en pleine poitrine. De quel droit se permettait il de porter jugements à son sujet ?
Des autres conquêtes évidement que Christos en avait, cela aurait était plus surprenant qu’il n’en ai pas ?
Plus mûres ? Plus mûres ? Avec leurs manières de filles de bonnes familles et leurs jolies visages ? Elle pouvait avoir tout les jolis visages du monde, elle allait finir leurs vies entretenue par leurs riche mari, elles n’aspiraient qu’a ca. C’était loin d’être un signe de maturité à ses yeux.

Relevant doucement le visage vers son désormais adversaire, son petit menton pointa vers lui comme son orgueil blessé. Elle aurait voulu l’assommer. S’il n’avait pas eu un visage qu’elle aurait eu peur d’abimer, elle l’aurait griffé de toutes ses forces, jusqu'à le faire saigner. Au lieu de cela, elle prit le ton le plus froid qu’elle se connaissait :

" Plus mûres signifie elle qu’elles soient plus intelligente ? Plus belles ? Plus raffinés ? Les femmes plus mûres sont elle plus à votre goût Dorian ? Parce que elles ne vous regarderont jamais croyez moi, vous êtes trop pathétique pour plaire à l’une d’entre elles. Pas plus que vous ne plairez un jour à Christos. Oh je suis peut-être une gamine rêveuse Dorian, mais vous … vous êtes un faible. "
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Dorian Fabius.
Dorian Fabius
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MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyMer 13 Oct - 16:44

    Dorian se tenait debout, droit comme un piquet. Pour la première fois de sa vie, il toisait quelqu’un avec son regard couleur océan. Jupiter l’aurait sûrement foudroyé avec son courroux céleste s’il n’avait pas passé sa vie à être juste et poli. Oui, certaines personnes en voyant ce Dorian aujourd’hui l’aurait sûrement tué sans aucune hésitation. Son visage déformé par la colère, la haine et le besoin de frapper faisait surface. Il n’était plus lui-même. Elle l’avait fait sortir de ses gons. Quelle sale insolente. Une femme se devait de rester dans les rangs, parler ainsi lui aurait certainement valu quelques coups de fouets. Il tiqua, sa lèvre supérieure tremblant légèrement. Il venait de penser à ça, lui ? Dans son esprit vaquaient plusieurs pensées, notamment infliger la mort à cette peste. Il cligna plusieurs fois des yeux comme pour se ressaisir. L’esclave s’entêta à ne pas serrer les poings, de peur que cela soit perçu comme une envie soudaine d’infliger un coup. Il devait se calmer. Se calmer. Maintenant. Non… Il y pensait trop ; se jeter sur elle, l’entendre crier qu’il la lâche, sourire alors qu’elle se mettrait certainement à pleurer, sentir ses cuisses se refermer sur son corps et poser ses mains contre ce cou si frêle, si pâle. Il lui tiendrait fermement ce magnifique cou, où devrait normalement être déposé de magnifiques baisers, de magnifiques bijoux plus chers les uns que les autres, mais pas de chance pour elle ; elle était aussi pauvre que lui et ne pouvait se permettre une telle magnificence. Il le lui tiendrait et le resserrerait lentement. La voir suffoquer, la voir s’éteindre alors qu’elle se débattrait, frappant de ses petits poings son corps tant de fois abîmé. Oui, elle finirait par s’éteindre alors qu’il lui sourirait tendrement. Le gentil petit romain finirait par la lâcher et la regarderait un petit moment avant de rouer son corps d’un millions de coups de pied. La piétiner. Lui faire ressentir au-delà de la mort la souffrance physique et psychique.

    Dorian cligna une nouvelle fois des yeux. Ramené parmi les mortels. Les tons impétueux de la lavandière lui brûlaient les doigts. Il ne se rassiérait pas, il n’avait aucun compte à lui rendre, il ne lui obéissait pas, pas à cette garce. Ses mots volaient comme une mélodie, un chant qu’il aurait voulu briser. Elle aussi le toisait. L’étrange Thaïs Gaia toisait le pauvre Dorian Fabius. C’était ainsi. Tous deux, ensemble, changeaient complètement. Oh, elle ne l’avait pas poussé à bout, il lui en fallait plus. Mais ses yeux… Ses cheveux… Il avait juste envie de lui attraper sa tignasse incandescente et de l’envoyer paitre sur l’autre colline. Les dents serrées, son nez se plissa alors que son visage restait toujours déformé par cette envie brutale de virilité. Elle était calme. Trop calme. Il aurait voulu la saisir et l’envoyer rouler jusqu’en bas. Elle n’avait rien à voir avec ces autres Athéniens. Elle était le mystère de la Grèce. Il est vrai qu’on l’apparentait souvent à une Celte venue de la Manche. Seulement, on apparentait les Celtes à de fiers guerriers, d’honorables guerriers. Elle n’avait rien d’honorable. Elle était une catin qu’il fallait désespérément repousser, un peu comme de la vermine. Oui, Dorian avait trouvé pire que lui ; Thaïs Gaia, l’allégorie même d’une maladie infectieuse, qui s’infiltre en vous jusqu’à vous pousser à faire quelque chose dont jamais vous ne soupçonnez être capables. Ses mains tremblaient, il n’arrivait décidément pas à se calmer. Ses mots, ses mots tournant dans le vent, ses mots… Lui arracher les cordes vocales.

    *Ô Dieux, mes chers Dieux ! Arrachez-lui les cordes vocales à cette vipère !*.

    Ses prières restèrent sans réponses. Fermant les yeux quelques secondes, prenant une grande inspiration, il sourit en faisant craquer ses vertèbres. Finalement, le romain s’accroupit face à la jeune femme et lui attrapa le menton avec une telle puissance qu’il aurait voulu se tuer. Pourquoi agir de la sorte, maintenant ? Il n’avait jamais été brutal et bannissait la violence. Pourquoi avec elle, il avait envie de refaire jaillir cette puissance qu’il avait toujours voulu enfouir ? Peut-être parce que c’était tout ce qu’elle méritait ; la violence gratuite.

    « - Écoutez-moi bien Thaïs. Je me moque totalement que vous ayez perdu votre travail. Tant mieux ; une incompétente de moins dans le travail de lavandière. ».

    L’esclave fit à peine une pause pour reprendre son souffle. Une voix intérieure hurlait, hurlait pour qu’il s‘arrête, que ses mots prennent fin. Mais une autre voix lui soufflait inlassablement, suavement qu’il devait l’éloigner du champ de vision de son maitre. Sa voix toujours aussi rauque qu’à son habitude, il continua de lui susurrer comme s’il l’aurait fait aux creux de l’oreille de l’une de ses camarades, comme à l’une de ses prostituées s’il avait été du même rang social que tous ces hommes fortunés :

    « -Pour ce qui est des femmes… Mûres, matures… Je préfère rester encore rester quelques années seul si c’est pour devoir supporter le genre de paroles que vous proférez. ».

    Sa tête bascula sur le côté, alors que ses dents se serraient de nouveau. Ses sourcils se froncèrent et son visage redevint celui du doux et attentionné Dorian. Il finit par la lâcher et se releva, la regardant comme une âme en peine :

    « - J’ai pitié de vous Thaïs. Même si vous ne croyez pas en mes Dieux et réciproquement, je prierais pour vous ce soir, pour votre âme, pour que tous vos pêchés s’en aillent. Surtout le pêché du mensonge. ».

    Dorian était peut-être faible, mais il l’assumait complètement. Sa faiblesse le rendait fort. Paradoxalement. Il avait atteint un seuil, pour contenir ses excès de colère, qu’il n’avait jamais vu sur d’autres. Le jeune esclave déglutit en tournant la tête vers Athènes ; cette grande ville aux multiples facettes. Elle lui ressemblait un peu. Tantôt attrayante, tantôt hostile. Il passa sa langue sur ses lèvres en baissant la tête, sans même la regarder :

    « - Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez. Vous feriez mieux de rentrer. C’est ce que je vais faire. Ne vous approchez plus jamais de Christos ou je serais contraint de lui en parler. Il en parlera sûrement à des hoplites qui vous jetteront sans scrupule dans une cage. ».

    Intérieurement, un sourire malfaisant se dessina sur ses lèvres.

    *A moins que tu n’aies l’habitude des cages, bête infâme…*
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Thaïs Gaia.
Thaïs Gaia
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[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. Vide
MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyMer 13 Oct - 21:17

La force avec laquelle il avait saisi son visage la désarçonna de sa belle assurance. Il lui faisait mal à serrer si fort. Elle ne voulait pas lui montrer. Elle ne lui donnerait pas la satisfaction qu'il sache qu’il lui faisait peur. Le retour de flamme allait être violent. Elle avait voulue tester son seuil de résistance, elle le regrettait à présent que le romain lui montrait à quel point c’était elle qui était faible. Et la haine dans les yeux de Dorian tandis qu’il lui crachait les mots les plus durs qu’elle l’ai entendu prononcer commençait à la faire trembler.

« - Écoutez-moi bien Thaïs. Je me moque totalement que vous ayez perdu votre travail. Tant mieux ; une incompétente de moins dans le travail de lavandière. ».

Il se moquait de son sort. Comme si l’avis de ce sous humain avait la moindre importance à ses yeux. Pour qui se prenait-il ce freluquet ?
Mince elle était plus forte que ca. Ce n’était pas un minable petit romain soumis, un chien, un esclave qui allait lui faire peur. Elle en avait connue des pires, des hommes, des vrais, des éméchés qui en avait après elle, des hommes qui l’a haïssait parce qu’elle n’était pas la petite chose soumise qu’il auraient désirés qu'elle soit. Incompétente en tant que lavandière ? Elle l’était certainement oui. Mais qu’importe, elle finirait par trouver un autre travail. Quitte à vendre ses fesses s’il le fallait. Ça n’avait pas d’importance. Elle n’aurait jamais sa place dans cette cité, lavandière ou prostitué c’était égal pour eux. La belle cité de la liberté et de la démocratie où l’on vous considère comme une moins que rien parce que vous n’êtes pas née ici. Elle ne serait jamais athénienne et la haine de l’étranger le lui renvoya en pleine face comme si elle avait un jour pu l’oublier.

Et lui avec son petit visage insolent, son visage parfait de putain romain, qui lui murmurait des mots comme il l’aurait fait à une amante, il se croyait supérieur à elle ? Supérieur parce qu’il avait la testostérone de son coté ?

Elle l’avait pensé différent, il n’était qu’un homme de plus , soumis ou non , une saleté de pourriture d’homme.

Elle lui cracha au visage. Le signe de mépris le plus profond dont elle était capable.

Et lui il souriait. Regagnant son calme, le même visage paisible et calme. Il finit par la lâcher. Avant qu’il n’ait eu le temps de se relever, elle lui avait attrapé le bras. Elle aurait souhaité que le contact le brule. Qu’il hurle tandis que son ses doigts touchait son avant bras. Elle aurait voulue que la caresse laisse des traces incandescente et qu’il en crève. Jamais au grand jamais elle n’avait hait comme ca. La haine sourde résonnait dans ses oreilles comme le son d’un tambour.

Elle tenta de capter son regard. Sa mâchoire encore engourdit, elle essayait de lui parler. Reprendre le dessus, ne pas se laisser dominer. Surtout pas par un homme, pas un homme comme lui.

Pourtant, il lui faisait peur. La réaction n’était pas prévue. Elle avait voulu jouer, elle avait perdu. Ses jambes ne la soutenaient plus vraiment tandis qu’elle se relevait. Elle s’avança, incertaine, si il décidait de la tuer, personne ne l’entendrais crier. Personne ne pleurerait sa perte, et personne ne s’en soucierait. Un doigt accusateur tendu vers lui, elle tentait de retrouver une contenance, mais ne pu que constater sa voix tremblante. Elle était au bord de l’hystérie.

« Vous vous pensez supérieur à moi Dorian Fabius, avec vos grands airs de juste, vous pensez avoir la morale de votre côté. Écoutez-moi bien joli romain. Jamais au grand jamais je n’accepterais que quiconque me parle de cette manière. »

Ponctuant ses mots de coups dans sa poitrine, il n’était pas beaucoup plus grand qu’elle mais elle fut incapable de le regarder dans les yeux.

La voix rauque qu’elle haïssait tant prononça les mots qui finirent de lui faire perdre ses moyens.

« - Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez. Vous feriez mieux de rentrer. C’est ce que je vais faire. Ne vous approchez plus jamais de Christos ou je serais contraint de lui en parler. Il en parlera sûrement à des hoplites qui vous jetteront sans scrupule dans une cage. ».

Elle hurlait à présent, incapable de retenir la vague de mots qui sortait de sa bouche comme le Styx hors des enfers.

« Et bien fait les ! Vas-y, signes mon arrêt de mort pour ce que cela peut te faire ! Oh mais ne voudrais tu pas m’achever de tes mains ? VA-Y ! FAIS-LE ! Si tu as un minimum de courage Dorian, fais le. Sois un homme pour une fois. »


Christos n’avait plus d’importance à présent, il n’y avait que la colère grondant son sa peau comme la tempête qui se prépare.



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Dorian Fabius.
Dorian Fabius
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[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. Vide
MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptySam 16 Oct - 17:28

    D’un revers de main, il essuya le cracha qui coulait le long de son nez et de sa joue. Dorian la regardait avec pitié. Même le mépris ou la haine ne valait pas la peine. Elle était une pauvre âme égarée, une pauvre fille oubliée. Il avait plus que pitié ; il avait de la compassion pour cette pauvre chose. Si elle n’avait pas été aussi désagréable, il lui aurait tendu la main pour qu’elle se relève et qu’ensemble, ils puissent être capable d’affronter la dure réalité, qu’ensemble ils marchent vers un avenir meilleur. Mais malgré sa forte compassion, malgré la pitié qu’elle lui inspirait, il n’avait qu’une envie ; l’observer de haut, la voir se décomposer comme une fleur fanée et se rire d’elle. Oh, il n’irait pas jusqu’à rire, non, trop respectueux et sensible. Mais il ne cachait pas, il ne se voilait pas la face ; s’il avait été athénien, issu d’une famille plus qu’aisée, si sa condition était différente, sûrement que ses sentiments et sa sensibilité envers les êtres humains aurait été différents. Il aurait ri à s’en péter le ventre, la pointant du doigt, se moquant, l’insultant presque et alors, son empathie aurait disparu. Mais il ne le ferait pas. Car même s’il était un homme, il n’était pas athénien. Il n’était pas libre. Un esclave, rien de plus, rien de moins. Qui servait. Qui obéissait et protégeait.

    A peine relevé qu’elle lui avait attrapé le bras. Son regard en disait long ; elle le haïssait au plus au point. Si un sentiment plus fort existait, certainement qu’elle le lui aurait encore craché au visage. Mais il n’y prêta pas attention. Il s’en foutait comme de la première claque qu’on lui avait donné. Petit à petit, elle reprenait un peu de constance, d’aplomb et de cran. Elle était coriace. Sûrement beaucoup plus que lui. Il était fatigué… Fatigué de tout ça, fatigué de l’entendre geindre comme un pauvre petit animal sans défense. Elle était là, à se plaindre de sa condition. Mais, même en étant une femme, elle était plus respectée que lui, un esclave étranger. Bon, d’accord ; ils étaient sur le même piédestal. On ne savait pas vraiment les origines de la jolie rousse, mais elle avait été élevée comme une athénienne. Et elle croyait en plus qu’il lui parlait mal ? S’il pouvait en rire ! Sa tête se pencha sur le côté alors que ses yeux se plissaient en même temps que se dessinait un faible sourire. Il entrelaça ses mains dans son dos et la contempla, complètement déchainée, en furie. Au départ plutôt calme, elle finit par s’emporter totalement, ce qui obligea l’esclave à desserrer ses mains et les laisser retomber contre ses hanches.

    Et dire qu’ils étaient en train de se battre comme des chiffonniers pour un homme. Certes, pas n’importe quel homme ; celui dont elle était amoureuse et celui que Dorian servait. Mais quelque chose s’était produit. Quelque chose avait changeait la donne. Ce n’était plus une question d’amour ou d’obéissance à son chef, mais une histoire de convictions, quelque chose de bien plus profond, une histoire de valeurs et d’honneur. En avait-il seulement ? Bien sur qu’il avait envie de la tuer. Comme beaucoup d’autres personnes qui l’avaient bousculé dans les ruelles, ceux qui s’amusaient à l’humilier à n’en plus finir, ceux qui lui crachaient dessus et se riaient de l’esclave qu’ils avaient fait tomber. Bien sur. Quel homme n’a jamais rêvé de se faufiler dans le noir, un couteau à la main et d’égorger une personne au hasard pour assouvir une pulsion longtemps enfouie ? Qui n’avait jamais désiré se prendre pour un Dieu et ôter la vie ? Tout le monde en rêvait. Oh oui. Tout le monde. Même le plus adorable, le plus respectueux et philanthrope de cette terre rêvait de voir le sang couler.

    Dorian en avait envie. Mêler le sang d’un rouge si pur à celui de ses cheveux roux si flamboyant. Le mélange de la vie qui donnerait la mort. Joli concept.

    Levant le menton, comme pour la toiser une nouvelle fois, il haussa un sourcil. Jamais il n’accomplirait la volonté d’une peste. Jamais il ne tuerait quelqu’un de sang froid. Dorian passa sa langue sur ses lèvres en secouant la tête négativement, sans la quitter des yeux. Combien de fois il aurait voulu soutenir un regard, ce regard noisette qui lui inspirait crainte et émerveillement :

    « - Croyez-vous sincèrement que je vous tuerais, à mains nues, sans scrupule ? ».


    Une nouvelle fois, il secoua la tête, lâchant un « tsss » méprisant. San langue cognait son palais et il serra les dents. Après tout, elle ne savait rien de lui. Absolument rien. D’un geste de la main, il lui fit signe qu’il était temps pour elle de se retirer :

    « - Vous feriez mieux de partir. Et maintenant. Si Athènes m’a bien apprit quelque chose, c’est celui le premier arrivé qui est le premier servi. Par conséquent ; vous partez. Je reste. Au revoir Thaïs Gaia. ».

    Politesse, restriction, respect et calme. Voilà tout ce dont il devait inspirer. Jusqu’à la fin des temps. Hors de question qu’elle trouble sa paix intérieure. Hors de question qu’elle s’immisce de serait-ce qu’une minute dans sa vie. Il expira longuement avant de se rassoir en tailleur, dos à elle. Si elle tentait quoi que ce soit, il pourrait l’éviter. Plus fort et plus rapide. Plus robuste et plus endurant. Si elle tentait quoi que ce soit, il se pourrait bien qu’il finisse par s’énerver pour de bon. Et là, peut-être, il repenserait à l’option de l’éliminer. Il ne savait pas pourquoi, mais elle devait rester loin. Très loin de la demeure de Christos.
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Thaïs Gaia.
Thaïs Gaia
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MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyDim 24 Oct - 21:03

« - Croyez-vous sincèrement que je vous tuerais, à mains nues, sans scrupule ? ».

A vrai dire elle n’en savait rien. Elle ne savait pas qui était l’homme qui se tenait devant elle. Un esclave, un romain. Qu’est-ce qu’elle connaissait de plus ? Son nom et son maitre. C’était peu pour se faire une idée sur quelqu’un. Pourtant l’antipathie qu’elle ressentait à son égard était bien réelle.
Sa respiration erratique se calma quelque peu tandis que la colère s’évanouissait comme elle était venue. Elle se sentait ridicule à présent. Les mains contre ses cuisses, elle ne savait plus quoi faire de ce corps encombrant. Elle aurait voulu disparaitre. Creuser avec ses ongles la terre et s’enfouir.

Sa poitrine se soulevait doucement, encombré par les relents d’une haine qui n’avait pas lieu d’être. Oh la haine si pure et si dure. C’était donc tout ce qu’elle était capable de faire ? Elle voulue parler mais sa voix se bloqua dans sa gorge. Elle baissa les yeux et contempla ses pieds nus sur l’herbe brulé. Elle avait l’air d’une enfant sauvage avec ses cheveux collant contre sa nuque et sa tunique sale. Une enfant c’était tout ce qu’elle était.

Parfois elle avait tendance à l’oublier. Trop souvent. Elle n’avait pas passé ses 18 ans que déjà elle se prenait pour une femme. Beaucoup à son âge était mariées, avec des enfants. Cela faisait il d’elles des adultes ? Elle n’en savait rien. Tous ce qu’elle sur à se moment c’est que devant l’imposant Romain, elle se sentait minuscule.

Elle porta ses mains abimées à la bouche et rongea ses ongles, incapable de regarder l’homme qui c’était assis dos à elle à elle. Elle abîma la peau jusqu'au sang, jusqu'à ce que le gout métallique la sorte de sa torpeur et qu’elle pu enfin lui dire :


« Je ne pense pas que vous soyez du genre à tuer quelqu’un. »


Elle ne reconnue pas sa propre voix. Une voix à peine audible et étonnamment calme. Une voix de gamine sans défense qu’elle détesta à peine eut elle franchit le bord de ses lèvres. Oh elle devait être rouge de honte. Ce n’était pas Dorian qui était faible, c’était elle. Elle c’était attaqué à lui sans raison, parce qu’il était là au mauvais endroit au mauvais moment. Thaïs était curieuse, beaucoup trop curieuse. Il l’avait traiter de peste, c’était tout ce qu’elle était.

Elle avait toujours eut tendance à s’emporter, des crises de colères qui lui compressait la poitrine. Des crises de colères déclenchées par n’importe quoi et n’importe qui. A n’importe qu’elle moment. Une furie rousse qui criait à s’en éteindre la voix, qui hurlait des choses insensées. Cela avait toujours inquiétés les femmes de la maison. L’une d’elle l’avait un jour emmené au temple pour trouver un remède.
Une prêtresse lui avait un jour dit qu’Hadès avait pris possession d’elle. Elle en avait fait d’horribles cauchemars ou le dieu des enfers l’attrapait par les pieds pour la noyer dans le Styx. Peu de gens l’avait vu dans cet état. Et elle était contrariée que Dorian Fabius fasse partit de gens là.

Elle fronça les sourcils et contempla le dos de l’étranger qui avait retrouvé son calme. Les cheveux bruns qui caressaient sa nuque au rythme du vent chaud. Un fresque vivante. Si sa haine envers lui n’avait pas était aussi viscérale, elle était persuadé qu’ils auraient pu s’entendre.

Pourquoi le haïssait elle tant ? Pour un homme ? Pour une simple histoire de fesse perdue d’avance ? Elle n’oser pas se l’avouer à elle-même, mais elle était jalouse de l’esclave.

Son corps d’éphèbe et sa beauté dont il ne soupçonner même pas l’existence lui donnait la nausée autant qu’elle la fascinait. On aurait pu tailler des statues à son effigie, on aurait pu anéantir des empires pour voir la fausette qui barrait son visage frémir encore et encore. D’autres aurait donné leur âme pour posséder Dorian. Et cela la rendait folle. Qui se damnerais pour l’avoir elle ? La fille élevé par des putains à l’origine incertaines, certainement pas Christos, certainement pas quelqu’un de respectable.

Avec un si joli visage qui sais ce qu’il avait pu arriver à Dorian. Oh elle se plaignait de son sort, sale sorcière égoïste, mais qu’avait elle connue au final ?

« - Vous feriez mieux de partir. Et maintenant. Si Athènes m’a bien apprit quelque chose, c’est celui le premier arrivé qui est le premier servi. Par conséquent ; vous partez. Je reste. Au revoir Thaïs Gaia. ».

La manière qu’il avait de prononcer son nom avec tant de mépris lui fit baisser la tête encore un peu. Tant de haine pour si peu de choses. S’en en était presque digne d’une tragédie.

Et elle restait là à l’observer. Lui n’attendait qu’une chose, c’est qu’elle parte, qu’elle le laisse tranquille. Évidemment qu’elle devait partir. La chaleur sur ses joues la surpris. C’était des larmes. Stupide, stupide gamine, tu joue dans la cours des grands mais n’assume pas tes actes.

« Je vais partir, je vous laisse en paix Dorian. Je suis … »


Les mots n’arrivait pas à sortir, était elle vraiment désolée ? Elle s’approcha un peu. Si elle se saisissait de la grosse pierre qui gisait à côté des longs doigts de Dorian et qu’elle le frappait un grand coup sur la tête, tout cela serait oublier. Elle s’approcha encore.

« … confuse … de vous avoir dérangé. »

Elle esquissa un geste vers lui, elle savait pertinemment qu’il était au aguets, attendant qu’elle l’attaque lâchement par derrière. Elle aurait pu. Elle ne fit rien, si ce n’est se pencher au plus prés de son oreille. Évitant soigneusement de toucher la moindre parcelle de la peau brulante de l’esclave, elle lui murmura :

« Au revoir Dorian, saluez Christos de ma part. »

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Dorian Fabius.
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MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyDim 7 Nov - 3:36

    « - Je ne pense pas que vous soyez du genre à tuer quelqu’un. ».

    Qu’en savait-elle ? Assis en tailleur sur l’herbe jaunit, les bras croisés sur sa poitrine, il regardait fixement l’horizon. Il avait l’air tellement sérieux, en proie à de terribles réflexions. Son regard s’était assombri, laissant le bleu des océans s’engouffrer dans un néant grisâtre. Il inspirait et expirer par le nez. S’il n’était pas aussi petit et rachitique comparé aux gladiateurs de Rome, sûrement l’aurait-on pris pour un gymnète ou encore même pour un hoplite. Ses épaules carrées, ses omoplates saillantes à travers le fin tissu qui recouvrait son dos et ces muscles d’ordinaire peu apparents se laissaient découvrir avec cette position qui lui était inhabituelle. Peut-être bien que pour la première fois de sa vie, il inspirait la crainte. Et il le sentait dans le timbre de voix de la jeune fille. Une voix tremblotante et emplie de candeur, qui aurait pu être un trait qui aurait embelli Thaïs si la situation n’était pas aussi comique. Parce qu’elle était comique. Tout dans ses actes invitait aux rires. Elle s’énervait, s’excusait. Mais en réalité, elle ne savait rien. Elle parlait comme une enfant, sous le coup de l’émotion et de la colère, sans réfléchir ni penser aux conséquences que pouvaient infliger ses mots. Non, elle ne savait strictement rien. Elle était là, à s’agiter dans tous les sens, se cherchant des excuses, accusant telle ou telle personne. Puis elle disait ce qu’elle pensait être des vérités. Les épaules du romain s’affaissèrent, son regard, son visage auparavant hargneux laissa place à l’esclave d’antan. Il s’humidifia les lèvres, tête baissée. Elle avait raison sur un point ; les hommes de cette cité ne devenaient réellement des hommes que lorsqu’ils avaient tué. Et il avait tâté de sa nouvelle condition d’homme.

    Pouvait-elle seulement prédire qu’il avait déjà tué ? Aurait-il été capable de tuer de nouveau, de tuer cette petite garce insolente et ennuyante ? Lui qui ne désirait pas tuer, l’avait déjà fait. Il pensait que tout cela était derrière lui et tellement loin. Peut-être que cela aurait été tellement facile, de lui ôter la fille. L’attraper par les cheveux, lui tordre le coup comme à un vulgaire lapin. Elle l’avait tellement bien dit ; personne ne se soucierait de sa mort. Personne n’irait le blâmer non plus. Si du moins on remontait jusqu’à lui.

    Le pardon. Il ne lui accorderait pas. Elle l’ennuyait, elle ennuyait aussi certainement Christos. C’était impardonnable. Il n’était peut-être qu’un esclave, mais il était un homme, un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Il avait le droit d’ainesse sur elle. C’était la première fois qu’un sourire exquis se dessina sur ses lèvres à l’idée d’une telle pensée. Mais il s’en maudit bien tôt. Sourire du malheur des autres. C’était plus que pathétique, que dégueulasse. C’était inhumain. Lui qui, le soir venu, sa tête posée sur sa couche, il se vantait ses propres vertus, à rester aussi patient et tolérant face à l’adversité, face aux autres. Il se dégoutait, se répugnait à l’idée de sourire autant face à cette souffrance que la jeune fille ressentait. Mais y pouvait-il quelque chose ?

    Dorian le sentait. Le bruit de ses pas sur l’herbe humide et jaunie, sa respiration calme et chaude fouetter son cou comme une morsure. Il les entendait, ces mots méprisants qu’elle ne pensait même pas. Et ce prénom…

    Thaïs Gaia avait franchit le cercle, cette petite bulle qu’il s’était forgé depuis ses années passées dans la famille de son oncle, cette petite forteresse aux murs d’acier lorsqu’il franchit les portes d’Athènes, cette prison dorée qu’il avait crée pour éviter à son corps et son cœur de se meurtrir davantage. Elle l’avait franchit. En s’avançant vers lui, en soufflant ses mots chauds contre sa peau, en prononçant le prénom de son maitre. Elle avait osé. Ô, jamais il ne le saluerait pour elle. Jamais.

    Comme épris d’une violente pulsion, son buste pivota légèrement pour croiser le regard de l’enfant apatride. Ses yeux. Bleus. Différents des siens mais tellement puissants. Il se devait de les anéantir. Brusquement, il lui empoigna les cheveux et la fit rouler sur le sol, devant lui. Plus qu’un saut et il était sur elle. Ses mains se placèrent automatiquement sur ce cou blanc et fragile. Une seule poigne et il lui brisait les cervicales. Mais il resta dans cette position, la contemplant, lui renvoyant toutes sa haine. Petit à petit, à force de serrer la mâchoire, des veines saillantes apparurent sur son cou et ses tempes. Son visage devait être au moins aussi rougit par la colère qu’il en était déformé. Il finit par relâcher son emprise et plaqua ses deux mains au sol, de chaque côté du visage de Thaïs. Tuer l’avait-il rendu fou ?

    Son visage se rapprocha de celui de l’apatride alors que son corps se faisait plus imposant sur le sien. Leur nez s’entrechoqua. Il voulait qu’elle voie. Qu’elle voie tout ce qu’il ressentait, ce qu’il avait vécu. Elle n’était pas la seule à être désolée. Lui aussi était désolé. Désolé d’être aussi minable et si faible :

    « - Ne soyez pas désolée, Thaïs, Ô non… Regardez-moi… Regardez-moi bien en face. ».


    Sa voix rauque résonna comme un avertissement alors qu’il ne maitrisait plus son corps. Il crachait ses mots littéralement, lui postillonnant dessus sans vergogne :

    « - Sachez que vous m’avez dérangé. Et il est trop tard pour vous racheter. Quant à Christos, je vous ai déjà dit de l’oublier. Oubliez-le. Occultez-le de vos pensées car lui, ne pense nullement à vous. Arrêtez… Arrêtez vos enfantillages et grandissez ! La vie n’est pas faite de fleurs et d’amour ! ».

    Son poing droit s’abattit une nouvelle fois contre la terre, près des oreilles de la lavandière.

    « - Oh que non… La vie est faite de souffrance, de pleures et de cris ! Vivez avec ça. Vivez en pensant que d’autres souffrent plus que vous… Je ne le saluerai pas. Et vous savez pourquoi ? Parce que vous n’êtes qu’une sale petite peste. Si les rumeurs à votre sujet n’avaient pas atteint mes oreilles, j’aurais cru de vous que vous étiez une sale petite garce riche à qui les parents proposent des maris, certes riches, mais bien laids ! ».

    Qu’est-ce qu’il disait ? Cela ne lui ressemblait pas ! Dorian se redressa en enfouissant son visage dans ses mains. Bien vite, il se redressa sans l’aide de ses mains et recula en titubant. Ces mots, SES mots… Ce n’était pas les siens. Les coups de fouet que lui avaient donné son oncle, alors qu’il récitait des ignominies, l’avait-il tant atteint ? Les larmes se mirent à couler le long de ses joues et il se pencha en avant en regardant Thaïs :

    « - Je vous hais ! Je vous hais tous ! Vous là, vous ! Tous ceux qui sont heureux ! Tous ceux qui se permettent d’aimer avec cette passion là ! Je vous hais ! Je te hais Thaïs Gaia, tu m’entends, je te hais pour avoir la chance d’aimer ! ».
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Thaïs Gaia.
Thaïs Gaia
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MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyMar 30 Nov - 23:52

Il se retourna si vite qu’elle pensa qu’il allait la gifler. Les yeux bleus et meurtrier de croisèrent les siens. Une fraction de seconde plus tard, elle était allongée sur le sol. Elle fut surprise par la poigne qui empoigna ses cheveux et la bascula sur le sol. Elle s’était attendue à bien des choses, mais pas à cela. Pas une réponse aussi brutale de la force tranquille qu’était Dorian Fabius.

Elle avait certainement dépassée les bornes. Venir le provoquer une dernière fois, juste une dernière fois était tellement tentant. Elle aurait pensé qu’il la laisserait partir, ruminant sa haine dans son coin, les bras croisés comme un enfant qui fait un caprice. Elle avait juste oublié que Dorian était loin d’être un enfant. Il était un homme, blessé par la vie et par le travail trop dur. Un homme qui avait connu bien pire qu’une gamine insolente pour qui tout cela n’était qu’un jeu. Pourtant elle avait compris, à l’ instant où il avait tourné son regard azur vers elle qu’elle venait de verser la goute qui avait fait débordé le vase de sa patience. Peut-être avait elle était trop cruelle ou trop sûre d’elle ou peut-être avait il juste besoin de se laisser aller juste une fois.

Elle ne pensait pas vraiment à cela lorsque sa tête heurta le sol, soulevant autour d’elle un peu de poussière ocre. Elle mis quelques secondes à se remettre du choc. Un bourdonnement dans ses oreilles et des petits points lumineux devant ses yeux, comme pour lui montrer qu’elle était sonné et que l’homme qui se tenait à présent sur elle était bien plus fort et que jamais, oh grand jamais, elle n’arriverais à le maitriser si il décidé de lui faire du mal. Les mains sur son cou, il aurait pu la tuer d’un geste, c’était si facile, une pression, des os brisées et s’en était fini de la rouquine. Il n’aurait pas à verser de sang, se serait rapide et net. Ou alors, il pourrait l’étrangler, la priver d’oxygène jusqu'à ce que ses poumons la brûle et qu’elle agonise sous ses doigts. A cet instant il voulait certainement tout cela, voir sa vie partir entre ses mains. La haine intense qui se lisait sur son visage lui faisait presque mal, elle ne dit rien, restant juste sous lui, a le contempler avec certainement autant de mépris. Comment en étaient-ils arrivés là ?

Elle attendait son sort avec un calme qui la surpris elle-même, peut-être était elle encore sonnée, ou résignée à la fin, inéluctable qui se profilait à l’horizon des événements.
Il s’approcha de son visage, si prés qu’elle cru qu’il allait lui donner un baiser, le baiser de la mort. Mais il lui parla, simplement, son regard ardent comme si elle aurait voulu qu’elle brule sous ses yeux. Une voix rauque et basse, comme une confidence qui sonnait à ses oreilles comme une menace. Elle voulu se détourner, observer la ville au loin, l’herbe brulée à coté de sa joue, elle aurait voulu se crever les yeux plutôt que de croiser son regard encore. Thaïs ne pu rien faire cependant que l’observer, médusé et fasciné par les veines saillantes qui s’agitaient sur sa tempe au rythme de sa colère et de ses mots, crachés comme un venin par un serpent agressif.

Il lui parlait de Christos, il lui hurlait de s’éloigner de son maitre. Etait-il si intime avec lui pour connaitre ses pensées à son égard ? Ou était-ce autre chose qui parlait à sa place ? Il tenait à l’éloigner de Christos avec une telle fougue qu’il l’aurait presque convaincu. Presque. Oh bien entendu, elle avait peur, elle était même tétanisée. Mais si il y a une chose qui peut surpasser la peur qu’elle ressentait, c’était bien son ego. Il la prenait certainement pour une niaise ou une simple d’esprit. Comme si elle n’avait pas compris, que la vie n’était pas une douce rivière qui s’écoule paisiblement, comme si, du haut de ses 17 printemps, elle n’avait pas compris que les dieux étaient de beaux salopards. Oserait-elle lui dire que ses gamineries étaient son seul échappatoire ? Oh elle aurait préférée cent fois, milles fois être une petite garce riche, plutôt qu’une bâtarde pas tout à faire athénienne, pas tout à fait étrangère. Que si elle avait pu choisir, elle n’aurait pas atterrit au porte d’un lupanar insalubre mais directement dans le port. Cela aurait évité à tout le monde bien des ennuis. A commencé par elle. On ne demande pas à vivre, pourtant on réclame de mourir. On se plaint de la vie qu’on même, et au moment final, a cet instant juste avant la mort, celui ou les Moires décide qu’il est temps et coupe le fil de votre destin, il ne reste que le regret de ne pas avoir vécu correctement. Elle avait supplier, elle avait prié, elle avait pleuré les dieux pour qu’ils lui accordent une autre vie, jamais aucune de ses prières n’avaient étaient exaucés. Et elle restait coincé ici, à attendre que la mort vienne la chercher, elle embrasserait certainement Charon au moment de lui donner son obole. Il ne savait pas tout cela, parce qu’il était certainement écraser sous le poids de sa propre souffrance. Et maintenant que les larmes coulaient abondamment sur les joue du romain, elle comprenait enfin qu’ils n’étaient tout les deux pas si différents l’un de l’autre.

« - Je vous hais ! Je vous hais tous ! Vous là, vous ! Tous ceux qui sont heureux ! Tous ceux qui se permettent d’aimer avec cette passion là ! Je vous hais ! Je te hais Thaïs Gaia, tu m’entends, je te hais pour avoir la chance d’aimer ! ».

Ce n’était pas l’auto-apitoiement, c’était juste la vérité. Dorian Fabius lui disait la vérité, nue et sans artifice. C’était douloureux de le voir ainsi, le cœur de Thaïs se sera un instant. Le poids de l’homme sur son corps lui avait ankylosé les jambes, mais qu’importe. La souffrance qu’il ressentait était palpable dans l’air ambiant, comme emplissant l’espace qui les séparaient à présent.


« Je comprend Dorian. »


Il ne la croirait certainement pas. Comment le pourrait-il ? Elle ne se convaincrait pas elle-même.

« Je te hais tout autant pour ne pas ressentir la souffrance que procure l’amour. Mais je te plains aussi de ne pas connaitre cette émotion. »

S’approchant de lui, comme on s’approche d’un animal blessé et craintif, elle se pencha à sa hauteur.


« J’ai entendu dire que la fleuriste qui travaille sur le marché, Thyra était amoureuse de toi. J’ai cru comprendre que cela n’était pas réciproque. Qu’importe le pourquoi, qu’importe si elle ne t’attire pas. Il n’y a pas de honte à avoir, avait-elle honte, elle de t’avouer ses sentiments ? C’est ainsi que les dieux dans leurs grands plans nous on fait. Tes dieux, mes dieux, quel importance ? Je ne t’apprendrais pas ou j’ai grandis, tu connais déjà l’histoire. Tu comprendras certainement que dans ce genre d’affaire, l’amour n’est pas le plus important. Pourtant j'ai vite compris, et tu comprendra toi aussi, quand tu trouvera la bonne personne, ou que pensera l'avoir trouvé, que l’amour, comme la haine, sont les deux seules choses qui nous maintiennent en vie. »


Elle esquissa un geste pour le toucher, mais se ravisa, il était beaucoup trop tôt pour tenter se genre de familiarité. Il pourrait, encore une fois, la mettre à terre et cette fois, se montrer beaucoup moins indulgent. Elle l’observa, silencieuse. Elle avait beaucoup parlé, beaucoup trop. S’ouvrir à un parfait inconnu qui se trouve être aussi la personne qui vous hait le plus, et réciproquement n’était pas dans ses habitudes. On parlait bien assez d’elle pour qu’elle n’ait pas à le faire. Elle connaissait l'histoire de Dorian pour avoir entendu le marchant d'esclave qui l'avait vendu la raconter. Son geste de s'exiler ici. C'était un acte d'amour pur. Il ne s'en était certainement pas rendu compte. Elle eut pour la première fois de la sympathie pour lui. Dorian était comme elle, une pauvre âme en perdition. Qui ne l’était pas dans cette cité maudite ?

« Tu peux continuer à me haïr Dorian, si cela te permet de continuer à vivre et a connaitre un jour l’amour, alors je serais heureuse d’être la raison de ta survit. »


[Gosh que c'est neuneu et mauvais, j'ose même pas me relire , j'arrive pas à croire que j'ai pu écrire une chose pareille. Tues moi. Si il y a quelque chose qui ne te conviens pas dis le moi, je changerais. Je suis un peu partit en live... Je viendrais faire les fautes demain, là je vais aller communier avec mon lit. Bon courage ! ]
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Dorian Fabius.
Dorian Fabius
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[T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. Vide
MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptySam 25 Déc - 2:54

    Toi, Thaïs Gaia.
    ______ Qui aurait pu croire, qu'un jour, nous nous tendrions la main ?



    Dorian, le pauvre petit esclave romain, finit par tomber à genoux. Il frappa le sol de ses poings fermés en se mordant la lèvre inférieure. N’était-il pas pitoyable de chialer ainsi devant une gamine qu’il avait voulu tuer ? Lui qui avait toujours fait en sorte de ne pas pleurer devant les autres, le laisser aller, c’était bien ironique de pleurer, de verser des larmes, devant son ennemie. Il serra davantage ses poings, les enfonçant progressivement dans le sol alors qu’il tentait, tant bien que mal, de se calmer. Se calmer. Il n’avait plus du tout envie de se calmer. L’esclave voulait devenir une bête assoiffée de sang et se laisser aller ; descendre la plaine en courant comme un dérangé, hurler pour faire peur aux passants, les frapper lorsqu’ils crieraient, les mordre, mettre la ville à feu et à sang… Combien de fois avait-il rêvé de produire se schéma à Rome, sa ville natale, pour faire endurer à tous ces enfoirés ce qu’il avait vécu. Aujourd’hui, il était à Athènes. Athènes. Cette sale ville. Cette ville où il était venu chercher un remède pour sa tante mais aussi du réconfort, trouver ce qu’il n’avait su trouver chez lui. A croire que traverser les mers et les terres n’étaient pas suffisant à trouver le bonheur, le vrai. Qui plus est, il était toujours esclave. Mais n’était-il pas esclave de lui-même ? A jouer les adorables petites choses, à jouer les hommes parfaits et souriants ? Et s’il devenait un monstre ? S’il devenait le beau jeune homme séducteur, qui crachait sur tout et n’importe quoi, s’il faisait en sorte de devenir détestable… Il pourrait enfin laisser libre court à toutes ses envies les plus enfouies. Il n’aurait plus à se cacher. Il n’aurait plus à fuir. Dorian ferma les yeux et serra les dents. Ce n’était pas lui. Le beau salaud qu’il aurait aimé être… Il ne pourrait jamais le devenir, car il n’était pas comme ça. Il était soumis. A tout et n’importe qui. Il était certain que, même si un chien savait parler et qu’il lui ordonnerait de se rouler par terre, il le ferait. C’était pitoyable. Tellement pathétique. Dorian, mon pauvre Dorian. Pauvre. Il l’était en tout point. Pauvre, sans le sous. Pauvre, vide de sentiments. Il aurait voulu hurler sur cette jolie rousse. Et le pire dans cette histoire ? C’est qu’elle le comprenait parfaitement. Il ne voulait se l’avouer mais, lui aussi la comprenait. Ils étaient tellement similaires… Il aurait voulu tout lui dire, du début – sa naissance, la mort de ses parents, l’arrivée chez son oncle et ce qui en découla – jusqu’à la fin – son arrivée à Athènes, le marchand d’esclaves, Christos et enfin elle, sur la colline des Nymphes – mais c’était tellement dur. Et il la détestait. Tout comme elle le détestait. Peut-être se détestaient-ils car ils étaient pareils, comme un frère et une sœur au cœur brisé et aux secrets inavoués. Des secrets inavoués… Lui, il les cachait et ne voulait pas que cela se sache, alors qu’elle, elle était prête à tout donner pour savoir la vérité, sa propre vérité, la vérité sur son existence, sa vie ici, tout.

    Le romain inspira profondément. Plus elle parlait et plus il sentait le couteau s’enfoncer petit à petit dans ses tripes. Pourtant, elle disait la vérité. L’inébranlable vérité. La destructrice vérité. Il dut faire un effort surhumain pour ne pas se remettre à pleurer de plus belle. Lamentable. Navrant. La jeune fille aux mille mystères s’approchait de lui avec une telle crainte qu’il se maudit. Lui qui ne faisait pas de mal à une mouche, l’homme calme et patient, il ne se reconnaissait pas, il ne se reconnaissait plus. Qui était cet homme emplit de colère qui passait ses nerfs sur une femme, une enfant ? Caresser l’une de ses mèches rousses, la replacer derrière son oreille et la prendre dans ses bras pour la calmer et la rassurer, ça c’était le Dorian, celui qu’il connaissait. D’habitude, il était à l’écoute des autres, plaçant leurs problèmes avant les siens. Et il était là, à lui cracher dessus comme à une putain, et encore, une putain serait tellement mieux traitée. Le comble de tout, comme pour l’achever, elle lui parla de Thyra. Thyra Héra, l’une des plus belles athéniennes, la jolie fleuriste tellement attentionnée, si gentille… Pourquoi ne l’aimait-il pas ? Devrait-il se forcer, durant quelques jours, quelques semaines, quelques mois, quelques années, jusqu’à ce que l’amour vienne pour éviter qu’il soit seul ? Était-ce la solution ? D’un revers demain, il essuya les quelques larmes qui restaient sur ses joues. Il déglutit et leva les yeux vers Thaïs ; ses yeux étaient d’un bleu encore plus profond mais, malgré leur couleur superbe, il était difficile d’occulter les veines éclatées dans le globe oculaire ainsi que les cernes et le contour de ses yeux rougis. Se forcer. Non, ce n’était pas possible. Ce serait pire que l’esclavagisme. Et ce serait pire pour elle. Il s’interdisait d’agir ainsi, en lâche. Il n’attendit pas qu’elle lui tende une main pour qu’il se relève, loin de là. Il n’attendait rien d’elle, pas même de la sympathie, de l’hypocrisie ou de la pitié. Rien.

    Une fois sur ses deux jambes, il la jaugea du regard. A croire qu’elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. C’en était presque effrayant. Pour le moment, ils continueraient à se haïr. Mais si tous deux poursuivaient ce chemin, ils finiraient certainement par devenir amis. Une certaine amitié « vache », mais de l’amitié quand même. Son regard, qui était quelques minutes plus tôt, sombre devint peiné. Il baissa la tête et regarda le sol. Comment avait-il put la plaquer ainsi ? Il plissa les yeux et frissonna. C’était dégueulasse… De plus, ce qu’il avait pensé lui faire… Il avait eu l’horrible impression de devenir son oncle, austère et répugnant. La mettre au sol, comme un bout de viande, comme une catin que l’on flagelle. Il en avait la nausée rien que d’y penser. Il s’imagina la jeune fille à sa place, à Rome. Sûrement qu’avec son caractère bien trempé, elle aurait résisté. Elle aurait même sûrement était plus forte que lui et se serait rebellée. Elle aurait tout fait pour être une battante, une combattante qui ne se laisse pas faire.

    Finalement, après mûre réflexion, il releva la tête et lui fit face. Elle avait raison ; il finirait bien par trouver quelqu’un. La quête de l’amour n’est qu’une chose dans le véritable bonheur. Il avait des amis, et des ennemis qui prenaient étrangement soin de lui, il devait s’en contenter, du moins pour le moment. Sa posture était droite, celle d’un homme qui avait enfin réalisé. Naturellement courbé, il paraissait faible. Là, face à elle, il faisait grand, nouveau et fort… Même s’il n’en était pas réellement convaincu.

    D’un pas hésitant, il s’avança vers elle. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être colérique et de s’apitoyer sur son sort. Ce n’était pas dans ses habitudes de faire le premier pas. Il soupira néanmoins et, une fois à sa hauteur, il posa une main hésitante sur l’épaule de la jeune femme :

    « - Écoute… Je ne sais même plus comment on en est arrivé là… Mais j’espère que tu ne dévoileras rien de ce que je t’ai dit. ».

    Avec beaucoup de mal, le romain plongea ses yeux dans ceux de l’étrangère-athénienne comme pour lui certifier à quel point c’était dur pour, autant d’agir que de parler. Il déglutit et enchaina :

    « - Je ne le redirais pas deux fois, alors écoute-moi bien : je… J’apprécie beaucoup Christos, malgré ce qui a bien pu se passer dernièrement et malgré le fait qu’il m’ait acheté comme un vulgaire poisson sur le port. Je doute qu’il me considère comme un ami et je… Je ne pense pas le considérer aussi comme tel. Enfin… Je ne sais pas. Mais, je… Je tiens beaucoup à lui. Mais je sais aussi qu’avec les femmes, il n’est pas tendre… ».

    Dorian se mordit la lèvre inférieure et laissa sa main retomber contre sa hanche. Là, c’était le vrai Dorian. Celui qui voulait aider et faire plaisir à son prochain. Celui qui ferait tout pour voir un sourire s’afficher sur un visage peiné.

    « - Alors… Tu vas faire attention avec lui. Tu n’auras qu’à aller le voir. Si tu es entreprenante, je pense que ça t’ajoutera quelques points. Pour le reste, sois prudente. Il reste un homme qui ne veut que s’amuser. Rien d‘autre. ».


    Lui donner un conseil, la rassurer. Ils avaient beau se détester, entre étrangers et mal aimés, il fallait bien se serrer les coudes. Difficilement, mais sûrement, il esquissa un sourire fraternel.



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[ OMG j'ai enfin posté et c'est de la boue ! *sort* Enfin voilà =D ! Joyeux Noël ma Thaïs <33333 !!!!! ]
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Thaïs Gaia.
Thaïs Gaia
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MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyDim 13 Fév - 23:40




Elle ne savait pas quel impact avait eu ses paroles sur lui. Doucement, il se décida à relever la tête. Thaïs hésita un instant à reculer, incapable d’anticiper sa réaction. Pourtant, son visage n’avait rien d’hostile. Le changement était saisissant. Dorian était un être si complexe. En l’espace de quelques minutes elle avait certainement vu plus de facette de lui que quiconque à Athènes. Perdu dans les champs brulés des collines, il c’était passé quelque chose, une proximité qui peut-être provoqué uniquement par la haine. Comme un poulain venant de naitre, il se redressa sur ses jambes vacillant quelques instant afin que ses jambes veulent bien le porter. Dorian Fabius lui avait toujours paru faible. Le dos sans cesse courbé comme si le poids du monde écrasé ses épaules, le regard fuyant, pas un mot plus haut que l’autre, jamais il n’avait recherché le pouvoir ou la gloire. A présent, c’était comme si un autre homme avait pris sa place, plus vrai, plus sincère. Peut-être avait elle touché du doigt ce que tant de femme avait certainement voulu de lui. Pourtant, la séduction n’était pas de mise avec lui. Il suscitait certainement l’intérêt et la rêverie sans même le vouloir. Thaïs avait été témoins de ce phénomène plus d’une fois au court de sa vie. Ces gens qui simplement par leurs présence subjugue et provoque l’envie. Ces serpents mythologique qui d’un geste vous soumettent à leurs volonté. Si elle l’avait trouvé faible auparavant. L’homme qui s’approchait d’elle n’avait plus rien de l’esclave, envolé en même temps que ses larmes. Pourtant, l’effort semblait lui couté. Il avait voulu la tuer il y avait de cela quelques instant. Elle aurait presque pu admirer le contrôle qu’il avait sur lui-même. La force qu’il déployait pour ravaler sa colère et redevenir la force calme et tranquille qu’il était auparavant. Mais Thaïs en avait trop vu, et jamais elle ne pourrait regarder l’homme sans se souvenir de cet « incident ».

Il déposa sa main lourde sur son épaule. Elle contempla les phalanges abimées par le travail d’esclave, et ce geste qui signifiait beaucoup. Il venait de rejeter Arès, un signe de paix et d’apaisement qui lui aurait semblait inconcevable quelques instant auparavant. Sa voix grave et basse n’était ni teinté de colère, ni d’ironie lorsqu’il lui adresse la parole. Il ne voulait pas qu’elle parle, elle n’en avait pas l’intention.
Ruiner la réputation de Dorian, pourquoi faire ? Elle avait fait l’objet de tellement de quolibet et de mépris que gâcher la vie d’un autre n’était pas dans ses intentions. La rumeur était pire que tout, et elle savait bien que celle-ci pouvait partir de n’importe quoi. Un simple mot, quelques syllabes mal placés font de vous un paria. Et dans une ville ou la réputation est si importante, c’était pire que la mort. Elle avait bien assez de mal pour aujourd’hui. Non, elle ne dirait rien, fermerais ses petites lèvres hermétiquement et ferais comme si rien n’était arrivé sur la colline. De toutes les façons, elle n’avait personne à qui en parler. Se plaindre de ce qui c’était passé ? On lui dirait qu’elle l’avait bien mérité, et on aurait raison.
. Il chercha à rencontrer ses yeux. Ses iris azur renvoyé la difficulté qu’il ressentait à se confié à elle de cette manière. Les mots qui sortaient de sa bouche, des conseils à propos de Christos, elle se doutait du calvaire que cela représentait pour lui d’un parler. C’était après tout pour cela qu’elle avait cherché querelle en premier lieu. Elle n’avait toujours pas eu les réponses à ses questions, mais cela avait-il vraiment une quelconque importance ? Elle n’en était plus tout à fait sûre.

Dorian lui disait de se méfier, et il avait certainement raison. Mais quand on a 17 ans, persuadés d’avoir rencontré l’amour, qu’importent les conseils, aussi bienveillants soit-ils. Alors elle l’écouta, ancrant dans son esprit chaque mot pour mieux les oublier.

Thaïs observa Dorian et l’étrange sourire qui étira les lèvres de Dorian ; asséchés par l’air aride d’Athènes et par le manque de soin, une fois qu’il eût fini de parler.
Elle n’était pas vraiment douée pour ce genre de chose. Les relations « normales » avec les gens n’avaient jamais été sont fort, elle s’en rendait-compte à présent qu’elle ne savait plus quoi faire face à Dorian. Devait-elle parler, se confier ? Ou bien prendre la fuite et le laisser en paix ?
Elle finit par prendre une décision. Elle posa sa main sur celle du romain et lui sourit. Du moins, elle espérait que la grimace qui déforma ses traits était un sourire.

« Tout va bien se passer Dorian. Tu n’as pas à t’inquiéter. Je ne révélerais rien de tes confidences, ni des … événements qui viennent de se passer. Promets moi d’en faire de même et nous serons quitte à nous ignorer.
Cependant Dorian, tes mots me touche. Certes, je ne prétends pas pouvoir guérir toutes tes blessures et panser toute tes plais, mais saches que ma bouche est scellée autant que mes oreilles sont ouvertes pour t’écouter. Nous ne deviendrons peut-être jamais amis, peut-être finirons-nous par nous entretuer, seul les dieux connaissent nos destins, mais si tu recherches une compagnie, aussi désagréable et envahissante que la mienne, n’hésites pas à venir me trouver. »


Elle finit par enlever sa main de celle du romain, grattant d’un geste absent la terre de la colline avec son pied. Peut-être venait-elle de faire une erreur, mais se serait-elle pardonné de ne pas avoir tendu la main à Dorian ? Qu’il la refuse ou qu’il l’accepte, elle se sentait plus en paix avec elle-même. Et surtout, elle était sincère. Sans modestie, elle pensait être le plus à même de comprendre les sentiments de l’esclave. Une histoire de connexion inhérente à la situation d'exclu sans doute.

« Je pense qu’il est l’heure que je retourne au lavoir, supplier Echire de me reprendre dans son commerce. Il a beau me traiter d’incapable, il ne peut pas se passer de moi. Que dirais-tu de faire le chemin retour en ma compagnie ? Enfin… si tu le souhaites, si tu as le temps et l’envie surtout... si …enfin… qu’en penses-tu ? »

Elle lui sourit, mal à l'aise, et recommença à gratter la terre craquelée du bout de sa sandale.


[ Ça fait une éternité que je n’avais pas RP, je m'excuse de la qualité du truc : / Mais bon j'ai réussi à RP \o/ Ca fait pas beaucoup avancer les choses par contre:/ Comme d'hab si tu vois quelque chose qui ne va pas ou qui te bloque dis le moi. Bisous et bonne chance pour ta journée I love you ]
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Dorian Fabius.
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MessageSujet: Re: [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs.   [T] Même la plus paisible des journées peut être gâchée. - Thaïs. EmptyMer 16 Fév - 22:15

    Un léger silence. Pour seule compagne en jour néfaste ; la brise. Ô, la colline aussi était présente, mais elle ne jouait pas, non. Elle restait là, observant chaque fait et geste qu’ils pouvaient bien entreprendre. Dorian avait lancé les dés le premier, posant sa main sur l’épaule de la jolie rousse, puis il lui avait parlé comme l’aurait fait un ami de longue date, l’aurait conseillé et mise en garde. Que faire de plus que cela ? Il ne savait pas. Mais ce qui le surprit davantage fut cette main – étrangement douce – qui se posa sur la sienne un instant. Un sourire presque forcé, mais un sourire qui se voulait à la base réconfortant et rassurant. Quelques mots qui le firent soupirer. Soupirer de soulagement. Comment faisait-elle pour réussir à tout balayer en un instant ? L’habitude sûrement d’entendre, de subir puis d’oublier. Plus le temps passait, plus le jeune romain se demandait pourquoi ces deux là se haïssaient tant. Oui, car, dans le fond, ils étaient pareils. Deux âmes perdues, errant dans une Athènes vile qui n’attendait qu’une chose ; les voir tomber pour ne plus jamais se relever. Similaires. Deux enfants égarés dans les ruelles sombres, le corps abîmé et rongé par le peu de temps passé sur Terre.

    Sans réellement comprendre le pourquoi du comment, Dorian savait qu’elle était sincère. La fille de la Terre ne semblait pas lui mentir. Pourquoi lui mentirait-elle à présent ? Tous deux s’étaient confiés l’un à l’autre, avaient laissé parler leur cœur. Non elle ne raconterait rien car elle savait que lui aussi ne dirait rien. Il n’y avait plus rien à ajouter. Les mots continuaient à débouler comme une avalanche et il ne savait pas quoi répondre. Bouche bée. C’est tout ce qu’il faisait ; rester bouche bée. Ils étaient devenus confidents alors qu’ils auraient pu s’entre-tuer en moins d’une minute. L’esclave esquissa un sourire amical alors que ses épaules s’affaissaient, non pas par le poids des secrets et des horreurs de ce monde, mais parce que justement, il commençait à s’en libérer. Oui, seuls les Dieux connaissaient le dénouement de cette histoire, leur histoire, mais une chose était certaine ; leur relation s’atténuerait et peut-être même pourraient-ils envisager une relation amicale. Il baissa légèrement la tête. Une petite courbette comme pour la remercier. Il humidifia ses lèvres et baissa les yeux sur le sol. Ils avaient l’air tellement gêné. Ils n’étaient rien d’autre que deux gamins en quête d’une vie meilleure, d’une vie qu’il n’avait même pas encore vécu. Dorian aurait certainement agit comme elle, à agiter son pied sur le sol poussiéreux avec un fin sourire, évitant de croiser ses yeux de braises, mais il était trop habitué à ne pas broncher. Ne pas bouger. Rester là, sur place, à observer et obéir.

    Thaïs Gaia avait raison ; il était l’heure pour chacun de regagner sa condition. Il oublierait pour un instant qu’il avait réussit à être un homme, qu’il avait des sentiments et une conscience. Son cerveau et son corps se mettraient en veille pour devenir une machine à exaucer les vœux des Hommes. Et elle, la gamine qui pleurait sur son sort d’enfant apatride, elle retournerait dans sa maison close et laverait les beaux vêtements qu’elle ne pourrait certainement jamais porter. Des pantins, les objets des Dieux. Deux enfants qui espéraient vainement pouvoir sortir de cet enfer. Dorian baissa la tête. Et sa façon de jouer avec la terre sèche de la jolie colline brûlée. La terre brûlée… Ce n’était que leur chaire que le temps avait ruiné. Le jeune esclave regarde la poussière qui volait au grès de la brise. Il sourit en pensant que ce n’était peut-être que la cendre de son propre corps qui voltigeait. Commençant à marcher, tout en fixant la poussière s’effacer, il lui fit signe de la tête :

    « - C’est d’accord. Je t’accompagne. Et puis, c’est une bonne chose que tu reprennes ton travail. Ce que je pourrais faire aussi, si tu le veux, c’est d’endoctriner au maximum Christos pour qu’il aille laver son linge chez toi. ».

    Le jeune homme passa une main sur sa nuque, détournant le regard avec ce sourire si mal à l’aise. Vite, quelque chose pour faire passer ça…

    « - Enfin, je dis ça, c’est juste pour t’aider… Tu n’es pas obligée d’accepter… Enfin… Oui, je t’accompagne, on marche ? ».


    Doucement mais sûrement, il tourna les talons et entama la descente de la petite colline au milles herbes brûlées. Il valait mieux laisser cette journée derrière eux. Convaincre Christos que la petite rouquine nettoie son linge ? C’était d’une facilité déconcertante. Après, c’était à elle de disposer des bonnes cartes pour en sortir gagnante.



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