[T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2
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 [T] Danger is not always what you think ♣ Circée

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Circée Calypso.
Circée Calypso
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MessageSujet: Re: [T] Danger is not always what you think ♣ Circée   [T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 EmptyLun 10 Jan - 18:51

    Circée demeurait coucher à même le sol, le regard posé sur le guerrier avec détermination, comme si au plus profond de son âme, elle savait pertinemment qu’il allait céder à sa requête que se soit à cause de l’impact de ses propos ou de sa persuasion. Il avait beau enchaîner les railleries afin d’essayer de lui faire croire qu’il allait demeurer debout, et quand bien même son visage semblait indifférent, il émanait de ce dernier quelque chose de particulier qu’arrivait à percevoir la jeune femme, comme si Orion se contenait afin de ne pas laisser ses émotions le trahir physiquement. Il lui fallut de cette façon plusieurs secondes pour se décider à enfin la rejoindre, ce qui eut l’effet de lui arracher un sourire sincère, elle était en effet contente qu’il agisse ainsi. Toujours immobile, elle l’observait silencieusement. Il s’agenouilla devant ses pieds et retira sa ceinture d’armes en fixant Circée droit dans les yeux, comme s’il la prenait pour témoin d’un acte qui avait certainement une grande valeur à ses yeux que d’autres ne comprenaient point … la jeune femme, elle, avait beau ne voir dans ces objets que le reflet de la violence, elle avait conscience que les poser a terre signifiait beaucoup pour Orion, comme la marque d’une coupure dans sa routine, d’une pause dans sa vie de guerrier, chose qu’il n’avait certainement pas faîte depuis longtemps … peut-être même jamais ? Il était fort possible que ce soit le cas, il avait simplement repris le flambeau de son père et depuis il n’avait point connu d’échappatoire à cette existence mouvementée qui ne lui permettait pas d’écarts de conduites. A moins qu’il ait eu la chance d’oublier ne serait-ce qu’une fois, ne serait-ce que quelques secondes, toutes les obligations qui étaient siennes ? Peut-être même trouvait-il dans ses promenades un moyen de quitter pour un temps cette vie difficile de guerrier au profit de l’illusion qu’il n’était qu’un homme ? Et peut-être aussi connaissait-il une personne capable de lui permettre de s’évader parfois de cette réalité à laquelle il était soumis ?

    Circée se posait ses multiples questions tandis qu’Orion s’en était venu s’installer assis, à côté d’elle qui demeurait allongée de manière fort confortable quand bien même les apparences disaient le contraire. Qui aurait cru que la terre pouvait être si agréable pour le dos ? Et bien il suffisait d’y ajouter de la douceur, en d’autres termes de l’herbe, et cette même terre devenait aussi bien qu’un lit de qualité … encore fallait-il savoir l’apprécier à sa juste valeur, ce que la jeune femme avait de la facilité à faire, car elle avait beau baigner dans le luxe depuis son plus jeune âge et être une piètre guerrière comme elle avait précédemment pu le prouver, elle était assez proche de la nature dans la mesure où elle aimait son innocence, son calme, son confort, son imprévisibilité, son charme et son secret de la vie. N’avez-vous jamais pris le temps de constater qu’une fleur fanée repoussait toujours ? Elle ne connaissait pas la mort des Hommes, elle avait contrairement à eux, le privilège –ou pas - de ne connaitre qu’une mort temporaire. Lorsque Circée était encore enfant, elle enviait cette fleur car de son jeune âge, elle ne rêvait que d’immortalité pour la simple et bonne raison qu’elle était effrayée à l’idée qu’un jour tout s’arrêterait, qu’elle devrait quitter ce monde à jamais. Ce ne fut qu’en grandissant qu’elle se rendit compte de sa propre chance … elle aurait le droit au repos éternel, si bien entendu les Dieux le lui permettraient et ne l’enverraient pas dans le royaume d’Hadès. Contrairement à ce que vous pouvez croire, ces pensées n’étaient pas sombres ni même lugubres, elles étaient simplement posées, après tout connaissez-vous beaucoup de personnes qui acceptaient la mort ? Non … car ce n’était pas habituel, les gens ne désiraient pas quitter leur proche sans la preuve qu’ils allaient les retrouver, et bien Circée n’avait pas besoin de preuve, sa foi lui suffisait. Ne vous méprenez cependant pas, la jeune femme ne se languissait guère le jour de sa fin de vie, elle se contentait simplement d’accepter que ce jour viendrait. Elle arrivait à y penser sans en être triste ou révoltée contre les Dieux, c’était certainement ce qui faisait sa sagesse, le fait qu’elle arrivait à être si calme et tolérante face à des fatalités auxquelles nul ne pouvait échapper. Cependant il était capital que quelqu’un la ramène à la réalité dans des moments pareils où elle commençait à réfléchir si profondément qu’elle en perdait la notion du temps. Fort heureusement, en compagnie d’Orion elle ne risquait point de s’égarer longtemps dans ses pensées puisque le jeune homme de sa question à peine moqueuse lui rappela la situation dans laquelle elle se trouvait.

    Un léger rire lui échappa comme si les dires du guerrier avaient sonné telle une raillerie, une provocation à laquelle Circée était réceptive. Pourtant son répondant se fit attendre … les yeux rivés sur le jeune homme, elle était silence même si son visage en disait long. Son regard la trahissait certainement, car il était aisé de lire à travers ce dernier ô combien elle admirait quelque chose, ou plutôt quelqu’un : Orion. Les quelques rayons de soleil qui s’échouaient sur sa peau, touchant ses paupières et ses lèvres ne faisaient qu’accentuer le charme qu’il possédait, comme si Hélios par l’intermédiaire de sa lumière l’effleurait du bout des doigts pour avoir la chance de toucher pareille merveille. En effet Orion était beau, toutes les jeunes filles et femmes d’Athènes le jureraient devant Zeus, Circée la première, mais elle trouvait qu’il n’avait pas qu’une simple beauté dû à son physique d’Apollon, elle avait l’impression que sa personnalité le rendait encore plus attirant qu’il ne l’était lorsqu’elle le considérait encore comme un parfait inconnu. Certainement l’affection qu’on pouvait porter envers quelqu’un avait un impact positif sur l’image qu’on avait de lui. «Allongez-vous» se contenta d’elle finalement de dire. Ce ne fut qu’en croisant un semblant de rébellion dans les yeux du guerrier qu’elle comprit ô combien il avait l’air de ne point apprécier les ordres, elle crut alors bon d’ajouter : «A moins que vous n’ayez ni confiance en l’herbe ni même en moi ?». Cette question avait pour but de le persuader une nouvelle fois de répondre positivement à sa requête, et patiente comme elle pouvait se montrer il ne lui était pas difficile d’attendre qu’il obéisse … ce qu’il fit bien plus vite que prévu ; il fallait croire que la jeune femme savait comment s’y prendre, à moins qu’Orion n’éprouvait l’envie de se laisser aller vers ce qui ressembler au chemin de l’insouciance ?

    Détournant enfin ces yeux du jeune homme, elle reporta son attention sur le ciel qui semblait perdre de sa luminosité, à croire qu’Hélios n’allait guère s’attarder à s’enfoncer dans l’ouest pour laisser place à Sélène, la magnifique déesse de la nuit. Circée croyait dur comme fer à l’existence des divinités et à l’impact qu’elles avaient sur la vie des simples mortels, d’où le respect qu’elle leur vouait. Mais à cet instant même elle n’éprouvait pas l’envie de leur accorder une prière, elle souhaitait simplement partager avec Orion un moment apaisant dans lequel il trouverait peut-être le moyen de se déconnecter non pas de la réalité mais du passé et du futur, des regrets et remords, des doutes et hésitations, des angoisses et des appréhensions, afin de ne penser qu’au présent, ce présent même dans lequel il se retrouvait allongé sur l’herbe d’un cercle de paix qui n’avait pas lieu d’être et qui pourtant était, ce présent dans lequel il n’avait aucune raison de se soucier de ce qui fut et de ce qui sera tant qu’il demeurait ici, dans cet endroit qui semblait appartenir à une illusion des Dieux dans le but d’adoucir la dure réalité de la vie. Circée arrivait à se déconnecter du reste du monde, elle avait conservé dans son âme ce que le jeune homme appelait la naïveté de l’enfance … mais il était certain que pour le guerrier, rien n’indiquait qu’il n'en serait capable si ce n’était peut-être une volonté endormie et secrète au plus profond de son être. «Quand la plupart des gens regardent le ciel, ils se contentent à chaque fois de voir ce qui est visible, comme ces nuages blancs qui avancent lentement. Mais ils ne se rendent pas compte à quel point ils sont aveugles … car c’est dans l’invisible que le ciel a caché toute sa valeur» dit-elle en tournant délicatement son visage vers celui du guerrier pour pouvoir le regarder droit dans les yeux. Son regard était à la fois intense et innocent, comme s’il répétait les propos qu’elle venait à l’instant de tenir, comme s’il démontrait de la fragilité et de la force qu’elle détenait à croire en ces paroles. Elle reprit alors sur un ton terriblement doux et interrogateur : «Ne vous êtes vous jamais imprégné de l’insignifiance des choses en regardant les cieux Orion ?». Une question pour le moins originale et inattendue, nul doute que le jeune homme ne s’attendait pas à ce qu’une simple promenade pour se détendre l’amènerait à une remise en question de la valeur qu'il accordait à toute chose et toute personne, à croire qu’avoir accepté la compagnie de Circée n’était pas une décision aussi simple qu’elle ne le semblait, personne ne l’avait certainement prévenu que la fille Paris pouvait parfois philosopher … peut-être car elle ne se le permettait que rarement et principalement en compagnie de son frère dont elle aimait l’innocence. En tout cas elle avait plus l’air de se noyer à ce moment même que de philosopher ; en effet se perdant dans les yeux bleutés d’Orion, elle semblait hypnotisée bien qu’il émanait de son visage une indifférence délicate qui donnait l’impression étrange qu’elle était sereine à tel point que rien n’aurait pu la mettre en colère. A vrai dire, elle était réellement hypnotisée mais pas par le regard du jeune homme, plutôt par lui-même, comme s’il était un sorcier et qu’il l’avait ensorcelée

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Orion Attis.
Orion Attis
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MessageSujet: Re: [T] Danger is not always what you think ♣ Circée   [T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 EmptyVen 28 Jan - 21:06

[T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 Herbskillz-pop-dastantamina-02[T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 Herbskillz-pop-dastantamina-13
CIRCEE & ORION ♣

Hélios s’éclipsait lentement comme s’il n’était pas enclin à céder son royaume terrestre à son alliée Sélène. La vie sauvage et animale semblait se vêtir d’un voile de silence et de quiétude. Si la marche d’une après-midi au sein de cette nature abondante et maitresse des lieux apportaient incertitude voire méfiance, la nuit apportait avec elle la sérénité et la sagesse des Muses qui l’occupaient. L’un des premiers à connaitre la double facette de la lune tantôt transparente d’intention tantôt obscure et secrète, la prudence d’Orion le quittait peu à peu, à croire que Circée exerçait sur lui une influence lénifiante et pacifique. Ne venait-il pas de déposer ses armes à ses côtés, comme pour signer l’arrêt provisoire de l’homme d’armes pour laisser place à l’athénien ? Grande victoire que Daphné sa sœur aurait certainement applaudie avec ferveur. Loin d’épuiser ses forces à faire de son frère un homme capable de sentiment et d’une spontanéité humaine et non pas guerrière, elle combattait nuit et jour pour ôter de ses épaules les lourdes responsabilités qui à la longue avaient le malheur d’amenuiser ses forces à résister. Elle était son échappatoire, la seule femme qui possédait un crédit à long terme à son regard machiste et indomptable. Parfois, elle adoptait les traits provisoires de leur mère qui se reposait désormais loin de l’agitation citoyenne. Daphné avait toujours été l’unique et pourtant, ce jour-ci dévoilait des réalités qu’Orion n’aurait alors jamais soupçonnées. Si les paroles de la douce princesse étaient motivées par sa simple personnalité sincère et artiste, elles trouvaient une place durable dans l’esprit et le cœur du jeune homme qui se découvrait alors totalement différent de ce qu’il avait été jusqu’alors. Cette soirée serait-elle la révélation que derrière le plastron inébranlable, la peau humaine s’avérait bien plus vulnérable que l’on n’aurait pu le croire. Si Circée était dans la possibilité de le faire céder à ses désirs, lui appartenait-il également le pouvoir de le détruire ou de le faire souffrir ? Elle éveillait des sensations enfouies mais elle déterrait également des cauchemars inavouables : celui d’être aussi faible que le plus inoffensif des badauds, celui de n’être que le reflet de l’homme mortel et non de l’envoyé d’un Dieu dont il aurait tellement voulu devenir l’élu. Mettait-elle le doigt sur quelque chose de bien plus profond que la spiritualité banale à laquelle se consacraient divers hommes durant toute leur misérable vie ? Qu’Hermès, le messager des messagers, ne taise à jamais ces douloureuses pensées et qu’il les enterre avec les autres secrets qu’il récoltait des hommes depuis la nuit des temps.

Se faisant violence pour s’extirper des abimes mentales et psychiques, il glissa son regard bleuté jusqu’à la jeune femme dans l’expectative d’un nouvel ordre. Comme l’animal docile, il n’osait prononcer mot : il n’avait que trop démontré à quel point sa conversation pouvait être déplacée lorsqu’il était déstabilisé. Bien plus habile dans les remarques désobligeantes que dans les compliments, nul doute qu’il excellait bien plus dans la provocation que la philosophie. Comme dans une nouvelle habitude qu’il ne fallait pas qu’elle n’acquiert pourtant, Circée émit encore une directive à son égard. Et dans la consternation de celui qui donnait bien plus qu’il ne recevait d’ordres, un éclair de rébellion illumina ses prunelles avant qu’il ne laisse échapper un rictus de moquerie : « Vous y prenez goût n’est-ce pas ? A croire que je suis en mesure de vous obéir chaque fois que vous ouvrez la bouche ? » Un nouvel affront si toutefois d’autres avaient assisté à la discussion mais Orion n’en avait cure. Tous les deux le savaient : ni l’un comme l’autre n’avait l’intention de se ménager, elle dans sa condition de femme libre et lui dans son entêtement masculin. Peut-être était-ce ça alors l’heureux hasard ? Rencontrer l’inconnu dans une place neutre qui ne prête aux préjugés et l’explorer de la plus simple des façons. « Ca n’est pas une question de confiance. Peut-on faire confiance à l’irréel ? L’herbe ne m’en voudra pas si toutefois je lui refuse. » Un air de malice sur son visage passa l’ombre d’un instant. Supposait-il qu’elle serait offusquée d’un refus de sa part ? Toute personne dotée d’un amour propre aurait ressenti cette même frustration mais il ne savait désormais plus à quoi s’attendre quand on siégeait aux côtés d’une des filles de Pâris ? L’éducation traditionnelle ne leur avait ôté leur imprévisibilité ni à l’une ni à l’autre. C’était certainement la meilleure réponse qu’elles pouvaient rétorquer aux clichés de la caste supérieure.

Mais enfin, il s’exécuta. Avec la plus grande difficulté, Orion se laissa alors tomber dans la verdure fraiche non sans afficher une grimace gênée pendant quelques secondes. Dans le monde qui lui seyait à merveille, être sur le dos n’était qu’une démonstration de faiblesse et de soumission. A l’image du loup dominant, il avait en horreur de se retrouver dos au sol, voire plaqué contre un mur à la merci de son bourreau. Devait-il craindre l’illustration de grâce qui demeurait avec lui, il n’en était pas tellement sûr à présent. A l’hypothèse de Circée sur la valeur invisible du monde, Orion haussa les épaules. Il avait beau percer de son regard les cieux, tenter d’y déceler le moindre indice auquel on aurait pu croire auparavant mais rien n’y faisait. Peut-être avait-il l’esprit trop terre-à-terre, peut-être était-il trop désillusionné des choses de la vie. Il ne croyait qu’en la puissance des dieux, ils inspiraient le bleu du ciel, voilà tout. Il ne parvenait pas à aller au-delà de la réalité, c’était bien l’ultime fossé qui le séparait des érudits d’Athènes. Sa question pour le moins surprenante acheva alors sa quête du mystique. Il n’acquerra jamais cette façon de pensée bien trop abstraite, elle était hors de ses capacités. Après un soupir qu’il n’avait plus retenir plus longtemps, il se détourna alors du ciel pour basculer sur le côté. Esquissant un sourire qui pourtant laisser transparaitre sa désolation face à son ignorance, il lui répondit d’un ton lointain : « Non chère Circée. Il y a bien des choses dont je ne me laisse pas imprégner et elles en font malheureusement partie. » L'insignifiance des choses ne le transperçait pas de fascination comme elle avait la chance de toucher la jeune femme. Se redressant soudainement, il se pencha sur le visage de Circée avant de murmurer d’une voix soudainement plus excitée : « Là où la vie règne, on n’a pas le temps de s’imprégner des choses ! Il faut agir. » il ne pouvait décemment plus se tenir comme quelqu’un qu’il n’était pas. Souhaitait-elle réellement passer du temps avec lui ? Il fallait qu’elle s’adapte enfin. Se relevant sans crier gare, Orion étendit les mains en croix avant de poursuivre, plus enjoué qu’auparavant : « Vous perdez votre temps Circée Calypso. Vous perdrez votre temps à penser, réfléchir, étudier. Quand vos jolies chevilles ne vous porteront plus, vous aurez tout le loisir de vous adonner aux activités intellectuelles. Que faites-vous de votre jeunesse ? »
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Circée Calypso.
Circée Calypso
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MessageSujet: Re: [T] Danger is not always what you think ♣ Circée   [T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 EmptyLun 14 Mar - 12:39

[T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 Tumblr_latu7oPqIM1qc9s75o1_500

    Circée ne fut guère déçue de la réponse d’Orion, pour la simple et bonne raison qu’elle s’y attendait quand bien même elle avait espéré se tromper. Il semblait être un personnage pragmatique, tout à fait conscient de la réalité et peut-être même incapable de s’en échapper …à moins qu’il n’ait recours à d’autres méthodes que l’imagination et le rêve, préférant certainement le sport. En tout cas il donnait l’impression d’être quelqu’un de très actif, dynamique et énergétique, sa phrase «Il faut agir» le démontrait amplement. La cadette Paris, même si elle demeurait une grande rêveuse dans l’âme, capable de passer des heures entières à ne rien faire d’autre que regarder les cieux, n’en était pas moins une intrépide aventurière des collines d’Athènes. Elle avait passé un temps fou à courir et explorer les lieux, comme si ses pas furent inlassablement guidés par une fougue féroce, une envie indomptable de découvrir quelque chose, une soif avide de connaître par cœur la nature. Peut-être s’évader grâce à son esprit n’avait jamais réussi à la satisfaire complètement ? C’était une hypothèse qu’elle avait eu du mal à envisager comme possible avant de raisonner en faisant finalement preuve d’un minimum de bon sens. «Vous perdez votre temps Circée Calypso. Vous perdez votre temps à penser, réfléchir, étudier. Quand vos jolies chevilles ne vous porteront plus, vous aurez tout le loisir de vous adonner aux activités intellectuelles. Que faites-vous de votre jeunesse ?». Si elle ne savait pas qu’il était maître d’armes, nul doute qu’elle aurait aisément pu le deviner ; non pas qu’Orion était une personne facile à cerner mais simplement que ce genre de propos en disaient beaucoup sur lui. Déterminé, motivé, acharné, vif, sportif, combattant. Il n’était guère étonnant qu’il soit le meilleur dans son domaine, car en plus de capacités physiques impressionnantes, il était doté d’une manière de s’exprimer qui pouvait motiver n’importe qui … et qui n’avait guère laissé indifférente la jeune femme.

    Trêve de passivité, il était venu le moment de quitter cet état de calme, de torpeur, pour laisser place au réveil de l’ouragan, de la tempête. Circée finit alors par se lever –non pas s’en prendre son temps- dans un silence qui commençait à peser de plus en plus lourd et à s’amplifier au fil des secondes, la jeune femme n’ayant pour l’instant donné aucune réponse à Orion. Chose qui ne dura guère puisque tout en s’approchant de lui avec nonchalance afin de réduire la distance qui les séparait –en ayant les mains derrière le dos comme une personne prête à faire part à son interlocuteur d'une grande annonce- elle prit enfin la parole : «N’ayez crainte cher Orion Attis, je sais profiter de ma jeunesse». Un simple sourire au coin des lèvres suffisait à rendre ces propos beaucoup plus intéressants et intrigants qu’ils ne l’étaient à leur état primitif. Autant dire qu’en très peu de mots elle avait sous-entendu une panoplie de choses. Sans compter qu’elle ne se gêna point pour ajouter avec toute l’audace déconcertante dont elle était capable : «Ne vous laissez pas abuser par ma rêverie et mon insouciance, elles ne sont que le reflet de certaines parties de ma personne … j’en ai bien d’autres dont vous ne soupçonneriez même pas l’existence». Durant un court instant le regard de Circée fut plus enjôleur que jamais, avant qu’il n’émane finalement de lui une certaine touche de mystère intensifiée par cette façon qu’elle avait de dire les choses implicitement. On lui avait enseigné la métis -l’art de parler- depuis son plus jeune âge, ce qui expliquait évidemment sa manière de s’exprimer qui était aussi bien réservée que révélatrice.

    Et comme si elle ne souhaitait pas entendre la réponse du jeune homme ou pire ne pas lui laissait le temps d’assimiler toutes les informations qu’il venait de recevoir en seulement quelques secondes, elle passa subitement à un autre sujet de discussion extrêmement différent. «Dites moi en tant qu’expert en la matière, pensez-vous qu’un glaive entre les mains d’une femme banale dénuée du moindre apprentissage de combat peut-être plus dangereux qu’entre celles d’un guerrier extrêmement doué dans le maniement des armes ? Je veux dire qu’il peut, lui, très bien se contenter d’effleurer avec la pointe de son glaive la délicate peau de la gorge de celui qu’il menace, alors qu’elle, à cause de sa maladresse ou de son inadvertance pourrait la lui trancher involontairement …» dit-elle alors qu’elle se décidait enfin à retirer ses mains de son dos, les dévoilant à Orion tout en dévoilant par la même occasion ce qu’elle tenait dans celle de droite : le glaive court. En effet Circée avait réussi à le prendre sans que le guerrier ne s’en aperçoive, il lui avait suffit lorsqu’elle s’était relevée avec lenteur du sol, d’attraper l’objet à la ceinture d’armes et de le garder cacher derrière son dos. Il ne fallait guère avoir un quelconque don pour faire cela, la preuve : même une fille Paris respectable et parfois très prévisible en état capable. «N’ayez crainte mon cher, je ne compte pas mettre ces paroles en exécution» se permit d’ajouter la jeune femme pour rassurer le guerrier qui avait laissé une légère expression de surprise à peine visible traverser son visage une demi-seconde. Elle se doutait qu’il ne devait guère apprécier que son glaive soit en sa possession soit parce qu’il n’aimait pas qu’autrui touche à ses armes, soit parce qu’il craignait qu’elle ne le blesse sans faire exprès –ce qui était peu probable non seulement car elle aurait du mal même en voulant faire exprès et surtout car il était aisé de remarquer qu’elle ne tenait pas le glaive de façon dangereuse et menaçante- soit parce qu’il avait peur qu’elle ne se fasse mal en maniant l’objet – ce qui était peut-être plus plausible à en juger le fait qu’elle n’avait pas encore réalisé qu’elle tenait le glaive au niveau de la lame- soit encore que ces trois options l’angoissaient ? Allez savoir ! En tout cas si le guerrier tentait une quelconque manœuvre pour lui reprendre l’arme des mains elle n’allait pas gentiment le laisser faire, sa première réaction serait de reculer tout en s’empressant de cacher l’objet de convoitise derrière son dos et sa deuxième de lancer un regard méfiant, assassin et provocateur à Orion. En aucun cas elle ne comptait répliquer par la force s’il tenterait quelque chose, d’une part car elle avait conscience que le jeune homme gagnerait à coup sûr et d’autre part car elle considérait qu’il y avait un certain plaisir à s’en sortir sans violence physique.

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Orion Attis.
Orion Attis
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MessageSujet: Re: [T] Danger is not always what you think ♣ Circée   [T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 EmptyDim 27 Mar - 16:51

[T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 Herbskillz-pop-dastantamina-02[T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 Herbskillz-pop-dastantamina-13
CIRCEE & ORION ♣

Il voulait la faire réagir. Il voulait éveiller la curiosité et la tentation chez la fille de Pâris. De par sa renommée, son statut et l’éducation que de nombreux précepteurs lui avaient inculquée, n’y avait-il pas une meilleure représentante de la haute caste d’Athènes ? En s’adressant à elle, Orion avait parfois l’étrange sensation de pouvoir faire écouter sa voix à tous les autres citoyens haut gradés d’Athènes qui s’enfermaient bien trop souvent dans un mutisme qui en disait long sur leur ouverture d’esprit. N’était-ce pas les penseurs et les artistes qui succomber les premiers à la déraison et autres divagations que l’on préférait dissimuler sous le doux nom d’extravagance ? Avait-on jamais vu un guerrier happé par les abimes de la folie avant même qu’il ne sache lire et écrire ? L’ignorance apportait parfois la sureté de garder une âme saine et sincère. Il piquait au vif une chose dont Circée n’avait entendu que la vague notion : l’aventure. Si l’aventure se dévoilait pour la plupart en ces lieux sous l’image d’une balade dont on ignorait la destination, d’une escapade dans les dédales peu recommandables d’Athènes ou bien désobéir au patriarche de la famille qui avait pourtant défendu de s’échapper, Orion en avait une toute autre notion. L’aventure triomphait là où on délaissait alors tout ce qui formait la bulle oppressante du quotidien. Le simple fait d’abandonner la routine autrefois rassurante suffisait à provoquer en son esprit une excitation incertaine qui donnait le goût de cet inconnu. Le maitre d’armes ne s’estimait pas plus libre que Circée Calypso : il était tout aussi enchainé à des responsabilités qu’il prenait un plaisir masochiste à accumuler sur ses épaules déjà bien lourdes. Finalement la fortune n’était-ce pas de l’avoir rencontrée là où on ne l’attendait pas, afin de lui faire ouvrir les yeux sur un autre monde dont elle n’avait pas conscience. Hélas, le temps manquait et il semblait rattraper à grande vitesse Orion qui ressentait soudainement le besoin irrépressible de la bousculer un peu plus tout comme elle osait le faire. « Profiter de sa jeunesse ne relève pas de pouvoir peindre au soleil ou de s’exhiber au grand public pour réciter vos vers appris par cœur et choisis par les soins d’une personne qui vous est inconnue. » Le stéréotype était si futile et si facile qu’il en prenait un malin plaisir à le répéter. Que pouvait-elle bien faire pour le surprendre, lui qui connaissait les coups bas et les faux-semblants, souvent destinés à l’attaque ?

Alors qu’il s’apprêtait à s’approcher pour lui laisser un aperçu de ce que pouvait être les félicités de la jeunesse, Circée le coupa dans son élan. Mystérieuses paroles que voila ! La jeune femme était toujours empreinte d’une certaine aura obscure qu’elle ne quittait jamais. Orion s’interrogeait parfois : faisait-elle partie de ces astuces qu’on lui prodiguait afin que personne ne puisse jamais l’atteindre ou était-ce de ces particularités que les filles de Pâris s’étaient attribuées pour faire la différence ? Et pourtant, ses dernières paroles déclenchèrent un soudain frisson glacé le long de son échine. Il lui suffisait d’un regard à la ceinture qu’il avait délaissé sur l’herbe pour que ses doutes soient confirmés. Les menaces de Circée avaient beau être des paroles en l’air –il espérait qu’elle ne veuille pas sa mort trop tôt-, les scènes d’horreur qui défilaient devant ses yeux bleus n’avaient rien de serein. Son regard pétillant en pâtît, se muant en une angoisse difficilement dissimulable. « Circée… » Un soupçon d’autorité dans la voix sonnait comme l’avertissement. Elle n’avait pas tort : non seulement il exécrait qu’on lui prenne ses affaires, par souci d’éthique ou par la possessivité du soldat qu’il voulait se donner mais en plus, elle était capable de se trancher la gorge toute seule si toutefois elle exécutait un faux mouvement. N’avait-elle pas idée de la complexité à tenir une telle arme tandis que de jeunes recrues passaient des années entières à s’entrainer pour la tenir comme il se devait. Combien de soldats étaient revenus penauds parce qu’ils s’étaient entaillés eux-mêmes dans leur trop grande assurance ? « Posez ça. Vous allez vous blesser. » Réelle inquiétude ou nouvelle raillerie ? Personne ne l’avait compris alors qu’Orion s’efforçait d’esquisser un fin sourire perfide. Aussi provocatrice que son ainée Calixte, elle n’en perdait pas moins cette fausse expression d’innocence qui avait le don de l’agacer au plus haut point. Cherchait-elle à le défier ? Elle n’allait pas être déçue car elle touchait à son être même. Son arme, le prolongement de son bras tout autant que la lame qu’elle portait était le prolongement de sa détermination à retrouver les rangs. Et alors qu’il avait le malheur d’avancer de quelques pas pour reprendre ce qui lui était du, la jeune femme le fuyait tout en reculant. Ce qui rimait comme un jeu tambourinait aux oreilles d’Orion comme un danger propice. Fixant son regard prédateur sur les mains de la jeune femme, il continuait de faire quelques pas dans sa direction. « Donnez-moi ça. Vous perdez votre temps, ce glaive entre les mains. »

A peine eut-il fini de parler qu’il exécuta un petit bond en avant pour se jeter sur son précieux. Mal lui en prit, Circée cacha derrière son dos le glaive. Néanmoins dans la manœuvre, peut-être avait-elle sous-estimé le poids de l’arme mais son geste fut trop rapide, manquant au passage de décapiter Orion. Par chance, il recula d’un saut en arrière pour s’écarter juste à temps. Poussant un soupir de soulagement, il passa nerveusement sa main dans les cheveux afin de faire retomber la pression qui s’était emparé de lui en l’espace de quelques secondes. Si toutefois elle voulait du mal à quelqu’un, rien n’était plus fatal que de lui mettre un tel objet entre les mains : elle ferait bien pire que le carnage de Carthage. Une fois de plus, l’incompatibilité entre les femmes et les armes illuminait d’évidence et quelque part, Orion regrettait que les quelques inconscientes qui souhaitaient s’aventurer sur son propre terrain n’aient pas assisté à la scène, les dissuadant de tout malheur qu’elle pourrait commettre. Dans l’espoir de rassurer Circée qui avait sans doute eut peur de son propre geste, il laissa échapper un rictus à la fois gêné et amusé avant d’hausser les épaules : « Je vous avais prévenu que ce n’était pas pour vous. » Une nouvelle tentative surprise et enfin il réussit. Se penchant agilement dans sa direction, il s’empara de son poignet gauche qui tenait toujours le glaive. Si toutefois elle souhaitait fuir, ce serait sans l’objet de convoitise cette fois-ci. Il était déterminé à ce qu’on lui rende son glaive et sa dignité au passage. Peu importe les moyens qu’ils soient méprisants ou non. « Faire l’enfant ne vous échappera pas du temps qui passe... »
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Circée Calypso.
Circée Calypso
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MessageSujet: Re: [T] Danger is not always what you think ♣ Circée   [T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 EmptySam 21 Mai - 13:03

    Peut-être avait-il raison ? Peut-être ne connaissait-elle de l’aventure qu’un aspect superficiel de la chose ? Comment pourrait-il en être autrement ? Lorsqu’on portait en soi le sang de Paris, il ne fallait pas envisager de vivre une aventure autre que celle d’essayer en vain d’échapper de temps à autre à la routine ennuyeuse des riches. Et autant vous dire qu’il était inutile de vouloir tenter quoi que soit qui puisse comporter un quelconque danger au risque de voir la garde athénienne paternelle composée des meilleurs guerriers, venir aussi vite que le souffle du vent. En toute franchise, cette dernière risquait de débarquer à tout moment dans la colline des Muses si Paris venait à apprendre que sa fille s’y trouvait. Circée le savait pertinemment pourtant elle ne cessait de s’y rendre depuis de longues années, parce qu’à ses yeux c’était bien la seule aventure qu’elle pouvait vivre et il n’en serait certainement autrement dans l’avenir. Cette vérité lui semblait cruelle, et souvent la demoiselle se mutilait dans le mensonge parce que c’était beaucoup moins douloureux, malgré la souffrance de quitter l’illusion pour revenir à la réalité. A vrai dire, elle refusait d’imaginer que sa vie se résumerait à sillonner les rues d’Athènes, saluer les foules, se faire coiffer pendant des heures juste pour qu’on la trouve belle, et à être l’épouse d’un homme riche rêvant de pouvoir … elle ne voulait pas se contenter de cela, et l’unique moyen qu’elle avait trouvé pour se consoler c’était de se dire que chaque escapade dans les collines se nommait aventure. Même si Circée savait que c’était faux, y croire lui faisait un bien fou. « Profiter de sa jeunesse ne relève pas de pouvoir peindre au soleil ou de s’exhiber au grand public pour réciter vos vers appris par cœur et choisis par les soins d’une personne qui vous est inconnue ». Quand un homme lui disait des propos tels que cela, son être tout entier s’en retrouvait chamboulé. Ne pouvait-il pas se contenter de la laisser rêver encore un peu ? Etait-il déjà venu le temps où elle devait quitter ses désirs et faire face à ses responsabilités de fille de Paris ? Et de quel droit un simple nom pouvait-il sceller son destin ? Parfois Circée se posait toutes ses questions et elle s’en retrouvait outragée ; mais s’il y avait bien une qualité qu’on lui connaissait c’était la dissimulation. Triste ou en colère, elle ne le montrait pas, elle avait appris à grandir sans se plaindre constamment, et en faisant passer les souhaits de son entourage avant les siens. Pourtant elle aurait tant voulu que tout soit différent, et parfois quand elle se promenait dans le marché et voyait ses petites filles de la classe pauvre d’Athènes, la demoiselle se disait qu’elles pourraient partir si elles le désireraient puisqu’elles n’avaient rien à attendre de cette ville qu’il n’y avait pas ailleurs … qu’elles avaient le choix. Alors quand Circée pouvait vivre ce qu’elle appelait une aventure, ou ne serait-ce qu’un moment intense dans sa vie, elle n’hésitait pas … et avec Orion elle avait l’illusion d’avoir le choix, à moins que ce ne soit pour une fois la réalité.

    S’emparer du glaive du guerrier avait été une idée spontanée dans l’esprit de la fille Paris, et aucune réflexion n’était requise pour agir de la sorte, tout le monde aurait pu le faire à moins d’être vraiment dénué de la moindre discrétion. A priori, ce comportement n’avait pas l’air d’amuser ni de plaire à Orion, au contraire il en était retourné pensait-elle, même s’il le cachait aisément bien au vue de son visage. Mais que se soit son ton autoritaire, ou le désir qu’elle lui rende l’objet de convoitise, tout lui indiquait qu’elle avait su touché en lui un point sensible. Et autant vous dire que ce n’était pas pour lui déplaire, après tout il en avait fait de même en lui rappelant qu’elle n’était qu’une ‘gosse de riche qui ignorait la signification réelle du mot aventure à en juger son mode de vie’. Alors s’il voulait récupérer son précieux, il allait devoir la convaincre et inutile de lui donner des ordres, elle ne les entendait même pas. Et alors qu’ils entreprenaient un jeu sans fin, celui du tu-avances-je-recule, il eut l’idée ingénieuse quoi que périlleuse de la surprendre en exécutant un bond qu’elle ne put guère prévoir et qui la surpris suffisamment pour que dans un geste rempli de maladresse, elle tente de cacher avec rapidité le glaive derrière son dos. Par chance, ou plutôt par un heureux miracle, elle n’avait pas blessé Orion dans cette manœuvre plus que risquée, même s’il avait failli y perdre sa tête. Légèrement désemparée et assez secouée parce qu’il aurait pu mourir à cause d’elle, Circée ne montra sa gêne que quelques instants. Certes cette dernière perdurait, mais sans savoir vraiment pourquoi, elle ne tenait pas à le lui faire savoir. Peut-être car il en faisait de même ? Il cachait ses émotions et ses sentiments grâce à un masque qui voilait tout ce qui pouvait le traverser, empêchant la demoiselle de savoir bien souvent ce qu’il pensait réellement. Elle n’appréciait pas même si cela faisait parti de la personnalité du guerrier, il fallait bien qu’il ait des défauts, et celui ne devait certainement pas être le seul. Se ressaisissant pour ne pas lui montrer ô combien elle fut atteinte par son geste, la fille Paris continua à lui tenir tête et à maintenir fermement dans sa main le glaive. A vrai elle comptait lui rendre, mais sa fierté l’empêchait de céder immédiatement. Alors lorsqu’il exécuta une nouvelle tentative, elle le laissa faire sans montrer un quelconque signe de désaccord. Elle avait vraiment été secouée. Difficile à croire quand on observait attentivement son regard fixe, et son visage presque impartial. Mais son comportement allait démontrer le contraire … qu’importe s’il lui tenait le poignet ou pas, elle avança sa main jusqu’au torse du guerrier -celle qui tenait l’objet de convoitise- et la colla brusquement contre … en d’autres termes elle l’invitait à reprendre ce qui lui appartenait. Cependant elle ne se contenta pas de si peu, et en même temps Circée avança son visage vers celui du guerrier murmurant délicat en guise de réponse : «Et si faire l’enfant était finalement le seul moyen ?»

    [Désolé pour le retard mon Ronron<33]

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Orion Attis.
Orion Attis
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MessageSujet: Re: [T] Danger is not always what you think ♣ Circée   [T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 EmptySam 4 Juin - 12:44

[T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 Herbskillz-pop-dastantamina-02[T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 Herbskillz-pop-dastantamina-13
CIRCEE & ORION ♣

Orion n’allait pas lâcher prise. Tel chacun des hoplites qui composaient la grande armée d’Athènes, il ne lâchait jamais prise. Il osait espérer qu’on remarque un jour cette force de vivre, cet engagement qu’il apportait à chacun de ses gestes, chacun de ses actes. Il avait beau servir de professeur aux meilleurs, il n’était jamais à l’abri de voir débarquer de ces grands généraux dont la renommée n’est plus à refaire : il continuait alors sans relâche de paraitre le meilleur pour qu’une main puissante se pose à son épaule et l’invite à s’entretenir avec le chef des armées. Peut-être Circée n’avait-elle pas conscience de l’affront qu’elle pouvait commettre envers un guerrier quand elle le privait de ses armes, et du prolongement de son bras. Elle ne côtoyait pas beaucoup de ces gens-là et si elle le faisait, c’était certainement dans l’optique de séduire et de les fréquenter plutôt que de s’intéresser à leur quotidien qui frôlait l’indécence quand on pensait à celui de la fille de Pâris. Elle n’avait rien à craindre de la vie : elle serait la première cachée à l’assaut d’une armée barbare, elle serait la première choisie à n’importe quel évènement auquel elle se présentait, elle serait la première à être pardonnée quand bien même on l’aurait trouvé une dague à la main et plusieurs corps gisants à ses pieds. Certains recevaient la bénédiction des Dieux et nul doute qu’on avait accouru à Athéna à sa naissance pour qu’elle la baigne de son aura de sagesse. Qu’elle courre, vole à travers les bois des Muses, elle n’en échapperait pas moins à la noblesse qui l’enchainait. Tenir la lame d’Orion entre ses mains ne ferait pas d’elle l’oiseau libre qu’elle rêvait d’être. Elle n’était que l’illusion d’une femme libre de ses droits, elle n’était qu’un doux mirage aux yeux bleus du maitre d’armes. Un inquiétant mirage qu’il faudrait bien vite effacer.

D’une poigne ferme, il ne daignait la délivrer. Si sur son visage, l’anxiété passée de voir une arme tranchante retournée contre lui n’était plus, le mince sourire qui s’était affiché sur ses traits n’était qu’une façade. Il perdait ses moyens, il ne savait que faire ou que dire en sa compagnie. Il s’était exécuté à tous les ordres qu’elle avait émis quasiment, non sans rechigner mais il s’était mué en ces espèces d’éphèbes dociles qui courbent l’échine dès que des yeux de biches ordonnaient. Ca n’était pas lui. Circée le trouvait peut-être fort appréciable, elle ne connaissait pas le vrai Orion. Le ronchon susceptible, le turbulent qui ne portait pas forcément la douceur et la tendresse qu’une femme réclamait, le dévoré de frustration qui se renfermait de jour en jour sur ses ambitions irréalisables. Il n’avait jamais été fait pour fréquenter la gente féminine, tout juste sa cadette Daphné parvenait à le supporter et ce parce qu’elle en était obligée. A son âge, il aurait dû suivre la voix de son père et se trouver une Athénienne posée et tranquille mais il n’avait jamais alors survécu à l’idée de demeurer dans les mêmes bras toute sa vie. Les poignets qu’il serrait à cet instant reflétaient une douceur et une fragilité qui lui étaient insupportables. Une fine main se posa sur son torse et une nouvelle fois, les traits de l’homme exprimèrent l’indignation. Indirectement, elle lui portait atteinte en plein cœur et si elle n’était pas fille d’un membre important, il aurait sans doute repoussé vivement ce contact sous l’effet d’un réflexe désagréable. Il demeura immobile et silencieux tandis que Circée parlait à nouveau. Elle n’avait pas tort mais il fut bien trop déstabilisé pour sortir le moindre mot intelligent. Sans un mot, il saisit la mâchoire de sa compagne de son autre main pour la forcer à affronter son regard. S’ils étaient dans un jeu, ses dernières paroles allaient révéler bien plus sur lui qu’elle ne pensait pouvoir le faire : « J’ai passé l‘âge d’être un enfant, Circée… »

Mais alors qu’il allait reprendre son bien d’un coup sec, il sentit une pointe inconnue et glaciale comme la mort appuyer contre sa nuque découverte. Celle-ci exerçait des pressions plus ou moins fortes et il n’en fallut pas plus à Orion pour lâcher toute prise. Il laissa retomber ses mains le long de son corps alors qu’il baissait légèrement la tête. Il jeta un dernier regard à la jeune femme, ses traits se fermant dans un agacement non dissimulée. Il ne récoltait que ce qu’il avait mérité… En effet, une voix rauque et peu aimable s’éleva derrière lui tandis que la lumière avait laissé peu à peu place à une obscurité peu accueillante. « Savez-vous à qui vous vous en prenez, malfrat imprudent ? » Le jeu était fini. Il n’en fallait pas plus au fils d’Icare pour comprendre à quel point la situation s’était renversée. Levant légèrement les yeux, il eut le temps d’apercevoir une femme au visage déformé par l’inquiétude qui entoura Circée de ses bras tout en lui murmurant des paroles incompréhensibles. L’agneau tant chéri était retrouvé, il aurait dû se douter qu’un tel trésor n’était jamais vraiment seul. On était sans doute parti à sa recherche à la tombée de la nuit si on ne l’avait pas suivi dès le début. Et lui pauvre débile avait cru à la sérénité. Tandis que l’homme derrière lui voulut se saisir de ses poignets pour le mettre hors d’état de nuire –au cas où il aurait l’idée stupide de se mettre la garde à dos-, Orion se dégagea sans ménagement avant de se redresser complètement. Il ne leva pas les mains pour prouver son innocence, il n’allait pas courber l’échine devant n’importe qui, qui aurait perdu le sens de l’humilité sitôt qu’un gallon s’était installé sur son épaule. Passant une main nerveuse dans ses cheveux, il laissa échapper sur un ton méprisant : « Orion Attis, fils d’Icare. Maitre d’armes, vous vous en prenez à la mauvaise personne. »

Par chance, une fois qu’il eut décliné son identité, on ne prêta plus aucune attention à lui comme s’il n’était devenu qu’une partie intégrante du décor. En l’espace de quelques secondes, Circée s’était retrouvée entourée de plusieurs personnes : ses chaperons, des hommes armés, une telle mobilisation étonnait et écœurait à la fois Orion. On lui avait volé sa nuit et sa douce compagnie, chassant par la même occasion toutes les idées qu’il avait pu se faire ce temps durant. Se baissant pour reprendre sa ceinture dénuée de toute arme qui était restée entre les mains de la jeune femme, il la rattacha à sa taille. L’heure était venue de s’éclipser aussi vite qu’il était venu. « Que Séléné vous garde. » Il n’obtint aucune réponse de la nouvelle masse de personnes et c’est furieux qu’Orion disparût dans les ombres nocturnes pour rejoindre une maison qu’il n’avait nullement aucune envie de revoir. Le danger n’est pas toujours ce qu’on pensait, il résidait dans bien d’autres situations plus subtiles qui pourtant gravaient à jamais l’esprit de l’Athénien. Pour le meilleur et le pire.
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Circée Calypso.
Circée Calypso
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MessageSujet: Re: [T] Danger is not always what you think ♣ Circée   [T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 EmptyVen 1 Juil - 1:43

    Était-il possible qu'une même et unique personne puisse refléter à la fois l'image d'une femme et d'une enfant ? C'était toute la complexité de Circée Calypso, fille de Paris. Née dans une famille riche et respectable d'Athènes avec une destinée rigoureuse qui l'attendait impatiemment, elle avait du très tôt faire face à la réalité des choses. Les lois, les règles, les principes et les valeurs bercèrent toute son enfance. Elle fut certes noyée dans un luxe sans nom, mais à un prix dont à l'époque Circée n'avait point encore conscience. Abordant la vie avec un esprit vif, clair et réfléchi, elle était devenue au fur et à mesure des années un modèle exemplaire de responsabilité. Adulte avant l'âge, tout du moins en apparence, tout du moins d'une seule part de son être. Elle avait l'étoffe d'une chef selon certains, mais ils ne la voyaient qu'à moitié et ignoraient certainement qu'il résidait en la jeune fille l'âme à l'état brut d'une insouciante enfant. Elle conservait malgré le temps qui s'écoulait cette parfaite innocence que même les récits des guerres les plus atroces n'arrivaient à faire disparaitre. Au point qu'il venait à se demander si les scènes les plus sanglantes des combats réussiraient à briser cette vision trop noble et délicate qu'elle arrivait encore à avoir du monde. Comment ? Dans une Athènes où la corruption affluait malgré un changement nouveau de gouvernement, comment ? Comment pouvait-on rester si détacher d'une réalité qui s'imposait pourtant avec tant de brutalité ?Il fallait être Circée. Il fallait percevoir le monde comme un enfant. Il fallait savourer chaque instant présent. Il fallait être née à l'abri du besoin. Il fallait vivre avec un manque de conscience. A vrai dire, les précepteurs de Circée avaient fait un très bon travail pour lui enseigner l'art de la parole, de la réflexion, de la culture, de la poésie, de la littérature, de l'écriture, de la tenue, mais où était passé l'art de vivre ? Mener une vie qui nous imposait des choix, et non mener une vie où des personnes faisaient des choix pour nous. Voilà toute la signification de l'existence de la jeune fille. Voilà pourquoi elle était si complexe. Certainement son esprit considérait cette escapade dans la colline comme un moment de pur évasion, loin du monde auquel elle appartenait. Personne pour la gouverner, ni la chouchouter, ni lui suggérer des choses, ni décider pour elle. Au contraire, c'était la fille Paris qui avait fait preuve d'autorité et de persuasion en vers Orion. Comme quoi, ce qui fut le fruit de son éducation, fut le fruit de cette promenade. Mais alors à qui le guerrier avait-il eut â faire ? Certainement à l'enfant plus qu'a l'adulte. A cet enfant qui mettait en pratique tout ce qu'on lui avait enseigné. Était bien naïf celui de penser qu'on se contenter d'apprendre aux petits riches à bien se tenir, en faite il était plus question de domination, de manipulation et de préservation. Avoir la prestance de gouverner n'était pas donnée à tout le monde mais certains pensaient qu'elle pouvait s'acquérir, d'autres qu'on naissait avec. Allez savoir si Circée était venue au monde avec ou l'avait apprise, ou encore si les deux n'étaient pas le résultat de sa personne aujourd'hui ?

     «J’ai passé l‘âge d’être un enfant, Circée…». Il n'en fallait guère plus pour ramener quelqu'un sur terre et l'extirper de sa profonde insouciance. Comme si elle était une enfant à qui l'on faisait la morale, Orion avait prononcé ses paroles -pour le moins très explicite- en lui maintenant la mâchoire de sa main d'homme. Confronter leur regard venait à confronter leurs deux mondes extrêmement différents. Lui avait sué, les autres avaient sué pour elle, voilà  l'ultime différence entre eux deux. Et tandis qu'il choisirait de mener une vie de solitaire ou au contraire d'épouser une magnifique fille, Circée devrait se marier à un homme riche d'Athènes ou pire d'un autre coin de la Terre. Il n'était pas extraordinaire pour les gens de la classe sociale d'utiliser les enfants comme un moyen d'alliance entre deux territoires, deux terres, deux clans. Et si jusqu'à maintenant, la demoiselle avait pu profité d'une certaine liberté au niveau de sa vie privée, le temps lui était désormais compté. Elle allait devoir devenir la femme d'un homme, que son père choisirait si elle ne le faisait pas avant lui. Cette simple idée l'horripilait, pourtant toute sa vie on l'avait préparé à cette éventualité, au point que certaines de ses amies pensaient que ce soit sa destinée. Quel avenir peu glorieux se disait-elle. A cet instant même, ses yeux reconnurent la silhouette d'un soldat qu'elle ne connaissait que trop bien. Inutile de dire quoi que de soit qui pourrait mettre en péril la vie d'Orion. Le silence était sien. Elle avait grandi de cette façon. Cependant une expression d'agacement assez forte s'imposait sur son visage, traduisant toute sa déception et sa colère. Et alors qu'elle s'apprêtait à dire quelque chose pour prendre la défense d'Orion qu'on accusait d'être un malfrat imprudent, l'une des chaperonne la plus vieille et la plus proche de la jeune fille vint s'effondrer dans ses bras, lui répétant des centaines de fois ô combien elle s'inquiète de son absence. Même si son intention était bonne, Circée ne pouvait s'empêcher de désirer qu'elle se taise pour pouvoir intervenir dans le dialogue entre Orion et le soldat. Mais c'était trop tard. Leur discussion était close. Et en quelques secondes à peine, tous les hommes de l'armée l'entourèrent tandis que tous ses chaperons s'empressèrent d'en faire autant. La ballade venait de prendre fin. Le beau guerrier avait disparu dans la pénombre de la nuit. La belle demoiselle retrouvait son monde. Le palais allait bientôt revoir son trésor franchir les portes de la demeure. La vie reprenait son cours, pourtant il demeurait au plus profond de l'esprit de la jeune fille, l'image encore nette et délicieuse du guerrier. Son glaive qu'il n'avait pas eu le temps de récupérer et que la cadette Paris détenait entre ses mains lui prouvait que cette après midi elle avait brisé les barrières entre son monde et celui du guerrier. Mais si finalement le danger etait de croire ça ? Si ce n'etait qu'une illusion ? Si cette relation naissante était vouée à l'échec ? Par tous les Dieux, elle espérait que non.
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MessageSujet: Re: [T] Danger is not always what you think ♣ Circée   [T] Danger is not always what you think ♣ Circée - Page 2 Empty

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[T] Danger is not always what you think ♣ Circée

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