CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS
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 CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS

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Orion Attis.
Orion Attis
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MessageSujet: CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS   CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS EmptyMar 30 Aoû - 15:39

CITOYENS, FEMMES & ETRANGERS
Vous trouverez ici une annexe complète sur les différents statuts civiques à Athènes. Tout d'abord, le statut de citoyen athénien est expliqué car de toute évidence, il remplit des critères bien précis. Par la suite, la femme sera à l'honneur en raison de sa condition bien spécifique à cette époque de l'antiquité. Enfin les étrangers et les esclaves, véritables groupes à part entière et aux droits bien précis, vous seront expliqués.



Dernière édition par Orion Attis le Mar 30 Aoû - 15:43, édité 1 fois
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Orion Attis.
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MessageSujet: Re: CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS   CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS EmptyMar 30 Aoû - 15:39


CITOYENS


Est citoyen tout homme libre, de plus de 18 ans, né de deux parents athéniens et d'une naissance libre et légitime reconnu par le père ; ayant fait son service militaire. S'il a donné satisfaction, il est inscrit sur le registre du dème. En cas de non-respect des lois: Il risque la perte de ses droits de citoyen, la confiscation de ses biens et même l’exil. Si l’accusation est rejetée, son auteur est puni. Les citoyens sont des adultes, propriétaires de la terre, détenteurs des droits politiques, ce qui signifie qu'ils participent à la vie commune. Cette participation s'exerce dans les domaines politique, militaire et religieux. Les femmes sont exclues des deux premiers plans ; en revanche elles participent pleinement à la vie religieuse. Appartenir à la communauté des citoyens exige de répondre à plusieurs critères. Et les critères économiques ne sont pas primordiaux : ainsi la propriété foncière n'est pas une condition pour être citoyen, mais il faut être citoyen pour être propriétaire. La citoyenneté n'exclut pas les différences sociales : il existe parmi les citoyens des pauvres et des riches. Une fois encore, c'est le cas d'Athènes qui est le mieux connu, et c'est lui qui nous permet de mieux cerner cette appartenance à la communauté des citoyens.

Un citoyen (politès) à Athènes est avant tout un homme libre soumis à des obligations et des contraintes politiques, religieuses, économiques, sociales et militaires qui le distinguent des autres habitants et lui assurent la suprématie. Ces droits sont avant tout le droit de propriété foncière qu'il ne partage avec personne. C'est la possession de la terre qui, pour partie, fait le citoyen. Mais pour être citoyen, il faut aussi être soi-même fils d'un citoyen et d'une femme elle-même fille de citoyen. C'est une obligation qui confère aux femmes une place particulièrement importante dans la cité. A sa naissance, le nouveau-né est présenté publiquement et inscrit sur le registre du dème. Il peut ensuite suivre les différentes étapes de son éducation jusqu'à l'éphébie : une sorte de service militaire de deux ans - après lequel il devient un véritable politès. Comme toutes les cités grecques, Athènes a été avare du droit de citoyenneté : celui-ci n'est que très occasionnellement accordé. Si bien que le nombre des citoyens n'a cessé de décroître. Il est difficile d'établir ce chiffre avec certitude.

Le devoir premier du citoyen est, bien sûr, de défendre la cité comme soldat. Encore fallait-il que ses revenus lui permettent l'acquisition de la panoplie : l'équipement lourd du fantassin, l'hoplite. Cela lui permettait d'exercer pleinement ses droits politiques selon les règles de sa cité : à Athènes il siège à l'assemblée (ecclésia) ou au Conseil (boulè), il exerce les magistratures ou rend la justice comme membre des tribunaux (héliaste). Toutes ces activités peuvent lui permettre de recevoir une indemnité si ses revenus ne sont pas suffisants. Mais il doit aussi s'acquitter de contributions fiscales éventuelles; il faut noter que les plus pauvres des citoyens, les thètes, en étaient dispensés. Les plus riches, en revanche, étaient soumis aux liturgies, c'est-à-dire à la prise en charge volontaire de dépenses d'utilité publique, comme le financement de représentations théâtrales ou l'équipement d'une trière.

Les citoyens athéniens - à Athènes au 5 e siècle av. J.-C. - ne sont pas égaux, ils ne possèdent pas tous le même niveau de fortune, et cet aspect détermine une partie de leurs droits. Les réformes de Solon amenèrent la constitution d'un véritable système censitaire qui permettait en réalité aux plus riches de conserver la haute main sur les magistratures principales, mais donnait une grande importance aux autres citoyens dans les tribunaux et à l'assemblée. Solon avait divisé la population en quatre classes selon le niveau de fortune, mesuré par la production agricole des terres, exprimées en médimnes (environ 50 litres) de blé :
- les pentasociomédimnes : les plus riches, ils justifiaient de plus de 500
médimnes de revenus,
- les hippeis (cavaliers) : revenu de 300 médimnes,
- les zeugites : revenu de 200 médimnes,
- les thètes : les plus pauvres avec un revenu inférieur à 200 médimnes.
Les deux premiers groupes constituaient les classes privilégiées, celles à qui les magistratures étaient réservées. La richesse pouvait provenir également des gros ateliers artisanaux : fabriques d'armes, bronziers, céramistes. Leurs revenus leur permettaient de financer une trière ou, un peu plus modestement, de s'équiper comme cavalier. Les revenus des zeugites, essentiellement des paysans moyens, leur permettaient de s'équiper comme hoplites. Assez vite, le régime démocratique leur ouvrit certaines des magistratures. Les thètes, la masse des Athéniens pauvres, ne pouvaient, eux, que s'engager comme rameurs dans la marine, et étaient particulièrement attachés aux différentes indemnités versées pour l'exercice de la citoyenneté.

Il est nécessaire, à Athènes comme dans les autres cités, de faire la part entre les riches (plousioi) ou les nantis (emporoi), peu nombreux, et les pauvres (pénêtès) ou les démunis (aporoi). Ce qui oppose le mieux riches et pauvres, c'est le travail, l'idée même de travail. Le citoyen, s'il travaille, le fait pour lui-même, sans devoir se soumettre à un employeur car "la condition de l'homme libre est qu'il ne vit pas sous la contrainte d'autrui". Le pauvre doit travailler, le riche peut s'en passer. Aussi la hiérarchie sociale est très complexe. La richesse provient d'abord de la terre qui reste pour beaucoup la source primordiale de revenus. Les gros propriétaires fonciers restent peu nombreux et leurs domaines ne dépassent généralement pas quelques dizaines d'hectares. Souvent, ils résident en ville et laissent leur domaine à la gestion d'un régisseur. Quelques groupes se sont enrichis dans des activités lucratives.

On rencontre ainsi les gros artisans (fabricants d'armes, bronziers, céramistes, tanneurs, etc), les loueurs d'esclaves ou de maisons, les commerçants enrichis dans l'aventure maritime : armateurs (emporoi) ou capitaine de navire (naukléroi) et avec eux le petit groupe des financiers et banquiers. S'ils sont métèques, ils aspirent souvent à obtenir la citoyenneté. Les riches citoyens peuvent sans difficulté participer aux réunions de l'ecclésia ou assurer les liturgies. La pauvreté se rencontre à la campagne, mais également en ville. Le nombre des pauvres est difficile à évaluer, mais leur poids politique n'est pas négligeable : la démocratie leur vient en aide et compte sur leur intervention par l'existence du misthos ou encore par la caisse du théorikon qui offre une indemnité pour assister aux spectacles. Quant à la « classe moyenne », c'est la masse du peuple composée surtout des petits paysans propriétaires, fermiers et aussi de la foule des boutiquiers (kapéloi) ou petits artisans urbains : ils forment la grande majorité de la population.

Les conditions d'accès à la citoyenneté restent, en pleine époque classique, très variables. Les cités démocratiques dissocient au contraire la qualité de citoyen et la richesse, au grand dam des aristocrates. C'est peut-être cet engagement du citoyen dans la vie économique qui individualise le mieux les cités.

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Orion Attis.
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MessageSujet: Re: CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS   CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS EmptyMar 30 Aoû - 15:40


LES FEMMES


L'image traditionnelle de la femme en Grèce est celle d'une recluse dans le gynécée, vouée aux travaux domestiques, la maîtresse de la maison, (oikos), celle que l'on représente perpétuellement avec son métier à tisser. Ses attributs sont le panier à laine, la quenouille et le miroir. Cette vision doit cependant être interprétée avec un certain recul : elle reflète un idéal et pas nécessairement la réalité vécue par les femmes. Certes, en Grèce, les femmes restent d'éternelles mineures. Elles sont constamment sous l'emprise d'un tuteur, le kyrios, qu'il s'agisse de leur père, de leur mari, de leur oncle, de leur frère ou encore de leur fils. En conséquence leur liberté juridique et administrative est très limitée. Elles étaient exclues officiellement de toute participation à la vie politique de la cité, du débat public comme de l'exercice de fonctions politiques ou de la défense de la cité. Malgré tout, les femmes trouvaient de nombreuses occasions, en particulier à Athènes, de s'intégrer à la vie civique : par leur rôle dans la transmission de la citoyenneté, par leur place dans la vie religieuse, et dès la période hellénistique par le rôle public des reines et des citoyennes les plus aisées.

La situation de la femme à Athènes peut s'apprécier d'abord à travers le mariage et par la place qu'elle occupe dans la maison, l'oikos. C'est d'abord à la fille du citoyen que l'on s'intéresse. Dans le gynécée, la mère va éduquer sa fille pour en faire une future bonne épouse. Elle apprend ainsi à filer la laine, à tisser les étoffes, à diriger les serviteurs. Dans les familles aristocratiques, la fille apprend à lire et écrire et reçoit un enseignement plus poussé en musique et poésie ; c'est une éducation liée en partie à son futur rôle religieux. A Sparte, les filles reçoivent aussi une éducation physique, un peu à l'image de celle des garçons.

Puis vient le temps du mariage ; celui-ci est un acte fondamental, surtout depuis la loi de Périclès de 451 av. J.-C. qui précise que pour être un citoyen il faut avoir un père et une mère citoyens. En général les filles se marient jeunes, dès la puberté - parfois l'engagement peut être conclu dès l'enfance - avec un homme souvent plus âgé. Dans tous les cas, c'est le père de la jeune fille qui conclut l'engagement du mariage. Celui-ci est le statut normal de la femme et son objectif est clairement énoncé : donner des enfants légitimes. Un mariage n'est légal que s'il unit un citoyen à une fille de citoyen ; la stérilité est un motif de répudiation de la femme par le mari. La cérémonie du mariage (gamos) conduit à faire changer la femme de maison : elle passe de celle de son père à celle de son époux, lui apportant une dot. Ce passage est important : la femme devient la maîtresse de la maison du mari, c'est elle qui la gère, aidée de ses servantes sur le travail desquelles elle doit veiller. Quant à la dot, elle ne devient pas la propriété du mari : il n'en a que l'usufruit. En cas de divorce, il doit la restituer.

Cela ne fait pourtant pas de la femme un être juridique complet. Elle n'a pas réellement de droit de propriété, mais elle n'en est pas totalement écartée : elle peut être source de propriété et la transmettre, mais elle n'en a ni la disposition ni la gestion. Afin que les biens ne sortent pas du cercle familial, une fille qui n'a ni frère ni descendants directs et qui devrait hériter des biens de son père se trouve obligée d'épouser son plus proche parent. La femme grecque apparaît une fois encore comme une sorte de sous-citoyen, de citoyen frappé d'incapacité.

Les courtisanes
Certaines femmes possèdent une place à part dans la société athénienne, les courtisanes. On désigne sous ce terme, hétaïre en grec, non pas les prostituées, mais certaines femmes indépendantes, des compagnes, des concubines (pallakaï), vivant sous la protection d'Athéniens, parfois riches, et ayant réussi elles-mêmes à rassembler une fortune quelquefois non négligeable. Certaines d'entre elles purent jouer un rôle important à Athènes y compris dans le domaine politique, et l'on pense ici à la plus célèbre et sûrement la plus exceptionnelle, Aspasie, la concubine de Périclès. On peut ranger dans cette catégorie les femmes métèques, venues s'établir à Athènes pour toutes sortes de raisons.

Si les plus pauvres sont effectivement des prostituées (pornai), souvent installées au Pirée, la plupart d'entre elles exercent souvent des activités en rapport avec le commerce ; elles peuvent être aussi musiciennes, chanteuses, etc. Elles participent aux banquets, manient l'argent, en bref, femmes libres et indépendantes, elles s'introduisent dans ce « club d'hommes » qu'est la cité et participent pleinement de son évolution. La condition des prostituées est difficile à évaluer. En tant que femmes, elles sont déjà marginales dans la société grecque. Il est vraisemblable cependant que les maisons closes de Grèce aient été similaires à celles de Rome, décrites par des écrivains ou préservées à Pompéi : des endroits sombres, malodorants et étroits. L'un des nombreux termes argotiques grecs pour désigner une prostituée est littéralement « qui frappe la terre », indiquant par là que la prestation avait lieu directement sur le sol.

Les prêtresses
La vie et les pratiques religieuses donnent à la femme grecque toute sa place au sein de la communauté civique. Mais le rôle de la femme dans la religion apparaît tout autant comme un facteur de son intégration à la cité que comme une manière de marquer son altérité et sa complémentarité vis-à-vis des hommes. Ce rôle se joue tout d'abord au sein de la maison, de l'oikos. La femme, comme maîtresse de la maison, rend un culte quotidien à Hestia, la déesse du foyer ; elle tient aussi une place primordiale dans le culte des ancêtres et dans les cérémonies et pratiques funéraires. Les fonctions religieuses de la femme prennent toute leur ampleur au cœur de la cité. Les femmes peuvent être prêtresses et participer activement aux cérémonies religieuses ; certaines cérémonies leur sont même réservées. C'est une fonction de grande importance, comparable aux magistratures. Les femmes sont principalement attachées à des divinités féminines comme Athéna, Déméter ou Artémis ; mais cette règle n'est pas absolue. Cette fonction est assurée par les femmes dans des conditions similaires à celles des hommes : à Athènes la prêtresse d'Athéna Nikè est désignée pour un an et perçoit un salaire de 50 drachmes, et elle bénéficie de distinctions honorifiques comme la place d'honneur au théâtre. Certaines prêtresses étaient désignées à vie, telle la prêtresse d'Athéna Polias à Athènes. Les prêtresses étaient d'ordinaire des citoyennes "normales", épouses et mères de famille. Toutefois, dans certains cas, plutôt rares, la prêtrise est accompagnée de restrictions concernant la vie sexuelle. A Athènes toujours, l'épouse de l'archonte-roi, la reine, était considérée comme une prêtresse et exerçait un rôle religieux important.

Fêtes, cultes et cérémonies
Les femmes prennent part aux grandes fêtes de la cité. Lors des Panathénées, ce sont des jeunes filles qui sont chargées de la confection du péplos de la déesse et de son transport vers l'Acropole pendant la procession. Au cours de celle-ci, les femmes portent divers objets du culte (eau, corbeilles, offrandes, etc). Certaines fêtes leur étaient exclusivement réservées, comme les Thesmophories, célébrées en l'honneur de Déméter Législatrice. Comme l'indique l'adjectif accompagnant le nom de la déesse, cette fête était celle de "l'ordre social" : les épouses légitimes de citoyens pouvaient seules y participer et la cérémonie était présidée par une femme. La fonction civique de la femme, bonne épouse et de mère de citoyen, était ainsi célébrée. Seule la participation de toutes les citoyennes à cette fête garantissait la fécondité de la communauté et donc sa survie. A l'opposé, lors de certaines fêtes comme les Dionysies ou les Adonies, ce sont plutôt les femmes marginales qui étaient concernées. Les Adonies permettaient aux concubines, courtisanes et femmes métèques de côtoyer les hommes athéniens ou étrangers. Célébrées dans la "chaleur lascive de l'été", ce sont des fêtes nocturnes propices à des rencontres hors du contrôle familial.

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Orion Attis.
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MessageSujet: Re: CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS   CITOYENS, FEMMES&ETRANGERS EmptyMar 30 Aoû - 15:40


ETRANGERS&ESCLAVES


Les cités grecques sont confrontées en permanence à celui qui n'appartient pas à la cité, l'étranger (xénos). Mais l'autarcie n'existe pas et les contacts sont constants, les Grecs bougent. Ils sont marins, commerçants et les raisons de voyager sont nombreuses. Le contact est donc permanent avec l'autre et la question de l'étranger est importante. Les pratiques cultuelles et culturelles sont communes entre Grecs, et la conscience d'appartenir à un même peuple est réelle. Mais cela n'empêche pas de ressentir les différences, et ne pas être de la cité où l'on réside, c'est être un xénos.

Les Xénoi
Le xénos est celui qui n'appartient pas à sa cité ; c'est l'étranger, parlant grec bien sûr, mais "qui n'est pas d'ici". C'est le voyageur, l'hôte de passage, c'est aussi celui qui éveille la méfiance et parfois incite au rejet. Les Grecs, pourtant, font preuve depuis longtemps du sens de l'accueil. C'est une loi, une règle, une prescription à caractère religieux, il faut offrir l'hospitalité. Cet accueil se nomme la xénia et elle est placée sous les auspices de Zeus Xénios («Protecteur des étrangers»). Il convient d'accueillir l'étranger de passage, lui offrir le gîte et le couvert. Cette tradition s'inscrit dans ce que les anthropologues ont nommé le don et le contre-don, un engagement de réciprocité qui lie entre eux les hôtes ; c'est une règle sociale très forte.

Les cités ont ressenti la nécessité de mettre au point une institution permettant cet accueil de l'étranger de passage : la proxénie. Un citoyen, résidant dans une cité, devenait le proxène d'une autre cité donnée et se trouvait chargé d'accueillir les membres de cette cité. Il bénéficiait de certains avantages réciproques, mais devait posséder les revenus suffisants. D'où venaient ces xénoi de passage ? Il y avait les hérauts venus transmettre un message, placés sous le patronage d'Hermès. Ils étaient inviolables, au contraire des ambassadeurs. Il y avait les théores, envoyés à travers le monde grec pour annoncer les grandes fêtes religieuses de Delphes, Olympie ou Délos. Il y avait aussi les pèlerins se rendant dans un sanctuaire. Certains de ces étrangers ont réussi à obtenir le droit de cité à Athènes, à devenir des citoyens athéniens. Deux conditions étaient indispensables : avoir rendu des services éminents à la cité (politiques, militaires, financiers, culturels) ; obtenir un vote de l'ecclésia avec un quorum de 6'000 votants à bulletin secret. Par ailleurs, le nouveau citoyen ne pouvait accéder ni aux sacerdoces, ni à l'archontat.

Les métèques
Ils constituent un groupe bien particulier d'étrangers à Athènes. Ce sont des hommes libres qui ont reçu le droit de s'installer dans la cité, d'y vivre et surtout d'y exercer une activité économique. La signification du mot est controversée : on y a vu le sens de ceux "qui habitent avec" on peut lire le mot dans le sens de "celui qui a changé de résidence". Quoi qu'il en soit, les métèques devaient être inscrits sur le registre du dème où ils habitaient, payer une taxe, le métoikion, et ils étaient placés sous la tutelle d'un patron, un prostatès, lui-même citoyen. Les métèques étaient en outre soumis aux diverses taxes et impôts ainsi qu'à certaines liturgies.

Les métèques étaient surtout des commerçants, des artisans, des banquiers, des armateurs. Comme parmi les citoyens, il y avait des riches et des pauvres. En tant qu'étrangers ils n'avaient pas accès à la propriété, ni de la terre, ni de biens immobiliers. S'ils en avaient les moyens, ils pouvaient être hoplite, servir dans la flotte, mais ni commandant de trière ni cavalier. De même, ils avaient accès aux tribunaux de la cité et participaient à la religion civique sans toutefois pouvoir exercer de prêtrises ; en particulier ils participaient aux grandes Panathénées comme porteurs de gâteaux et de miel ou aux Dionysies. En somme ils faisaient partie de la communauté athénienne sans en posséder tous les droits politiques. Mais leur rôle économique et leur place dans la société étaient sans commune mesure avec cette absence de droits. Comme pour le reste de la population athénienne, leur nombre reste très incertain. Il devait y avoir environ 25'000 métèques en âge de servir vers le milieu du 5 e siècle avant J.-C. L'origine des métèques est très discutée : il y avait des Grecs, des xénoi , mais on trouve aussi bien des barbares : Syriens, Lydiens, Phrygiens, etc.

Les barbares
Pour les Grecs, le barbare est l'autre absolu. Le barbare est en effet celui qui ne parle pas le grec, celui que l'on ne peut pas comprendre. C'est donc celui avec qui la communication fondamentale et immédiate est impossible, l'étrange étranger. Les Grecs sont entourés de barbares. A l'origine le mot ne contient pas d'aspect péjoratif, il constate un fait. Mais certains barbares jouent un rôle plus large, celui de l'autre par excellence et le terme se charge dès le 5 e siècle avant J.-C. de connotations négatives, notamment dans le cas des Perses et des Mèdes, à la suite des guerres médiques (490-480 avant J.-C.). On leur reproche non seulement de ne pas parler la langue grecque, mais en plus d'être soumis au pouvoir despotique d'un roi. Pourtant d'autres barbares, comme les Egyptiens, ne jouent pas le même rôle et sont mêmes considérés avec beaucoup d'intérêt.

Ces distinctions se renforcent avec l'émergence d'une sorte de conscience chez les Grecs d'appartenir à une communauté culturellement unie, avec ses mœurs, ses coutumes, ses traditions, ses rituels étrangers à ceux des barbares.

Les esclaves

Ils se distinguent des citoyens par leurs cheveux ras. Ce sont des prisonniers de guerre, des enfants de parents esclaves, ou des enfants abandonnés. Ils sont achetés par un maître auquel ils appartiennent. Le citoyen le plus pauvre en possède un ou deux, le plus riche une cinquantaine. Le maître a droit de vie ou de mort sur l’esclave, mais l’esclave maltraité a le droit d’asile dans un sanctuaire.Ils n'ont cependant aucun droit. Le prix moyen d'un esclave est de 178 drachmes. Cependant ils ont des valeurs différentes selon les "talents". Lors d'un mariage homme citoyen et esclave (ou esclave et métèque) les enfants ne sont pas des citoyens.

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