Rendez-moi mon précieux ♣ Circée
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 Rendez-moi mon précieux ♣ Circée

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Orion Attis.
Orion Attis
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Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Vide
MessageSujet: Rendez-moi mon précieux ♣ Circée   Rendez-moi mon précieux ♣ Circée EmptyMar 5 Juil - 16:35

Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Herbskillz-pop-dastantamina-07Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Herbskillz-pop-dastantamina-09
CIRCEE & ORION ♣
« Bonne journée Orion Attis. » « Qu’Athéna vous garde, bon courage ! » A ces salutations polies se joignit un mouvement de tête discret mais respectueux de la part des deux interlocuteurs. Aussitôt, le garde robuste à l’air peu aimable s’écarta pourtant de l’entre gigantesque avec un sourire engageant. C’était rare de voir ces gros monstres musculeux sourire mais jamais Orion n’avait eu à se plaindre d’eux. Peut-être était-ce la passion des armes qui les réunissait car à plusieurs reprises, on pouvait le surprendre en leur compagnie en train de rire à quelconque anecdote amusante. Détournant son attention de son acolyte passager, il leva ses yeux clairs vers la vue qui s’offrait à lui. On lui avait ouvert les grandes portes bien gardées de la demeure du Pnyx. Le palais de l’Assemblée, là où tout se décidait, là où tous les secrets les plus importants reposaient en paix dans l’espoir que personne ne les découvre. S’il fallait piller pour les richesses matérielles d’Athènes, c’est ici que se concentreraient la plus grosse opulence que personne n’avait jamais connu. Sans aucune équivoque. Il y avait bien des riches à Athènes : de ces gros bonhommes qui exhibaient de manière ostentatoire et suffisante chaque bijou qu’ils se payaient d’un claquement de doigts, de ces femmes au port de tête si haut qu’on croirait qu’elles voulaient atteindre le mont Olympe. Oui la cité regroupait bien de fortunes mais rien n’était comparable au Pnyx. Si la démocratie n’avait pas décrété une certaine égalité, nul doute qu’on aurait traité ou considéré leurs habitants comme des dieux tôt ou tard. Qui n’aimait pas ces familles se gardait bien de le dire… Orion n’avait jamais été contre le progrès, contre les nouvelles idées. La politique : ça n’était pas pour lui. Il ne s’intéressait qu’au concret, ce qui touchait réellement les passants des rues et jusqu’alors il n’avait pas eu à se plaindre. On l’appréciait pour son métier –maintes fois il se rendait ici plus ou moins officiellement pour apprendre à quelconque gens comment se défendre des éventuels malfrats. Si parfois il était irrité par la prétention de certains, il était souvent réconforté par l’humilité des autres. Tôt ou tard, on avait toujours besoin d’un gens du peuple et cela même les plus stupides l’avaient compris.

D’un pas décidé et plutôt rapide, Orion parcourait le long chemin pavé qui menaient jusqu’au palais, entouré par les immenses jardins luxuriants dont on s’occupait avec soin chaque jour. La chaleur de l’été menaçait les plantes mais chacune d’elle demeurait aussi vivace et somptueuse qu’on ne doutait des offrandes et des prières accordées à Déméter pour qu’elle offre une telle reconstitution de la nature dans le berceau même de la société athénienne. Il n’avait pas le temps de profiter de cette vue imprenable cependant. Il était venu pour un but précis et malgré le sourire qu’il avait adressé près des grilles, sa mine se renfrognait au fur et à mesure qu’il approchait des portes du palais. Bien sûr qu’il n’avait pas eu intérêt à montrer l’humeur massacrante qui l’habitait : jamais on ne l’aurait laissé entré, de crainte d’un scandale. Et pour cause, si Orion était quelqu’un de responsable, dès qu’il s’agissait de faire face à ses pulsions émotionnelles, il devenait aussi sauvage qu’un barbare perse. Aussi incapable de parler correctement que ses muscles tremblaient d’une violente colère. Jusqu’ici, il serrait ses poings sagement dans l’attente de trouver ce qu’il était venu chercher. Il n’allait pas la nommer. Il ne voulait pas la nommer. Son prénom aussi doux à l’oreille lui était devenu insupportable depuis des semaines. Il fulminait. Il fulminait littéralement qu’une telle tendresse ait osé faire un tel affront à sa propre personne fragilisé par son égo masculin. Il avait beau vouloir se changer les idées, même quand il trainait dans la poussière des thermes, ces réminiscences douloureuses réapparaissaient pour son plus grand malheur. Il s’était surpris à attendre ; attendre qu’une silhouette gracile se pointe dans ce gymnase où elle n’avait pas sa place. Il avait attendu les excuses, les justifications et enfin et surtout qu’on lui rende son glaive ! Son glaive favori dont il avait choisi le meilleur fer et qui lui avait été offert par son paternel alors qu’il allait prendre ses fonctions. Non ça n’était pas un prétexte stupide ! Comme tous les gosses, il tenait à ce qu’on lui rende son bien même si à cette fin, il devait aller lui-même lui arracher des mains au pied de son lit drapé ! Orion n’était pas sujet aux caprices et pourtant il avait cédé à celui-ci par plus tard qu’en ce début de matinée. Au palais, on dormait encore pour la plupart et oui, il n’hésiterait pas à aller servir de réveil, un réveil avec perte et fracas. A la pensée de ce prétexte ridicule, le maitre d’armes poussa un grognement coupable et de mauvaise foi qui arracha une grimace surprise et craintive à la jardinière qu’il venait de croiser. Au diable les femmes !

Grimpant deux à deux les marches marbrées du palais, il fut de nouveau accueilli par des gardes : une véritable forteresse ! Il suffit à Orion de ressortir sa courtoisie amicale et on lui ouvrit les portes avec facilité. Remerciant d’un signe de tête, il pénétra rapidement dans le couloir gigantesque. D’autres visiteurs auraient été stupéfaits par la beauté des lieux. Hélios avait à peine pris place dans le ciel que la luminosité était déjà époustouflante. La fraicheur du matin apportait encore une brise rafraichissante qui s’introduisait dans toutes les pièces, par les rideaux clairs qu’on avait installés. A l’intérieur, le silence régnait. Quelques servantes s’affairaient déjà mais on entendait tout juste leurs pieds nus marcher sur le sol lustré. Personne ne se préoccupait de lui. On avait mieux à faire à cette heure-ci : préparer le réveil des habitants, assister les femmes qui quémandaient de l’aide à s’habiller, cuisiner les futurs repars qu’on imaginait déjà fastueux bien qu’aucune odeur ne filtrait des cuisines. C’était parfait. En silence, Orion emprunta les grands escaliers qui menaient à l’un des nombreux étages du palais. Il ne savait pas où elle demeurait, peut-être était-elle déjà sortie. Il ne tenait pas à la cueillir dans son sommeil comme un voleur bien que l’envie ne manquait pas de lui faire une belle frayeur. Enfin il fut parvenu sur le palier et devant lui, plusieurs chambres et autres pièces s’étendaient à perte de vue. Comment allait-il trouver la bonne ?

Les Dieux avaient-ils plaidé en sa faveur ? Bientôt un parfum enivrant et connu parvint à ses narines. La chance était avec lui. Esquivant d’un sourire innocent le regard suspicieux d’une blonde qui traversa le couloir, étonnée d’apercevoir un homme de cette carrure et de cet accoutrement en ces lieux, il se faufila jusqu’à la porte entrouverte d’où s’échappait l’arôme féminin. Avec précaution et discrétion, il poussa la porte puis y entra sans aucune gêne. Refermant la porte doucement, il s’appuya ensuite contre pour parcourir la pièce du regard. Ca n’était pas une chambre mais ça ressemblait plutôt à une pièce là où on s’habillait, se parfumait, se faisait coiffer. Un grand miroir reflétait la lumière et plusieurs meubles débordaient de plusieurs tissus soyeux et agréables à l’œil. C’était d’un certain goût presque oriental –quelle femme n’aimait pas les charmes de l’Orient- mais qui gardait une certaine simplicité. Il n’eut pas le temps de s’attarder car il remarqua avec surprise qu’il n’y avait personne. Où était passée sa coupable favorite ? S’était-il trompé de pièce et bientôt serait-il découvert par une grosse femme maniérée qui crierait au viol sitôt qu’elle remarquerait la présence d’Orion dans ses appartements ? Comme si on avait entendu ses craintes, il entendit bientôt les froissements d’une robe qui glissait lentement sur le sol. On venait. Ni une ni deux, Orion fut pris d’un instinct de survie irrépressible qui ne le conduisit pas jusqu’à la porte mais derrière un gros rideau crème à moitié transparent, se dissimulant sur le balcon à l'abri des regards -intérieurs tout du moins. Maintenant il fallait prier les dieux de s’échapper de cette galère. S’il en ressortait vivant…
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Circée Calypso.
Circée Calypso
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Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Vide
MessageSujet: Re: Rendez-moi mon précieux ♣ Circée   Rendez-moi mon précieux ♣ Circée EmptyMar 5 Juil - 20:51

    «Circée Calypso, fille de Paris, destinée à un avenir glorieux, qui gambade dans la colline avec un inconnu insignifiant … vous méritez tellement mieux ma chère» lui dit-il en la fixant droit dans les yeux, un sourire au coin des lèvres en guise d’attention délicate. Elle plissa le front à l’entente d’une telle remarque. De quel droit tenait-il des propos de la sorte ? Et qui était-il pour oser le faire ? Darius Theos, un prétendant qui se voulait presque lourd à la longue. Il ne voyait que la richesse, la réussite, le pouvoir, tout ce que le monde contenait de superficiel en lui. «C’est si gentil à vous de me porter une telle inquiétude» s’était-elle contentée de répliquer pour ne pas devoir supporter plus longtemps le regard à la fois accusateur et aguicheur de son interlocuteur. Si la discussion ne se finissait pas immédiatement, sans aucun doute allait-elle durer encore et encore et encore. Cette simple pensée suffit à la faire réagir et alors que son invité –forcé- comptait prendre la parole, elle le devança avec un mensonge subtil. «Vous me voyez sincèrement désolée de vous quitter de cette façon mais père m’a faite demander». Le visage de Darius garda sa fraîcheur malgré un éclair de mécontentement qui le traversa quelques secondes avant qu’il ne se reprenne. Cacher ses émotions, une aptitude banale pour une personne de ce niveau social. L’éducation des enfants riches passaient par l’enseignement de l’hypocrisie d’une façon tellement implicite qu’elle s’en retrouvait parfois insoupçonnable aux yeux des autres. Lui adressant un sourire qui devait certainement être aussi sincère que pas, Darius finit par quitter les lieux, au plus grand plaisir de Circée qui ressentait depuis quelques temps l’envie de respirer. La pression qu’elle subissait habituellement, avait amplifié depuis son escapade avec Orion. Comme si cette simple promenade fut un potentiel enlèvement, n’importe quoi. Mais pour Paris, qui était un père aimant et autoritaire, il ne lui fallait pas perdre de vue ses enfants. Il gardait à chaque instant un œil avisé sur eux, et s’ils croyaient se trouver seul dans Athènes alors ils se trompaient, il y avait toujours quelqu’un pour les surveiller et s’assurer qu’aucun mal ne leur arrive. Semer ce quelqu’un était devenu plus nécessaire que facultatif du point de vue de la cadette de la famille. C’était ce qu’elle avait fait la dernière fois, lorsqu’elle suivit un guerrier dans une végétation abondante et splendide.

    «Je ne ferais pas cela à ta place» lui confia subitement son frère en la croisant dans le long couloir qui longeait une multitude de pièces. Elle lui lança un regard curieux avant de comprendre ce qu’il avait désiré lui dire : ne pense même pas à sortir. Comment avait-il deviné son intention ? Quelle question ! Ce n’était pas son frère pour rien ! Elle se ravisa alors d’emprunter le chemin de la sortie et prit plutôt celui de sa chambre. Certainement quelqu’un avait en ce moment même un œil sur elle, d’où le conseil de Priam. Quelle plaie de devoir rester enfermée à défaut de pouvoir sortir sans être suivie et épiée. D’autant plus qu’en ce moment, elle avait besoin de se retrouver seule à l’extérieur du Palais. Pour se rendre sur le lieu de travail d’Orion. Elle possédait en sa demeure quelque chose qui lui appartenait. Son glaive. Il était scrupuleusement bien caché, dans un vase qui avait enfin une utilité autre la décoration. Personne ne devait savoir que Circée détenait une telle arme. Son père deviendrait vraiment préoccupé à l’idée que sa fille puisse se blesser avec un objet si tranchant. Faire partie d’une famille riche et populaire pouvait vraiment être exténuant, malgré le fait qu’on attribuait vie facile à une vie luxueuse. Et depuis une semaine, la demoiselle était fatiguée. Fatiguée de cette inquiétude et surprotection qu’on lui attribuait malgré elle. Certes il était agréable de savoir que certaines personnes tentaient de prendre soin de vous, mais jusqu’à une certaine limite. Limite que le Palais ne connaissait pas, de toute évidence. Petit à petit, cette pression se calmait, mais il fallait du temps, et le temps c’était ce qu’il manquait à Circée. Parce que plus elle attendait, et plus Orion attendait. Elle avait pensé plusieurs fois à venir lui rendre en main propre, mais jamais on ne la laisserait approcher le gymnase de si près pendant cette période. Ce n’était pas un lieu pour les femmes, et surtout de sa classe social, voilà ce qu’on lui dirait. Elle devait donc se contenter de patienter. Patienter jusqu’à ce que tout se calme. Patienter jusqu’à ce que tout le monde arrête de croire que le trésor qu’elle pouvait incarner risquait de disparaître du jour au lendemain.

    La nuit tombait alors sur Athènes, et c’était sur une note de frustration que la demoiselle s’en alla dormir. Elle mit plus de temps que prévu à se laisser posséder par la fatigue et se réveilla bien plus tôt que d’habitude. Une de ses plus fidèles servantes circulait déjà dans les couloirs, et Circée qui venait de se lever, la croisa. S’en suivit une longue et intéressante discussion qui finit dans une pièce agréable, où la princesse du Palais se vêtit d’une robe sublime. C’était Eurydice qui l’avait choisie, la servante, parce qu’elle détenait du goût, beaucoup de goût. «Je pense à quelque chose maîtresse, puis-je vous en faire part ?». La politesse de cette domestique avait toujours subjugué et surpris Circée. Elle s’était même étonnée de lui répéter à plusieurs reprises de se comporter plus familièrement en sa compagnie, après tout, depuis de nombreuses années, elles se côtoyaient et s’appréciaient. «Evidemment tu peux, c’est même avec plaisir que je souhaite entendre ce que tu as en tête mon amie». Avec la demoiselle, les règles strictes entre les différentes classes sociales qui se trouvaient au palais, s’en retrouvaient brisées. Et tout en la parfumant avec cette odeur que la cadette adorait et portait continuellement, Eurydice lui dit : «Je pense que vous avez eu fortune maîtresse d’être trouvée en compagnie de ce maître d’armes plutôt qu’un autre homme. Il est fort apprécié en ces lieux. J’entends souvent qu’on félicite ses leçons et qu’on vante son talent». A cette remarque, la fille Paris ne put que sourire de toutes ses dents. Sa servante avait raison. C’était une chance qu’il s’agisse d’Orion cette après-midi là. Sa popularité au palais se voulait connue. Tout le monde le savait talentueux et on le disait bon professeur, le meilleur même dans son domaine. Si seulement son père avait pu prendre un peu plus en compte cela ! «J’aime ta pensée. Tu es tellement gentille ... Oh, j’allais oublier ! Viens» s’exclama Circée. Elles quittèrent la pièce pour une autre, la chambre de la demoiselle. Entrant avec précipitation, elle s’empara d’un bijou posé sur une table blanche. «C’est pour toi». C’était une grande première ! Un cadeau pour une domestique. Du jamais vu. Eurydice ne sut quoi dire et n’osa même pas toucher l’objet. La fille Paris dû lui mettre le bracelet en question au poignet. «Je t’en prie ne le refuse pas».

    La bonté de Circée avait souvent raison d’elle, mais ça en valait la peine quand on pouvait constater la joie que procurer un simple objet qui coûtait cher. La domestique était toujours en admiration devant ce bijou et s’en retrouvait presque gênée. Le constatant, la jeune femme réagit immédiatement et lui dit : «Tu peux t’en aller, merci pour tes services». Elle s’exécuta tout de suite, avec un sourire qui en disait beaucoup, mais avant de franchir la porte, quelques mots s’échappèrent de sa bouche : «Darius ne mérite pas d’avoir une femme comme vous à ses côtés. J’espère ne pas tenir des propos indécents, mais je me devais de vous le faire savoir». Circée soupira dès que la porte se referma. Certainement Eurydice avait-elle raison. Ce fut avec cette pensée, que la demoiselle quitta sa chambre pour revenir dans la pièce précédente, où elle n’avait pas eu le temps de brosser sa chevelure. Entrant avec délicatesse avant de refermer la porte, elle approcha du miroir, observant son reflet avec un regard qui en disait beaucoup trop. Elle avait presque l’air triste. Pourtant son visage était impassible et il en émanait même un air de force indémontable. Mais la fragilité de la jeune femme se lisait dans ses yeux, et ce contraste prouvait à quel point elle était douée pour cacher ses émotions. Attrapant une brosse pour démêler les quelques nœuds de sa soyeuse chevelure, elle était perdue dans ses pensées et ne regardait même plus la glace. Subitement une main vint se poser sur son épaule et ni une ni deux, Circée sursauta en se retournant avant d’envoyer sa brosse avec violence sur l’inconnu qui avait osé la toucher. Quelle ne fut pas surprise lorsqu’elle se rendit compte qu’il s’agissait d’Orion. Son cœur qui avait failli s’arrêter, se remis à pomper du sang. Un peu plus et elle aurait fait une crise cardiaque. Quelle idée de venir la surprendre de cette façon. Il aurait au moins pu la prévenir, en toussant ou en disant un mot. Assez dépassée par la situation, elle chercha à le cacher mais son visage trahissait tout de même une certaine surprise. Debout face à lui, au lieu d’être contente de le voir, elle était déstabilisée par sa venue ici, dans ce lieu. Si quelqu’un le trouvait là, il en était fini de lui. «Orion … Je ne vous croyais point capable de surprendre autant» réussit-elle à dire. S’empressant de courir vers la porte, elle vérifia que personne n’était dans les parages et dès que ce fut fait, elle la referma aussi tôt. Se retournant vers lui, Circée s’exclama : «Si quelqu’un vous trouve, je n’ose imaginer ce qui pourrait vous arriver. Je comprends la raison de votre venue, mais cela aurait été moins dangereux de me faire demander».
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Orion Attis.
Orion Attis
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Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Vide
MessageSujet: Re: Rendez-moi mon précieux ♣ Circée   Rendez-moi mon précieux ♣ Circée EmptyJeu 7 Juil - 10:21

Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Herbskillz-pop-dastantamina-07Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Herbskillz-pop-dastantamina-09
CIRCEE & ORION ♣
Emportés par la brise du matin, les rideaux opaques couleur crème virevoltaient doucement à l’intérieur de la pièce. La lumière éblouissait déjà le regard bleu d’Orion qui se devait de plisser les yeux pour pouvoir distinguer quelque chose. La porte avait été fermée, on était entré. Par chance, le balcon fut assez grand pour qu’il puisse s’y glisser sans qu’on ne le remarque. Il s’était appuyé contre la pierre humide qui édifiait le palais dans toute sa splendeur et risquait parfois des coups d’œil obliques en direction du danger. Car oui, il faisait face à un danger comme celui de n’importe quel adversaire. Si on lui avait accorder d’entrer en ces lieux, on s’était bien gardés de lui rappeler que tous les appartements demeuraient privés et interdits de droit à ceux qui n’y étaient pas invités, et ce que l’on porte une robe soyeuse ou une toge immaculée de politicien. Quand on était riches, on avait soudain une autre conception de l’intimité. Il suffisait de trainer dans l’agora pour apercevoir les maisons sans porte qui donnaient directement sur le monde de l’habitant, les amis qui s’y faufilaient sans même prendre le temps de vérifier présence ou non… Qui pourrait bien se mettre en tête de voler un pauvre marchand dont les seules richesses étaient les amphores qu’il façonnait de ses propres mains ? Un voleur qui pénétrait dans le palais du Pnyx se croirait dans la caverne d’Ali Baba : tout brillait de mille feux et reflétait leur valeur marchande. De quoi abriter du besoin n’importe quel citoyen des basses rues. Autrement dit que la moindre âme curieuse qui levait les yeux jusqu’aux balcons ne manquerait pas de crier à l’imposteur grossièrement caché et d’ameuter les gardes pour qu’on vienne le cueillir. Tendant l’oreille, Orion était à l’affut du moindre bruit qui l’informerait sur l’identité de l’entrant. Peut-être n’était-ce même pas la personne qu’il cherchait, peut-être s’agissait-il d’une servante qui venait remettre de l’ordre dans la pièce avant la venue attendue de sa propriétaire, fraichement réveillée, encore en robe de nuit et de mauvaise humeur. Un joli paquet de coïncidences qui signait l’arrêt de mort du maitre d’armes. Il devait agir.

Consciencieusement et prudemment pour ne faire aucun bruit qui le trahirait, il esquissa deux pas de côté pour pencher lentement sa tête à travers les rideaux. La pièce demeurait calme et il lui fallut avancer encore un peu pour enfin distinguer une silhouette qui venait de se poster devant un miroir pour brosser sa chevelure. Des cheveux ébènes qu’il n’eut pas de mal à reconnaitre et qui lui provoqua un étrange malaise dans son estomac à la fois douloureux et agréable. Incapable de prononcer une parole, il la contempla quelques minutes faire glisser sa brosse le long de ses cheveux brillants aux quelques reflets auburn. Un geste banal somme toute mais qui subjuguait Orion par la grâce avec laquelle il était effectué. Elle était de dos et pourtant elle dégageait autant de prestance et d’assurance que lorsqu’il l’avait rencontré dans la colline des muses quelques semaines plus tôt. Depuis il n’avait cessé de penser à elle et de la façon malheureuse dont cette soirée s’était terminée mais il n’avait pas eu le souvenir d’être aussi frappé par sa beauté. La douceur du matin y était peut-être pour beaucoup et il espérait que cette fascination prendrait rapidement fin pour son bien. Avec difficulté, il s’efforça de se remémorer qu’elle détenait quelque chose qui lui était précieux et qu’elle n’avait daigné lui rendre visite pour se fondre en excuses. Que dirait-elle s’il appropriait le plus sentimental des objets et qu’il le gardait farouchement chez lui en attendant qu’on vienne le quémander ? Il lui en voulait ça oui, il lui en voulait tellement qu’il restait penaud devant elle, ou plutôt derrière et qu’il n’osait avancer ! Lâche ! Cette claque intérieure le poussa involontairement en avant et bientôt il ne fut plus qu’à quelques mètres d’elle. Sans réfléchir, il posa sa main sur son épaule pour signaler sa présence et alors qu’il allait sortir une réflexion bien sentie pour expliquer la raison de sa venue, Circée fit volte face avant de lui balancer sa brosse à cheveux à la figure. « Ca va pas ! » Sous la surprise, il avait à nouveau reculé et frotta sa joue de sa main avec colère. C’était lui qui était totalement dans le tort et il parvenait encore à lui vouloir de s’être simplement défendue ! « Je dois dire que vous me surprenez toujours autant pour ma part. » Marmonna-t-il en délaissant sa joue endolorie.

Orion l’observa fermer la porte sans réagir pour autant. En se découvrant ainsi, il n’avait pensé qu’une personne aurait pu passer le nez par la porte et découvrir la fille du plus haut membre de l’Assemblée en compagnie d’un homme robuste et rustre. Quand on s’inquiétait constamment pour Circée, il n’était pas difficile de lui accorder de mauvaises intentions. Il demeura néanmoins de mauvaise foi et lâcha d’une voix hautaine : « Si vous aviez daigné bouger vos jolies fesses jusqu’à l’Agora, sans doute je n’aurai pas couru un tel danger. » Ignorant le compliment implicite qu’il venait de lui faire –et l’aveu que ses yeux bleus exploraient tout ce qu’ils étaient en mesure de voir, il poursuivit tout en se baissant pour ramasser la brosse de Circée. « J’ai déjà pris trop de risques pour vous, un peu plus un peu moins... » Il n’osait imaginer ce qu’aurait subi quelqu’un d’autre que lui, qui fort heureusement était apprécié de tout Athènes en général. Il s’avança pour reposer l’objet sur la table vernie puis en profita pour détailler du regard la multitude d’objets et de bijoux qui s’y trouvaient. Sans doute n’aurait-elle pas assez d’une vie pour tous les porter. D’une voix distraite, il voulut rappeler le but de sa visite, pour ne pas se laisser happer par tant de curiosité qu’il lui portait : « Je viens reprendre ce qui m’est dû en effet. Contrairement à vous, je n’ai pas tout mon temps pour me… divertir, j’ai besoin de ce glaive pour travailler. » Mensonge. Il en avait quelques dizaines autres dans son armurerie et si elle était le cadeau de son père, il s’en servait rarement pour les entrainements, préférant l’exhiber comme une partie de lui-même plutôt que comme une véritable arme. Se retournant, il prit l’aise de s’appuyer contre la table qui faisait office de coiffeuse avant de croiser les bras. Qu’on se le dise, il n’allait pas être aimable. Il voulait et il allait frôler l’insolence, elle le méritait. « Il est où ? Vous le cachez comme un butin ou vous l’avez déjà donné à l’un de vos gardes qui vous courtise tant dans l’espoir qu’il vous protège d’un peu plus près ? »
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Circée Calypso.
Circée Calypso
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Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Vide
MessageSujet: Re: Rendez-moi mon précieux ♣ Circée   Rendez-moi mon précieux ♣ Circée EmptyMar 23 Aoû - 13:05

    Nul homme avant Orion Attis n'avait réussi à pénétrer dans le lieu le plus intime de Circée Calypso. Certains avaient envisagé de le faire tandis que d'autres avaient essayé. Tous s'imaginaient pouvoir contempler la belle dénudée, ou ne serait-ce que l'apercevoir. Un fantasme qui auraient pu leur couter la vie si seulement ils étaient parvenus à entrer dans cet endroit si prisé. Mais aucun n'avait réussi et la raison se voulait simple: la garde royale. A la fois méfiante et féroce, elle dissuadait les idées les plus folles de se produire en des actions suicidaires. Mais si la majorité des personnes avait pensé qu'elle était infranchissable, un guerrier hors du commun venait de démontrer le contraire. Intelligent, malin et talentueux, il avait réussi là où tous avaient échoué. Et son récit, s'il sortait vivant du palais, deviendrait rapidement un mythe. Avec la ronde fréquente des gardes et les circulations incessantes des servantes, difficile de ne pas se faire prendre sur le fait accompli. Parce qu'une fois rentré, il n'y avait aucun garantie de sortir. Les esclaves qui n'étaient guère autorisés à parler à tout le monde, en auraient des choses à raconter sur certains malheureux qu'ils voyaient entrer dans le palais pour ne plus jamais en ressortir. De moins en moins certes, la démocratie améliorait la situation mais pas au point d'y mettre un terme. D'où le danger énorme que courrait l'inconscient qui se trouvait face à la dame de ses lieux.

    Elle aurait pu être très heureuse de revoir Orion seul à seul si seulement ce n'était point ici. Imaginez-vous la colère de Paris s'il découvrait la scène ? Certainement deviendrait-il fou de rage malgré la réputation honorable du maitre d'armes. Sa fille s'en rendait évidemment compte et se sentait inquiète pour le jeune homme même si elle le cachait, tout du moins essayer. «Vous êtes bien naïf. Mes jolies fesses n'ont pas la possibilité de se déplacer où elles les souhaitent. De toute évidence, les vôtres n'ont aucun problème à le faire !» répondit-elle sur le même ton qu'il avait utilisé pour lui faire la remarque. Croyait-il vraiment qu'elle pouvait gambader où bon lui semblait sans qu'il n'y ait quelqu'un pour la surveiller? Il était rare qu'elle échappe au regard avisé de ses multiples chaperons. La promenade dans la colline des Muses représentait un de ses moments si précieux et uniques dont elle ne pouvait profiter que peu de fois et qui finissaient par se clore à cause de l'intervention de la garde royale. Pour espérer un moment d'intimité avec Circée, il fallait de la chance, beaucoup même. A croire que le fils d'Icare en possédait énormément en cette belle matinée déjà bien mouvementée. «Vous comptez réellement me faire croire que vous n'avez point d'autres glaives pour travailler ? Cessez de mentir et avouez plutôt qu'il a une valeur sentimentale très forte. Ce qui explique votre présence. A moins que la raison ne soit toute autre ?» dit-elle s'approchant du guerrier d'un pas aussi lent que mystérieux.

    Que comptait-elle faire ? Sa dernière phrase sous-entendait tellement de choses. «Auriez-vous bravé tous les dangers pour me revoir Orion Attis ?» Elle le regardait droit dans les yeux, pas un seul de ces cils ne bougeaient. S'arrêtant à quelques centimètres de lui, elle était désormais immobile. L'audace semblait avoir surgi en cette délicate demoiselle. Adieu sa prudence et sa réflexion. Une facette particulière de Circée se dévoilait face à Orion. Était-il d'attaque pour ne pas se laisser déstabiliser ? Il fallait l'espérer parce que sa présence éveillait chez la jeune femme un aspect sauvage de sa personne qu'elle cachait dans le plus grand secret du monde. «Vous n'êtes pas obligé de répondre, je ne souhaiterais pas vous voir bégayer». Ne jamais sous-estimer son adversaire. En effet dans cette conversation pétillante, ils n'étaient pas des alliés. Bien au contraire. Les provocations ne faisaient que commencer. Circée se jouait de lui pour la simple et bonne raison qu'il se montrait trop insolent à son goût. Et puis il commençait sérieusement à l'irriter avec ses propos incessants sur tous les prétendants qu'il lui inventait. C'était quoi de la jalousie ? Ou une simple manière de l'énerver qui marchait extrêmement bien ? En tout cas, elle comptait lui prouver qu'il n'était pas mieux que ceux qu'il critiquait avec tant de plaisir, pourtant il valait plus. Aux yeux de la belle.

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Orion Attis.
Orion Attis
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Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Vide
MessageSujet: Re: Rendez-moi mon précieux ♣ Circée   Rendez-moi mon précieux ♣ Circée EmptyMar 20 Sep - 18:41

Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Herbskillz-pop-dastantamina-07Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Herbskillz-pop-dastantamina-09
CIRCEE & ORION ♣
A l’écoute des quelques éclats de voix qui survenaient de temps en temps d’un quelconque dédale du grand palais du Pnyx, la vie ici était de toute évidence toujours animée. On prenait aussi soin des âmes qui résidaient en ces lieux que des divinités que l’on vénérait chaque jour. Allez savoir si une domestique ou un esclave n’en venait pas à prier le salut de leurs maîtres du quotidien plutôt qu’un mystère de l’Olympe qu’ils clamaient n’avoir jamais vu durant leurs longs jours enchainés. Orion n’avait pas de mal à la croire quand Circée répliquait qu’elle n’était pas aussi libre de ses mouvements qu’on voulait bien le croire. Il suffisait de se remémorer cette fameuse soirée –raison officielle de sa venue- pour comprendre que les personnes de la haute caste étaient d’autant plus surveillés de près que les criminels de bas étage, à ceci près que la vie de l’un était plus chère que la peau de l’autre. Pour la perspicacité évidente des propos de la jeune femme, il se contenta d’hausser les épaules dans un silence de mort comme s’il ne l’avait même jamais écoutée. Le maitre d’armes aurait bien voulu y parvenir mais le fait était qu’à chaque évocation de son prénom, ses oreilles et son attention étaient aux aguets. Encore un fait qu’il ne valait mieux pas ébruiter… Le jour où on l’engagerait enfin dans les rangs d’Athènes, quel adversaire serait assez idiot pour le déconcentrer volontairement et aussi sournoisement, il ne voulait l’imaginer. Les bras croisés, Orion sentait l’agacement s’emparer lentement de lui. Quand bien même il était venu de sa propre initiative et par ses propres moyens, il s’impatientait de la voir jouer avec lui comme ça. Pensait-elle qu’il avait un tel temps à perdre, à bavasser pour palier à l’ennui de la jeune femme ? Il se plaisait à croire qu’il avait plus de responsabilités qu’elle mais lui rappeler reviendrait à engager la joute des classes et pour l’heure, il n’en avait cure. « Je n’ai pas dit que j’avais cette seule arme à mon compte. Même si l’armurerie n’est pas un lieu pour quelqu’un de votre acabit, sachez qu’elle est pleine et des meilleurs fers. » Répliqua-t-il, légèrement acerbe. Tandis que Circée s’approchait de lui, il ne daignait bouger, parfaitement impassible. Pour qui se prenait-elle ? Espérait-elle réellement qu’il n’ait bravé autant d’interdits que pour le plaisir de revoir ses beaux yeux ? Plutôt mourir dévoré par le Cerbère plutôt que d’avouer une telle indécence.

La proximité qui les séparait devenait de plus en plus troublante pour le fils d’Icare. Autant il aurait voulu réduire encore cette distance, autant il s’attelait à démontrer un certain dégoût comme si plus rien ne les liait, comme si le souvenir de cette promenade fortuite n’était qu’une lointaine réminiscence dont on en gardait qu’un goût amer. Inconsciemment, Orion avait esquissé un mouvement en arrière pour ne pas craindre de la toucher mais la coiffeuse sur laquelle il s’était appuyé l’empêchait alors de s’en écarter comme il l’aurait souhaité. A sa dernière question, l’homme feignit le rictus ironique. Tellement de personnes –particulièrement des hommes- se pressaient à sa porte pour demander sa main ou réclamer une entrevue. Une telle fleur de cet âge devait déjà être promise voire mariée depuis des années mais là était la preuve du prestige des enfants de Pâris : ils bravaient les traditions, ils décidaient tout d’eux-mêmes comme s’ils étaient intouchables avant qu’on ne daigne en accorder la permission. Ses yeux bleus ne quittaient pas le regard noisette de son interlocutrice, avec une lueur de défi qu’eux seuls étaient capables de percevoir chez l’autre. Leur rencontre n’allait pas être apaisante et enchanteresse cette fois-ci. Elle allait voir ce qu’un maitre d’armes avait dans le ventre. Elle pouvait descendre ses atouts d’Aphrodite elle-même qu’on ne le dupait pas aussi facilement, du moins pas tant qu’il ne l’acceptait pas. Circée se joua de lui, le crut capable de balbutier tel le plus maladroit des adolescents. Malgré lui, les muscles de ses bras se contractèrent sous l’irritation qu’il ressentait. L’ignorant enfin, il acheva de s’éloigner d’elle pour exécuter quelques pas dans la grande salle luxueuse qui lui servait à se parer de ses plus beaux atours pour sortir : s’envelopper d’une apparence candide pour mieux dissimuler son mordant acerbe. « Je ne voudrais pas salir ici la réputation élégante et douce qui précède chacun de vos si précieux pas mais il me faudrait plus que quelques draperies de soie ou de dorures pour m’en faire perdre mon grec. » Il passa une main dans ses cheveux, dos à elle, le ton de sa voix plus sous-entendue. « Vous n'êtes pas la première femme que je visite dans ses appartements... »

Elle n’était rien pour lui. C’était dit. Orion plongeait à corps perdu dans les caricatures de Circée qu’ils s’étaient efforcés d’oublier il fut une nuit. Sa mauvaise foi prenait le pas sur la tolérance, la frustration sur la politesse de rigueur qu’on lui avait enseignée. Explorant d’un regard avide la pièce qu’il occupait, il détaillait chaque objet qu’il croisait. Désir d’en apprendre sur son quotidien ou curiosité malsaine de trouver la faiblesse parmi ces toilettes qui étouffaient le luxe et la richesse ? « Je ne souhaite pas vous faire perdre votre temps plus longtemps –nombreux compagnons doivent vous attendre à cette heure-ci. Je me doute qu’un objet aussi vulgaire que mon outil de travail ne puisse pas reposer en ces lieux mais… » Il fit soudainement volte-face pour l’affronter à nouveau. « Je veux mon glaive. » A peine eut-il terminé sa phrase qu’un vêtement attira son attention. Sur une banquette de velours rouge trônaient plusieurs robes, toges et autres soieries colorées. D’un geste précautionneux comme si Orion craignait d’en déchirer le tissu rien qu’avec ses mains abimées, il s’en saisit. Soudain absorbé par ce jeu de transparence et de suggestion, il laissa glisser ce qui se trouvait être un foulard de voile beige entre ses mains bronzées. Le contraste était affolant entre la douceur d’une chose matérielle et la dureté de sa peau calleuse. Même à travers l’étoffe, on apercevait encore les cicatrices, anciennes blessures et tâches perpétuelles qui marbreraient ses paumes à jamais. Oh c’était certain. Pourrait-il rivaliser toute sa vie avec les plus grands magistrats, combattre les plus puissants émirs… Avec une telle bassesse de naissance, il n’était rien pour elle.
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Circée Calypso.
Circée Calypso
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Rendez-moi mon précieux ♣ Circée Vide
MessageSujet: Re: Rendez-moi mon précieux ♣ Circée   Rendez-moi mon précieux ♣ Circée EmptyMar 4 Oct - 22:33

    Circée était née supérieure. On se prosternait à ses pieds depuis qu'elle savait marcher. On la convoitait pour sa beauté qui rappelait la dresse Aphrodite. On admirait sa prestance et sagesse. On la trouvait énigmatique et nul n'aurait su dire ce qui se tramait réellement en son esprit. Elle inspirait la supériorité, pour certains son visage candide traduisait sa personnalité, pour d'autres il se voulait trompeur. Elle avait grandi en observant les autres de haut, telle une divinité. Depuis sa naissance, on la poussait à l'excellence et à incarner l'image d'une femme respectueuse et dominante. Jamais un enfant Paris ne sera soumis, ce fut dit. Comment agir normalement lorsque les autres avaient passé leur temps à vous apprendre à dépasser la normalité ? Était-ce possible de considérer son prochain comme son égal lorsque vous aviez le monde à vos pieds ? La modestie n'appartenait pas au vocabulaire quotidien de la noble classe sociale qui regroupait les plus riches partis d'Athènes. Alors, comment Circée Calypso, avait-elle défié tous les principes et les valeurs qu'on lui inculquait depuis sa venue au monde ? La discrétion. La comédie. L'hypocrisie. La manipulation. Le mensonge. Toutes ces choses qu'on ne vous apprenait pas et que vous découvriez à vos dépends. Elle le fit. Elle comprit rapidement qu'il valait mieux laisser croire que s'interposer et se rebeller. Le roseau qui savait se plier sous le souffle du vent était gagnant. Celui qui s'y refusait ... se brisait, il était perdant. Et dans un monde comme le sien, le vent pouvait parfois être une tempête. Il fallait savoir attendre avant de se lever, réfléchir avant de parler, calculer avant d'agir. Ne pas tenir compte des traditions comme celle du mariage qui concernait les filles très tôt, demandait du caractère mais surtout de l'intelligence. Calixte et Circée possédaient les deux. Elles en faisaient usage quotidiennement, même si l'aînée était beaucoup plus anarchiste que la seconde. Peut-être qu'il était venu le temps de tirer un trait sur le passé, créer ses propres codes et faire naitre de nouvelles traditions. Les enfants Paris allaient-ils réussir dans cette tache titanesque ? Rien n'était certain en cette heure sombre où le pouvoir restait la priorité absolue pour une grande partie de la population.

    Malgré son arrogance, Circée ne se sentait pas supérieure à Orion. Ni son palais, ni ses appartements, ni ses habits, ni ses cadeaux, ni ses esclaves, ne lui procureraient un tel sentiment. Cependant, elle ne se considérait pas du tout comme soumise. Au contraire. Dominante dans l'âme, et ce pour l'éternité. Elle avait prêché le faux pour savoir le vrai; simulant la certitude qu'il se trouvait ici uniquement pour la voir et pour combler son plaisir de pouvoir partager un moment à ses côtés. En faite, elle n'avait aucune idée de ce qu'il pensait à cet instant même. Mais désirer ardemment le savoir. Elle observa sa réaction, remarquant qu'il eut un mouvement immédiat de recul. Intéressant. Ce n'était pas de la peur évidemment. Pourquoi éviter la proximité et le contact physique avec elle ? Bonne question. Soit il ne la trouvait pas du tout attirante, soit très. A quoi était alors du son malaise ? Elle le scrutait du regard, cherchant des détails dans l'expression de son faciès. Il la méprisait ! La fille Paris en était certaine, au vue du ton de sa voix et de ses remarques. Comme s'il n'acceptait pas sa luxure, ses manières, sa chance. Il ne l'appréciait pas elle tout simplement. Et il lui donnait l'impression désagréable qu'elle ne méritait pas tout ce qui lui appartenait. Il oubliait peut-être qu'elle n'avait pas choisi cette vie, elle était née fille de Paris. Ça suffit à la rendre spéciale aux yeux de tous. Mais pas aux siens, non, pour le guerrier il fallait plus. Être maître de sa destinée. Seuls les Dieux étaient maitres des destinées. Elle était certaine qu'il ne partageait pas cette croyance. En tout cas, la cadette de la famille allait se résoudre à accepter l'éventualité que son charme n'opérait pas sur le maître d'armes lorsqu'il fit à nouveau une allusion à ses prétendants. Ou voulait-il en venir à la fin ? D'un côté il semblait soucieux du nombre d'hommes qui la désiraient et de l'autre il disait qu'elle n'était rien pour lui, une perte de temps en clair. Avec un tel paradoxe, nul doute qu'elle se sentait légèrement perdue. D'habitude les hommes qu'elle côtoyait dévoilaient clairement leurs intentions à son égard mais avec Orion, tout se compliquait. Comme s'il était lui même incertain. De quoi rendre septique la demoiselle.

    Une certitude: il voulait son glaive. Bien, elle allait lui donner. Pour se faire, il devrait attendre gentiment qu'elle le cherche et surtout ne rien toucher ... trop tard. Pourquoi tant d'attention envers ses vêtements et accessoires ? Il avait certainement eu des femmes riches dans son lit, ce n'était pas la première fois qu'il voyait des tissus de qualité. A moins qu'il ne fut curieux de savoir ce que portait une haute dignitaire ? Elle ne le croyait pas. «Vous avez tort. D'abord aucun compagnon ne m'attend. Alors cessez vos excuses futiles et avouez plutôt que ma présence vous dérange. Ensuite, le glaive est ici. Il a bien plus d'importance à mes yeux que vous ne voulez le croire». Et sur ces mots, elle se dirigea vers Orion, passa à quelques centimètres de lui, le visage neutre et poursuit son chemin. Jusqu'au fond de la pièce. Elle fit face à un meuble sur lequel trônait un vase, recouvert de plusieurs tissus rouges anciens. Elle les retira et plongea sa main dans la merveille de décoration, saisissant d'une poigne le fameux glaive. Se retournant vers le maître d'armes, elle lui montra d'un geste hautain ce qu'elle détenait, pour mieux le frustrer. La demoiselle vint rendre à Orion ce qui lui appartenait, d'un pas lent mais déterminé. «Vous êtes libre de partir», dit-elle en le regardant droit dans les yeux. Au même moment quelqu'un toqua à la porte, d'une façon plutôt brute. Un garde sans aucun doute. Elle désigna du doigt au maître d'armes, le balcon, avec un air autoritaire, en d'autres termes: la sortie est là-bas ! Une voix masculine se fit entendre: «Maitresse, Darius demande à vous voir». Fronçant les sourcils et plissant le front, elle se pinça la lèvre inférieure droite, comme pour manifester son mécontentement. «Il est là». Cela suffit à faire réagir la fille Paris qui attrapa sauvagement le bras d'Orion et le tira avec empressement. Sa direction: le balcon. Ils devaient se dissimuler le plus vite possible. À peine arrivèrent-ils à destination, qu'elle le plaqua contre le mur et lui mit un doigt sur les lèvres. Son regard était aussi froid qu'un hiver dont on ne ressortait pas vivant. Et quand quelqu'un pénétra finalement dans la pièce, elle devint distraite, observant la hauteur pour savoir si leur seule sortie de secours était envisageable ou pas. Pourquoi un tel comportement ? Pour éviter à tout prix Darius. Elle n'avait pas besoin qu'un bourgeois arrogant bien que charmant vienne un peu plus l'irriter en ce début de matinée. 
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Orion Attis.
Orion Attis
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MessageSujet: Re: Rendez-moi mon précieux ♣ Circée   Rendez-moi mon précieux ♣ Circée EmptyVen 11 Nov - 19:40

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Orion s'en rendait compte à présent. Plus le temps passait, plus l'atmosphère apparaissait étouffante. Lorsqu'il avait franchi les grandes grilles, non sans mal, il ne s'était pas attendu à pénétrer dans un monde dans lequel il se sentait étranger. Il demeurait pourtant à Athènes, sur le sol qui avait accueilli sa naissance avec félicité. Même quand on le sommait en ces lieux pour utiliser à profit ses talents de maître d'armes pour des riches angoissés, il ne s'était jamais senti aussi oppressé et anxieux. Circée ne le remarquait peut-être pas mais chaque pas de l'autre côté des murs auquel elle était habituée provoquait une certain appréhension chez l'homme. Il ne souhaitait certainement pas qu'on apprenne sa venue et son intrusion auprès d'appartements privés. Aussi rapidement que la colère s'était emparée de lui, il regrettait de plus en plus son geste et la raison idiote qui l'avait poussé à s'aventurer jusqu'ici. Il n'avait pas voulu paraître désagréable aux yeux de la fille Pâris mais c'était plus fort que lui et à l'écoute de ces dernières paroles, de toute évidence, il l'avait touché plus qu'il ne l'aurait pensé. Etait-ce de la jalousie ? Il ne saurait l'expliquer. Cependant, il comprenait seulement qu'il n'était pas en mesure de la refouler, pas maintenant alors qu'elle demeurait dans la même pièce que lui. Etait-ce là la faiblesse de l'Athénien ? Résidait-elle dans ce petit bout de femme apprêtée, réveillant en lui des défauts qu'il ne reprochait qu'aux autres ? C'est sans se retenir qu'il répondit, amer : « Et c'est dans vos mains que mon glaive perd toute son importance. » Une nouvelle critique. Jusqu'à quel point pouvait-il aller quand cela concernait les femmes et les armes ? Il l'ignorait mais Circée n'en apprécierait guère plus, c'était évident.

C'est résignée qu'elle se dirigea jusqu'à un vase détaillé à la main pour en sortir le glaive tant attendu. Abasourdi, il demeura silencieux quelques secondes, l'observant revenir vers lui. Orion était hébété qu'on puisse cacher un objet aussi précieux pour la vie des citoyens dans un bibelot dont l'ornement laissait penser de provenance orientale. Il se saisit de son précieux avec précaution, la gardant un instant dans ses deux mains comme pour se revigorer de son énergie. Les centaines autres soigneusement rangées dans l'armurerie ne valait pas celle offert par son paternel dans un élan de fierté. D'un geste lent, il la laissa glisser dans son fourreau, demeurée vide depuis leur dernière entrevue puis enfin Orion s'apprêta à quitter les lieux, la tête haute. Sur un ton neutre légèrement froid qu'elle ne lui connaissait pas, il la remercia : « Et bien, passez une bonne jour... » Quelqu'un frappa à la porte. D'abord interdit, il jeta un coup d'oeil vers la maîtresse de maison qui lui indiqua le balcon. Allait-il vraiment devoir encore s'y cacher ? Mais contre toute attente, lorsque le garde annonça l'arrivée de Darius Theos, l'un des imminents héritiers de l'Assemblée mais également le plus exécrable des hommes selon Orion, Circée s'empara de son bras avant de le trainer d'elle-même derrière les rideaux soyeux de la pièce. Il voulait protester. Il n'allait pas plier le genou face à lui et se cacher sitôt que sa sainteté arrivait. Mais il n'était apparemment pas le seul à vouloir éviter sa présence. Quand la jolie brune le fit taire, il se contenta de lui jeter un regard noir, sans oser la repousser, de peur qu'on ne les remarque. Devenaient-ils les fugitifs de l'histoire ?

La porte s'ouvrit lentement face à l'absence de réponse et Circée risqua un coup d'oeil vers l'intérieur pour savoir si on allait longtemps les déranger ainsi. Orion lui s'impatientait et ne comptait pas rester une minute de plus, sur un balcon étroit à attendre qu'on ne les découvre comme des amants la main dans le sac. Il n'avait rien à se reprocher, sinon d'avoir attendu trop longtemps avant de venir réclamer son du. Son œil bleu se dirigea vers les jardins bien entretenus qui s'étendaient à perte de vue sous la terrasse. Une idée farfelue germa dans son esprit. Avait-elle tant l'esprit d'aventure qu'elle osait le prétendre, la jeune femme à la si bonne éducation ? Attrapant à son tour le poignet de Circée, il risqua un pas pour se pencher au-dessus de la balustrade de marbre. Un bassin rempli d'une eau limpide et de poissons aux couleurs exotiques. Parfait. Sans la regarder, il chuchota, distrait : « J'espère que vous ne tenez pas à votre jolie robe... » Orion n'attendit pas la réponse. L'attirant jusqu'à lui, il lui prit la main et grimpa sur la balustrade, l'obligeant à le suivre. Avant même qu'elle ne puisse réaliser ce qu'ils étaient en train de faire, il sauta dans le vide. Les deux jeunes gens atterrirent dans un grand 'plouf' dans le bassin juste assez profond pour ne pas les blesser. Juste au moment où Orion émergea, il remarqua quelques mètres plus haut, deux têtes masculines se pencher avant que l'un d'entre eux n'hurle des ordres, visiblement furieux. Provoquer la fureur de Darius était certainement la bonne surprise de la journée. Il s'extirpa de l'eau difficilement, ses vêtements alourdis par le poids de l'eau, toujours en trainant Circée derrière lui qui peinait. Il ne savait combien de couches elle portait sur elle mais n'avait-elle pas prévu de se retrouver à plonger dans l'eau et s'enfuir comme si elle n'était pas la bienvenue dans son propre palais. « Ma dame semble perdre son esprit rebelle sitôt que l'adrénaline s'emmêle. » Ce fut le premier sourire qu'il lui adressa. Mais les éclats de voix derrière lui le ramenèrent à la réalité. C'était à elle maintenant que revenait leur sécurité. Circée était maîtresse ici, elle connaissait les moindres recoins. Sans doute serait-il judicieux de trouver rapidement où aller avant qu'on ne les retrouve et si jamais ce moment arrivait, ce serait bien la première fois où Orion craindrait pour sa vie...
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